Catalog 52 - Internet WEB access


 

1.             ABD EL-KADER (1807-1883) Emir arabe d'Algérie. La conquête de son pays par les Français le transforma en guerrier et pendant quinze ans il mena la guerre sainte contre les envahisseurs. Prisonnier en 1847, puis libéré par Napoléon III en 1852, il se réfugia à Damas où il consacra le reste de sa vie à l'étude et à la méditation religieuse - L.S. avec quelques mots autographes, 1/2 p. in-4 ; (Damas, mi-février 1861). Papier uniformément défraîchi. En arabe, traduction française jointe.                   (1500.-)                1000.-

La lettre commence par les louanges d'usage à «Mohammed et sa famille» ; puis l'Emir sollicite des nouvelles de son correspondant, Sid Ahmed Ben Kandoura, avant de lui en faire avoir des siennes. Il lui présente ensuite son ami Sid El hadji Mohammed ben Er-reïs, porteur de la lettre : «... Vous savez sa position et l'affaire qui le concerne. Nous espérons... que vous l'aiderez de vos conseils, de votre expérience habituelle...». Il rappelle ce que Dieu lui a enseigné : «... N'a-t-il point dit, celui sur qui soit le salut et la bénédiction : Celui qui épargnera à un croyant une peine des peines de ce monde, Dieu lui épargnera une peine des peines de l'autre vie...», etc. Document portant la souscription autographe signée suivante : «Votre tout dévoué Abd el Kader ben Mihiddine» et le cachet personnel à son nom.

Les autographes de cet illustre Emir, symbole de la lutte pour la liberté des peuples arabes, sont de plus en plus rares.

 

2.                ADENAUER Konrad  (1876-1967) Chancelier allemand - Grande signature autographe sur carte in-12 de remerciements imprimés ; Bonn, janvier 1963. Trous de classement loin du texte. En tête, petit cachet à sec représentant l'aigle éployée. Pièce signée en tant que «Bundeskanzler».                                               (200.-)                150.-

 

3.                AFGANISTAN, Mohammad Zaher Shah (n. 1914) Successeur de son père Nader Shah en 1933, il promut une politique de libéralisation de la condition féminine et engagea le pays sur la voie de l'alliance avec l'URSS. Exilé en Italie depuis le coup d'Etat de 1973 - Signature autographe sur carte in-12 obl. avec bel en-tête officiel imprimé à sec ; Kaboul, 28.IV.1965. Photo jointe.                                                    (500.-)                350.-

Rare et belle signature du dernier souverain d'Afganistan, donnée au «Gulkhana Palace» de Kaboul.

Joint : photo originale de l'époque (4°), superbe portrait mi-buste de Zaher Shah en uniforme.

 

4.             [Voltaire] ALEMBERT, Jean le Rond d' (1717-1783) Philosophe et mathématicien, l'un des Encyclopédistes - L.A., 1 1/2 pp. in-4 ; (Paris, 1759 ?). Adresse autographe sur la IVe page.                               (1200.-)                800.-

Importante missive (non signée, par discrétion !) adressée à la marquise de CRÉQUI (Renée-Caroline de Froulay, 1714-1803) qui occupa une place distinguée parmi les femmes d'esprit de son époque. La lettre semblerait dater de l'année 1759, ou peu après, alors que d'Alembert mettait fin à sa collaboration avec l'Encyclopédie pour ses contrastes avec Rousseau ; à la même époque, surgissait une autre polémique entre VOLTAIRE  et le père Guillaume-Fr. BERTHIER (1704-1782), jésuite, rédacteur du Journal de Trévoux.

D'Alembert écrit : «Parez vous bien que  nôtre lettre contre le P. Berthier ne réussit pas trop... Il faut bien que nos plaisanteries soient mauvaises, car elles ne ressemblent pas à celles du P. Montesquieu contre la Gazette Ecclésiastique. Nous avons pourtant quelques enthousiastes, mais en petit nombre... Que faire...? Se taire, terminer la dispute... ne plus répondre de sa vie à aucun journaliste...», etc.

En novembre 1759, le Père put lire, comme tous les parisiens, un malicieux fascicule anonyme, fort divertissant, ayant pour titre «Relation de la maladie, de la confession, de la mort et de l'apparition du Jésuite Berthier». VOLTAIRE en était l'auteur et d'Alembert lui en avait fourni les renseignements essentiels...

 

5.                AMBOISE, Louis d' (c. 1392-1468) Vicomte de Thouars, prince de Talmond, il était immensément riche, ce qui provoqua la jalousie et les convoitises des rois de France, Charles VII et Louis XI. En 1428, il fut parmi les défenseurs d'Orléans, au côté de  Jeanne d'Arc - L.S. «Loys d'Amboyse», 1 p. pet. in-4 obl. (Thouars), 27.VII.1458.                (2500.-)                1500.-

Par cette lettre, le Sieur d'Amboise reconnaît et fait siennes les dépenses engagées par «... Régnault Bechet notre receveur desdicts lieux de Tallemond, Olonne, et Brandeis... [pour] nous, nos gens et chevaulx...», pour la fourniture de «... froment... avoyne... foujn...», dont il est précisé les quantités et les prix.

Document fort intéressant et autographe rarissime du dernier vicomte de Thouars, titre qui revint ensuite à la famille La Trémoille que Louis d'Amboise avait longtemps combattue... En 1430, le sieur d'Amboise avait été mêlé à un complot contre La Trémoille, favori de Charles VII, et condamné à mort (1431). Gracié, ses biens confisqués, il ne sera réhabilité qu'en 1437, le roi de France s'étant gardé le droit de marier lui-même les filles de Louis d'Amboise, seules héritières de la grande fortune du vicomte... L'une d'elles, Françoise, restée veuve de Pierre de Bretagne, se fera carmélite et sera déclarée «Bienheureuse» par le pape Pie IX en 1863. Louis d'Amboise est resté célèbre pour son amour du luxe et sa vie dépravée...

 

6.                ANGLETERRE, Charles II Stuart (1630-1685) Roi dès 1649, successeur de son père Charles Ier, exécuté par les fidèles de Cromwell. En exil jusqu'en 1660, il se fit catholique - P.S. «Carolus R[ex]», 1 p.in-folio obl. ; Bruxelles, 4.VII.1657. Plis fatigués. Sceau aux armes sous papier. En latin.                    (2000.-)                1200.-

Lettre demandant à toutes les autorités du monde - empereurs, rois, princes, nobles, chefs militaires et administratifs, etc - de laisser librement transiter, et de porter secours même, si nécessaire, à son fidèle serviteur le 3ème Comte de CASTLEHAVEN (1617-1684, célèbre général anglais) ainsi qu'à son entourage («... una cum famulis, equis, armis, et impedimentis...»). Le souverain promet sa reconnaissance à ceux qui viendront en aide à cet officier lors de ses déplacements, etc. Document contresigné par Sir Edward NICHOLAS (1593-1669), secrétaire d'Etat de Charles II comme il l'avait été auparavant de son père Charles Ier.

Le jeune roi se trouvait alors en exil dans les Flandres où il vivait entouré d'une cour aux mœurs légères, ce qui lui valut le surnom de «Merry Monarch».

 

 

7.                ARAGON Louis (1897-1982) Ecrivain et poète français - L.A.S., 2/3 p. in-8 ; «Le Vendredi suivant» (Paris, vers décembre 1919).                                                                                                   (600.-)                400.-

Le jeune poète propose à Marc ALLÉGRET («Cher ami») un rendez-vous «... de 5 et demie à 7 chez CERTA, Passages de l'Opéra, Galerie du Baromètre... Vous y trouverez Philippe S[OUPAULT] et André B[RETON] et quelques autres personnages ni trop vieux ni trop graves...» !

Le Dadaïsme était en France à ses balbutiements, Breton, Soupault et Aragon avaient fondé cette année-là la revue Littérature et Aragon commençait à rédiger ses premiers poèmes... Quant à Marc Allégret, neveu d'André Gide, il s'était approché du monde littéraire avant d'entamer une remarquable carrière de cinéaste. Autographe rare, de cette époque !

 

8.                AUTRICHE, François-Joseph Ier d' (1830-1816) Empereur d'Autriche dès 1848 et roi de Hongrie dès 1867. Il avait épousé en 1854 la princesse Elisabeth de Bavière, dite Sissi, assassinée à Genève par l'anarchiste Lucheni - P.S., 1 p. gr. in-folio ; Vienne, 22.I.1872. En-tête gravé et sceau impérial à sec.         (600.-)                400.-

Lettres patentes mettant à la retraite un haut fonctionnaire de son administration de Prague, lequel est par la même occasion fait «Chevalier de l'Ordre de François-Joseph». Pièce très décorative.

 

9.                AUTRICHE, Don Juan d' (1629-1679) Illustre général espagnol, fils naturel du roi Philippe IV et de l'actrice Maria Calderón. En 1647, il réprima la révolte de Masaniello, à Naples, puis celle qui éclata en Catalogne en 1653. Gouverneur général des Flandres (1656), il commanda ensuite l'armée envoyée contre le Portugal (1661-1663). Vaincu à Estremoz, il ne retrouva le pouvoir que lorsqu'il devint Premier ministre du roi Charles II d'Espagne - P.S., 1 p. in-folio ; Bruxelles, 30.IV.1657. Beau sceau sous papier à ses nom et armes. Rare.                                                                                                                                                      (900.-)                600.-

Lettres patentes accordant à l'officier Don Miguel de WHITTE (d'origine hollandaise ?) le grade de capitaine dans «... una compañia de Cavallos corazas... teniendo conssideracion de lo bien que haveis servido a S. Mgd los anos y en las ocasiones que consta por vuestros papeles...». Long texte donnant d'intéressants détails sur l'organisation de l'armée espagnole dans les Flandres.

 

10.           BACH, Johann Sebastian - Musique A.S. du violoncelliste Pierre FOURNIER (1906-1986), 5 pp. in-folio ; vers 1944/1945.                                                                                                                          (1200.-)                800.-

L'illustre soliste a transcrit ici le texte et la musique (3 pp.) du «CHORAL» de J. S. BACH, «O homme, pleure sur tes lourds péchés...» en l'adaptant pour le violoncelle.

Sur une autre feuille, Pierre Fournier a transcrit au recto et au verso la musique de SIX autres Chorals de Bach («Bien aimé Jésus...Ü», «Notre Père au royaume des Cieux», «Lorsque Jésus était sur la Croix», «Seigneur Jésus, je t'appelle», «Ardemment, j'aspire à une vie heureuse» et «Seigneur Jésus Christ, tourne-toi vers moi»).

Ces Chorals de Bach interprétés par Pierre Fournier furent enregistrés aux Etats-Unis vers 1945.

 

11.                BARBANÈGRE Joseph (1772-1830) Général fr., il se couvrit de gloire en résistant avec 135 hommes à l'armée de l'archiduc Jean qui assiégeait Huningue ; grâce au courage de son commandant, cette place ne capitula que le 26 août 1815,plus de deux mois après Waterloo ! - P.S. «Le Baron Barbanègre», 4° gr., «Huningue en état de Siège», 13.VI.1815.                                                                                                                                         (500.-)                300.-

Cinq jours avant la défaite de Napoléon Ier à Waterloo, le général Barbanègre, «Commandant Supérieur à Huningue», près de Bâle, s'efforce de consolider la position militaire de la place soumise à ses ordres. Il répond ici dans la marge gauche d'une lettre émanant du commissaire Ravelaër (3 pp. in-folio entièrement de sa main) qui le supplie de lui envoyer 133 «... garnisaires à placer dans les Cantons...» (la troisième page fait un état précis du nombre d'hommes qui seront placés dans les différents Cantons) afin de forcer les communes et certains particuliers à fournir les arriérés de leurs livraisons de blé et de bois pour l'armée assiégée. Barbanègre, sur 25 lignes, se plaint de manquer cruellement d'hommes «... propres à être envoyés en Garnison et d'ailleurs les Circonstances... (du siège !) s'opposent à ce que autant d'hommes de cette garnison puissent être disséminés dans les... Cantons de l'arrondissement d'Altkirch...». Il prie donc d'autres généraux ou chefs de corps se trouvant «... dans le plus près voisinage...» de bien vouloir les fournir à sa place, «... entendu que les garnisaires seront payés à 40 sols par jour et nourris par les habitans...». La chute de l'Empire étant imminente, ces soldats ne touchèrent sans doute jamais la solde promise...

Document important et fort rare, de cette époque !

 

 

12.           BATZ, Jean de (1760-1822) Royaliste, aventurier fr., il avait projeté d'enlever Louis XVI sur le chemin du Temple à l'échafaud - L.A.S., 2/3 p. in-4, datée «Dimanche matin». Adresse autographe.          (750.-)     500.-

A l'avocat et historien Jean ECKARD (1763-après 1830), auteur d'un ouvrage sur Louis XVII paru en 1817 : «... J'ai apris hier au soir, par un billet de Me Fiefvé... qu'on juge demain mon grand procès... C'est une surprise, je n'ai pu encore distribuer un seul Mémoire...».

A la Restauration, le baron de Batz avait été confirmé par Louis XVIII dans le grade de maréchal de camp. Accablé par des problèmes financiers, il risqua de perdre sa propriété de Chadieu, où il s'était retiré, lors du procès (objet de la présente lettre ?) que les héritiers de Claude Redon, magistrat à Riom mort en 1817, lui intentèrent pour le forcer à payer une soi-disant dette datant de 1793... Le vieil aventurier traversait une période fort pénible ; notons que cette affaire ne s'arrangea qu'après sa mort.

Autographe rare !

 

 

13.                BEAUHARNAIS, Eugène de (1781-1824) Vice-roi d'Italie, fils de Joséphine, adopté par Napoléon Ier - P.S. de ses initiales («E. N.» et paraphe), 1 p. in-folio ; Monza, 1.VII.1813.                             (450.-)                300.-

Sept lignes A.S. en tête d'une lettre de Luigi MUSSI datée de Milan le 30 juin 1813, où Eugène de Beauharnais «... accepte la dédicace...», mais à certaines conditions, afin de relancer le commerce du livre. Originaire de Parme mais établi à Milan, Mussi fut entre autres l'éditeur d'Ugo FOSCOLO.

«A fronte dell'arenamento in cui trovasi il commercio di libri, io non tralasciai, quantunque a lenti passi, di condurre quasi a termine una magnifica edizione delle Opere che ci rimangono di C. Crispo Sallustio, arrichendola di Fragmenti... e dividendo l'edizione in due volumi... limitandone gli esemplari a cinquantadue. Oso... implorare... che degnasi concedermi, ch'io le intitoli ed umilii questa mia tipografica intrapresa...», etc.

Intéressant document pour l'histoire de l'édition à Milan.

 

14.                BEAUPUY, Michel-Armand de (1755-1796) Général français, tué près d'Emmendingen. Il avait vaincu les Vendéens en 1793 - P.S. «Le général de Brigade - M. Beaupuy» et deux lignes autographes, 1 p. in-4 obl. ; Angers, 22.I.1794.                                                                                                                                            (450.-)                300.-

«.... employé à l'armée de l'ouest...», l'officier reconnaît avoir reçu 2083 livres, 6 sols, 9 deniers, du Payeur Général du département de Maine-et-Loire.

Blessé au combat d'Entrammes (27 octobre 1793), Beaupuy avait été transporté à Angers d'où, non encore rétabli, il avait victorieusement dirigé, début décembre, la défense de cette ville contre les Vendéens.

 

15.                BEETHOVENIANA : Johanna Franul von WEISSENTHURN (1772-1847) Actrice et femme de lettres autrichienne, née à Koblenz. En 1800, Beethoven lui dédia son  Lieder, op. 120, en fa majeur - Poème A.S., 1 p. in-8 obl. datée «1805». Traces de collage au dos. Autographe rare.                 (600.-)                400.-

Poème de douze vers, tracé sur feuille d'album et dont voici le début : «... Als Pfanze stand ich traurend in dem Thaln / Das selten nur ein Sonnenblick erhallt / Da riefst du grange in dem Kaisersaaln / wo hoch die Kunst dein Vorbild hingestellt...», etc. Elle signe «Johanna Franul v. Weissenthurn - K. K. Hofschauspielerin».

Fille de l'acteur Grünberg, Johanna monta sur la scène dès l'âge de 14 ans. Actrice à Munich, puis à Vienne dès 1789, elle y remporta un vif succès, fut admirée par Beethoven et écrivit plusieurs pièces de théâtre dans le genre comique. En 1834, lors de son séjour à Vienne, Hans Christian Andersen lui rendit visite.

 

16.           BENOIT Pierre (1886-1962) Romancier français - Ensemble de lettres et documents en partie autographes, 30 pièces des années 1956/1966.                                                                                              (1000.-)                500.-

Belle correspondance témoignant de la solide amitié qui liait Pierre Benoit à son correspondant depuis 1926. Il y est question de rencontres, d'articles parus dans les journaux suisses après la publication de ses romans, et de l'envoi de ces derniers au fur et à mesure de leur parution.

Benoit écrit souvent depuis sa résidence près de Ciboure (B.-P.) à époque où il travaillait à son roman «Fabrice», dont il parle ici à plusieurs reprises, notamment parce qu'on veut en faire un film dans lequel jouera Maria Schell. Le nom de Marcelle, l'épouse du romancier, se retrouve dans presque toutes les lettres (une vingtaine) ; celle-ci disparaîtra à la suite d'une maladie, peu avant son époux qui, dans ses derniers messages, exprime son profond chagrin.

Le lot renferme également quatre billets autographes de Madame Benoit, ainsi que trois lettres et trois cartes d'amis (R. Esmenard et Roger Nicolle) relatives aux manifestations organisées en 1966 tant à Ciboure qu'à Bayonne en «Souvenir de Pierre Benoit». [Voir aussi les numéros 296 et 297]

 

17.           BENOIT Pierre (Au sujet de) - MENU in-8 signé par Marcel PAGNOL (1895-1974) et par dix autres personnes ; Ciboure, 17.IX.1966.                                                                                                                         (300.-)                150.-

A l'occasion de la «Journée Pierre Benoit», les amis du romancier disparu en 1962 sont réunis à Ciboure ; ils savourent du «Foie gras des Landes, Langouste de l'Artha... Herriko Gasnak» arrosés de Pouilly-Fuissé 1959, Bordeaux Lussac-Saint-Emilion 1961, etc. Outre Pagnol, citons parmi les signataires : Roland DORGELÈS, Jacques DUVAL, Yves GANDON, Roger NICOLLE, DENOËL, etc.

 

18.                BERNARD Claude (1813-1878) Physiologiste français - L.A.S., 2 1/4 pp. in-8 ; St Julien, 24.IX.1876. Enveloppe autographe jointe.                                                                                                                  (900.-)                600.-

Désigné par le ministre «... pour faire partie d'un Comité destiné à représenter le Gouvernement français au Congrès de Bruxelles...», Claude Bernard doit décliner l'offre pour cause de santé. Quant à ses recherches «... sur les phénomènes de la vie communs aux animaux et aux végétaux...», elles se trouvent publiées dans la Revue scientifique de Germer Baillière, «... les plus récentes ont été exposées cette année sous ce titre : Sur l'Unité de la vie dans les deux Règnes. Elles ne sont encore publiées, mais... paraîtront bientôt... en un volume...», etc. Texte intéressant.

 

 

19.                BERNHARDT Sarah (1844-1923) Célèbre tragédienne française - PHOTO-cabinet, signée et datée «Bruxelles, 7bre 1892».                                                                                                                                 (750.-)                500.-

Superbe portrait en buste (costume), signé et daté dans la marge inférieure. Cliché original du photographe londonien W. and D. Downey qui, au début des années 1880, avait effectué de très beaux portraits de Sarah Bernhardt dans différentes poses et rôles.

 

 

20.                BONAPARTE Lucien (1775-1840) Frère de Napoléon Ier, ministre de l'Intérieur en 1799/1800, puis ambassadeur à Madrid jusqu'en 1802. Son mariage avec Alexandrine de Bleschamp, en 1803, marque la rupture entre les deux frères. Exilé à Rome, Pie VII le fit prince de Canino en 1814 - L.A.S., 1 p. pleine in-8 ; Bologne, 8.VIII.1822. Adresse autographe sur la VIe page.                                                                              (1000.-)                750.-

«A mon Beaufils T. Wyse - Viterbe», le diplomate angl. Thomas WYSE (1791-1862), époux dès le 4.III.1821 de sa fille Laetitia.

«... En octobre je vous embrasserai ; je viendrai passer 24 heures à Viterbe avec vous... Maman (Letizia Ramolino ou sa femme Alexandrine ?) est très fâchée de ne pouvoir pas aller à Canino cet hiver... Embrassez bien tendrement pour moi Letizia et Napoléon... Dites à Chatillon (son peintre-secrétaire, Charles de C., 1777-1844) que Palogia a l'ordre de lui remettre un exemplaire de la Galerie...», vraisemblablement le catalogue de sa pinacothèque, vendue en grande partie en 1820.

Belle missive témoignant de l'affection que le prince de Canino vouait à son gendre irlandais.

 

21.           IDEM - Alexandrine de Bleschamp-BONAPARTE (1778-1855) Femme du précédent. En l'épousant, Lucien s'attira les foudres de son frère Napoléon Ier - L.A.S. «Votre très aff.née belle-mère et amie -Alex[andrine]», 1 p. in-4 ; Canino, 26.II.[1823].Adresse autogr. et petit sceau aux armes en IVe p. (800.-)                600.-

A Thomas WYSE, qu'elle remercie vivement pour un présent ; elle est ravie que la correspondance «... de votre femme soit toujours de la même couleur. J'espère que ces bons sentiments continueront et que vous serez heureux... avec elle et par elle... Embrassez Napo[léon Bonaparte-Wyse, né le 6 janvier 1822] pour moi très tendrement...». En post-scriptum, elle annonce l'envoi de 12 fromages et d'un «zampone».

Lettre se plaçant dans la courte période où le ménage Wyse vécut en harmonie. Vers la fin de cette année 1823, un comportement maladroit de Letizia Bonaparte-Wyse, un instant sensible aux manifestations platoniquement amoureuses d'un poète local, rendit l'époux férocément jaloux et Letizia dut se retirer pendant une année dans le couvent de l'Assomption, à Viterbe. Le couple finit par se séparer légalement en 1828, ce qui ne leur empêcha pas de donner naissance à trois autres enfants : M. Studolmine en 1831, Adeline en 1838 et Lucien en 1844.

 

22.           IDEM - Charles-Lucien BONAPARTE (1803-1857) Fils des précédents, deuxième prince de Canino et zoologue célèbre - L.A.S., 2 pp. in-4 ; Londres, 24.V.1841. Adresse autographe sur la IVe page, restaurée. Pièce jointe.                                                                                                                                                 (600.-)                400.-

Charmante missive de Charles-Lucien à son neveu, «Master William Wyse - Oscott», deuxième enfant de Letizia, futur poète et écrivain félibréen.

«... Your letter to your father announced the wish I had entertained of meeting you from the sentiments which it contains and which your father so much requires in his present position ! From the studies to which you are applied so diligently I anticipate the best future recolts... for the honor of both our families...», etc., etc. Dans un long post-scriptum, le prince de Canino (dès 1840) invite son neveu à prier Dieu afin que son frère, Napoléon («... your perverted and ill advised brother...»), se rapproche de son père, etc.

Joint : L.A.S. du futur cardinal Lucien BONAPARTE (1828-1895), fils du prince Charles-Lucien et, dès 1865, 4ème prince de Canino. Il souhaite à son cousin William Bonaparte-Wyse «... un bon et heureux voyage...» et lui exprime la satisfaction qu'il a éprouvée en faisant sa «... bonne et chère connaissance...» ; Rome, vers 1855/57.

 

23.           IDEM - Christine-Egypta BONAPARTE (1798-1847) Demi-sœur du précédent, fille de Lucien et de Christine Boyer, sa première femme - L.A.S., 1 1/2 pp. in-12 ; Rome, 11.VI.[1823]. Pièce jointe.     (500.-)                350.-

Rare lettre de la future Lady Dudley Coutts STUART - alors encore Comtesse POSSE - exprimant à sa demi-sœur Letizia Bonaparte-Wyse ses regrets de ne pouvoir s'arrêter chez les Wyse : «... nos engagements de voyage ne nous permettent pas de passer par Viterbe, étant en société avec une famille russe... Nous partons cette nuit... Embrasse Napoléon de la part de sa tante Egypta...».

Joint : L.A.S., 1 p. petit in-4, du Comte Arvid POSSE (1782-1826) à Thomas WYSE, à Paris, concernant un achat dont il charge son futur beau-frère, «... une lorgnette d'opéra, d'une invention nouvelle... utile pendant le Carnaval...». Toute la famille attend son retour en Italie (où Wyse allait épouser Letizia Bonaparte, le 4 mars 1821) ; Rome, 9.XII.1820.

 

 

24.           IDEM - Anne JOUBERTON (1799-1845) Demi-sœur des précédents, fille d'Alexandrine de Bleschamp et de son premier mari, un financier mort à Saint-Domingue. Elle fut considérée par le prince Lucien comme une de ses filles - L.A.S., 1 2/3 pp. in-8 ; Rome, 13.XII.[1822].                                        (500.-)                350.-

Anne avait épousé en 1818 le prince Hercolani et résidait à Bologne. De passage à Rome, elle s'adresse à sa demi-sœur Letizia Bonaparte-Wyse qu'elle souhaiterait rencontrer, ayant appris son arrivée chez Mylady Compton. Elle décrit les amusantes soirées romaines organisées par des «... Dames Anglaises [qui] ont généralement la manie d'avoir de grands feux, et croyent devoir avoir le même dans ce beau climat de Rome que la froide Angleterre... Jérôme (l'ex-roi de Westphalie), qui t'a vue, m'a donné de tes nouvelles, il est très aimable et ressemble infiniment à Papa (son beau-père, Lucien B.)... Salue M. Wyse pour moi et embrasse ton petit Napo[léon]... Adieu ma chère sœur et aime... ta tendre sœur et amie...». Beau texte et autographe peu commun.

 

 

25.           IDEM - Letizia BONAPARTE-WYSE (1804-1871) Sœur et demi-sœur des précédents, épouse du diplomate anglais Thomas WYSE dès 1821 - DEUX L.A.S. («Letizia B. W.» et «Letizia»), 3 pp. in-4 ;

(Couvent de l'Assomption, Viterbe, fin 1823/mi-1824) «Jeudi soir» et «24 Xbre à 10 heures».                (1600.-)                1000.-

Importantes lettres écrites pendant son enfermenent au couvent de Viterbe, après son «aventure» platonique de 1823. Agée de vingt ans et mère d'un enfant, Napoléon, qu'elle adore, Letizia supplie ici son époux de lui permettre d'embrasser son petit. Inflexible, Thomas WYSE attend de sa jeune femme des aveux qu'elle ne peut faire, n'étant en fait coupable que d'avoir rêvé l'amour d'un autre homme.

[Suite du lot 25] «Wyse, vous me savez malade et vous persistez à garder un cruel silence sur la santé de mon Napoléon !... je ne mérite pas ce barbare traitement. J'ai relu votre lettre avec attention, je me suis éclairée sur le sens que vous mettez à la phrase dont vous voulez [ma] rétractation...». Pour lui prouver sa soumission à ses désirs, elle consent à la rétracter «... mais, au nom du Ciel, dites moi quand je verrai mon Enfant...». Puis elle ajoute un long post-scriptum d'une page répondant à la lettre de Wyse du 10 mai : «... Je passe sur les reproches dont elle est remplie, car ma conscience m'assure que je ne les mérite pas... Vous me demandez quelles sont mes résolutions à l'avenir ! pouvez-vous les ignorer ?... Eh ! bien soit, voilà mes projets : Réunion sincère, oubli du passé et accord parfait et durable dans nos goûts et nos opinions...», etc.

La veille de Noël (1823 ?), depuis ce même couvent, Letizia adresse à son «Cher Mari» une lettre au contenu poignant, le suppliant de lui envoyer son «... petit Ange : je vous prie aussi de faire savoir comment se porte Maman...» ; elle lui demande de faire en sorte que sa jeune sœur, qui a partagé ses afflictions, s'unisse «... à vous pour venir embrasser dans sa volontaire prison sa malheureuse sœur...».

 

26.           IDEM - Letizia BONAPARTE-WYSE - L.A.S. (3e pers.), 1 p. in-8 ; «Hôtel de Bellevue», 4.XI.1829. En tête, beau sceau de cire rouge aux armoiries des Bonaparte et des Wyse.                                    (300.-)                200.-

L'épouse (à demi-séparée) de Thomas WYSE «... est on ne peut plus sensible...» au charmant billet de Madame SHUBRICK (de la célèbre famille américaine d'officiers de marine originaires de la Caroline du Sud) et accepte sa gracieuse invitation, «... fort heureuse de passer une soirée de plus dans son aimable société ainsi que dans celle de sa famille...».

 

 

27.           IDEM - Letizia BONAPARTE-WYSE - L.A.S. «Ta bonne Mère», 4 pp. in-8 datée «Dimanche matin» [Paris, 22.V.1859]. En tête, aigle et couronne impériale imprimés à sec.                                     (600.-)                400.-

A son fils William B.-W., au sujet de sa rencontre avec l'impératrice EUGÉNIE, ainsi que celle de Lucien B.-W., son cadet, avec NAPOLÉON III !

Letizia s'apprête à quitter Paris pour Lyon, où elle compte retrouver William : «... je suis on ne peut plus contente ! L'Impératrice est un ange ! aussi belle que mon Adeline (son autre fille) ... Si tu es sans argent, je me charge de ta dépense... Lucien a vu l'Empereur à Gênes et en a été parfaitement accueilli ! Il est vrai qu'il a gagné le premier prix de Mathématiques... et il est aussi d'une incomparable beauté ! Quoique à peine âgé de 15 ans, il est en état... d'être officier...», etc.

 

 

28.           IDEM - Letizia BONAPARTE-WYSE - L.A.S. «Princesse Letizia Bonaparte - Lady Wyse», 4 pp. in-8 ; Manor of St John (Irlande), «Dimanche 4 heures» [1863]. En-tête : aigle impérial couronné.                (750.-)                500.-

Après la mort à Athènes, le 15 avril 1862, de Thomas WYSE, la princesse défend énergiquement ses intérêts - et ceux de ses enfants, notamment de son aîné, Napoléon B.-W. - sur le domaine de Waterford, en Irlande. C'est une lettre d'une extrême fermeté que Letizia rédige ici à l'attention de son beau-frère, George WYSE, qui entendait s'approprier l'héritage. «... On me rapporte que vous osez affirmer que je ne réussirai pas à avoir mon Douaire... Détrompez-vous... pour preuve c'est qu'il a dépendu de moi de le vendre en entier ! Mais comme j'aime l'Irlande et Napoléon, je n'ai cédé que deux années...» d'intérêts. En partant pour Paris, elle a chargé le Consul de France de gérer la situation, «... non pour sauvegarder mes droits... mais pour empêcher la partie adverse de calomnier ceux dont j'ai l'honneur, le bonheur et la gloire d'Etre le Sang ! Il est plus facile d'opprimer un malheureux Paddy Brown que d'effrayer une Princesse Bonaparte... Vous ne ferez pas céder Napoléon, il est mon fils...», etc., etc. Superbe texte !

 

29.           IDEM - Letizia BONAPARTE-WYSE - L.A.S. «Ta mère bien affect.née, Letizia», 4 pp. pleines in-8 ; Ostende, 26.VII.1870. Papier aux très belles armoiries des Bonaparte-Wyse.                                    (500.-)                350.-

La guerre de 1870 est sur le point d'éclater ; le 23 juillet, Napoléon III a confié la régence à l'impératrice Eugénie, et le 28, il sera à Metz pour prendre le commandement de l'armée du Rhin. Nous sommes à un mois de la chute de l'Empire.

La princesse Letizia confie à son fils William qu'elle désirerait se rendre à Ostende ; elle lui parle de ses problèmes financiers, de ses projets, de ses séjours en France et en Italie où «... nous fûmes presque toujours 17 personnes à table ! J'étais si contente...». Elle serait actuellement chez l'une de ses sœurs «... si Lucien, qui voulait visiter les bords du Rhin et qui aime bien être avec moi, ne m'eût envoyé de Paris toutes ses économies pour que j'allasse le rejoindre à Frankfort... et en effet ce fut ce qui arriva, je résolus de l'accompagner jusqu'à Ostende...» et de l'y attendre pendant qu'il ferait sa course en Angleterre. Lucien, alors officier de marine française, se disposait «... à te faire une visite lorsque la maudite guerre le rappela à Cherbourg...», etc.

La Princesse allait décéder à Florence le 15 mars suivant.

 

30.           IDEM - Marie-Studolmine-Laetitia BONAPARTE-WYSE (1831-1902) Troisième enfant de la précédente. Femme de lettres, elle s'entoura de patriotes révolutionnaires et de penseurs les plus audacieux. Opposée à Napoléon III, elle fut expulsée de France en 1853 - L.A.S. «Bonaparte-Wyse de Solms», 1 p. in-12 ; (Aix-les-Bains, vers 1857/59). En-tête à son chiffre «M.B.S.» avec couronne impériale ! (400.-)                250.-

A la veille de son départ pour l'Italie, où sa mère viendra la chercher à Turin pour l'emmener à Nice, le climat de la Côte d'Azur lui convenant mieux, la comtesse de Solms (qui s'était séparée de son époux dès 1854) prie son correspondant, un médecin, d'accepter «... en souvenir de mon passage ici, l'exemplaire... de mon dernier ouvrage... dans l'espoir que vous voudrez bien me compter l'année prochaine... au nombre de vos meilleurs clients...». Parmi les quelques livres publiés sous le nom de «Marie de Solms», avant son mariage avec Rattazzi, Marie-Studolmine avait fait paraître en 1859 «Fleurs d'Italie, poésies et légendes».

Après la réunion de la Savoie à la France, en 1860, la fille de Thomas Wyse sera de nouveau expulsée (vers l'Italie) en 1864 ; entre temps, elle avait épousé Urbano RATTAZZI, Premier ministre du jeune royaume italien en 1862, puis à nouveau en 1867.

 

31.           IDEM - BONAPARTE-WYSE, Lettre à - L.A.S., 2 1/2 pp. in-8 de Napoléon LANNES, 2ème duc de Montebello (1801-1874) ; Paris, mars 1827.                                                                                                (500.-)                300.-

 

Importante lettre politique à Thomas WYSE, époux de Letizia Bonaparte. Le duc est retenu à Paris par les séances de la Chambre des Pairs : «... On va nous présenter cette monstrueuse loi de la presse, et j'espère que nous ferons justice. Notre gouvernement a amassé sur lui plus de haine et de mépris qu'il n'en peut supporter ; la nation d'un côté et les jésuites de l'autre... Que fait, à propos de jésuites, votre protestant ascendancy ?... La mort politique de Lord Liverpool doit être un grand événement pour votre pays et quoique Canning ne soit pas toujours en odeur de sainteté..., j'espère beaucoup en lui...».

Plus loin, Lannes cite Benjamin Constant, évoque la mise en jugement de Sheil (Richard L. S., 1791-1851, auteur dramatique irlandais) et envoie ses «... respects affectueux à Mme Wyse ; j'espère bien que nous n'aurons pas toujours assez de mauvais goût pour lui fermer la porte de notre pays...», etc.

 

32.           IDEM - BONAPARTE-WYSE, Lettres à - TROIS L.A.S., 5 pp. in-8, des princes Pierre-Napoléon et Louis-Lucien BONAPARTE, et de l'épouse de ce dernier, Marianne. 1846, 1856 et 1881.                (750.-)                500.-

Deux de ces missives sont adressées à William B.-W. Celle du prince Pierre-Napoléon (1815-1881) fut envoyée à «Mr Alfred Wyse» (adresse au verso) et porte, au dos, quelques mots de la main de Sir Thomas WYSE ; le prince y avoue ne rien comprendre au message de son correspondant, car rédigé en anglais, et lui demande de lui dire par retour ce qui lui a procuré l'honneur de sa visite.

Le texte de Marianne BONAPARTE (1812-1891), daté d'Ajaccio, témoigne de l'affection que la vieille dame vouait à son neveu dont elle souhaiterait recevoir plus fréquemment des nouvelles, «... car vous savez que je vous aime comme si vous étiez mon véritable fils...» ; elle a reçu pour lui des lettres d'Angleterre et les renvoie en Irlande avec le Journal de la Corse, etc.

Le prince Louis-Lucien (1813-1891, linguiste distingué), écrit quant à lui de Londres en 1881 : «Mon cher Neveu, Quoique la miséricorde divine soit infinie et que celle de l'homme... soit bornée par les passions dont il est l'esclave, il n'en est pas moins vrai que Dieu exige de celui-ci le pardon, sinon l'oubli, des injures. C'est pourquoi, touché de votre repentir, je désire, à mon âge, obéir un tel Maître. Je ne refuse donc pas de vous voir...», etc.

 

33.           IDEM - BONAPARTE-WYSE, Lettre à - L.A.S., 1 p. in-8, du prince Jérôme-Napoléon BONAPARTE (1822-1891), dit Plonplon ; Paris, 2.I.1886. En-tête à son adresse.                                         (450.-)                300.-

Missive à Napoléon BONAPARTE-WYSE dont la lettre a beaucoup touché Jérôme-Napoléon. «Mon cher Cousin... - lui écrit-il - Vous avez à un haut point le sentiment de la famille et entre les vrais Bonaparte il y a un lien qui se retrouve toujours...», etc.

Depuis la mort du Prince Impérial, en 1879, le fils du roi Jérôme était devenu le chef de la famille Bonaparte. Le parti bonapartiste lui ayant refusé la qualité de «prétendant» au trône impérial, lui préférant son fils Victor-Napoléon, une vraie guerre de famille s'en était suivie... Plonplon signe ici d'un très impérial «Napoléon», alors que durant l'Empire, il était obligé de faire suivre ce prénom de celui de «Jérôme», quoiqu'entre parenthèses...

 

34.           IDEM - BONAPARTE-WYSE, Lettres à - QUATRE L.A.S., 4 pp. in-8 et in-4, de personnalités de la Cour de NAPOLÉON III ; 1855/1865.                                                                                                           (800.-)                500.-

a) L.A.S. du Général GOYON (1803-1870), aide de camp de l'empereur, demandant à la princesse Letizia B.-W. de reporter leur rencontre (Rome, 1857) - b) L.A.S. du Maréchal VAILLANT (1790-1872) qui, en 1864, alors qu'il était «Ministre de la Maison de l'Empereur», se dit aux «ordres» de «Lady Wyse, née Princesse Bonaparte» - c) L.A.S. de Napoléon MARET, 2ème duc de Bassano (1803-1867), grand chambellan de Napoléon III, informant en 1855 Napoléon B.-W. qu'il s'est «... empressé de prendre les ordres de l'Empereur au sujet du désir que vous exprimiez... Les occupations de Sa Majesté ne Lui permettent pas de vous recevoir...» - d) L.A.S. de Franceschini PIETRI (1835-1915), secrétaire personnel de l'empereur, précisant en 1865 à Napoléon B.-W. que sur ordre de son maître, «... Mr Mocquard, notaire, est chargé d'arranger l'affaire dont vous l'entretenez dans votre lettre... Il y a des lenteurs inévitables, mais Sa Majesté espère que bientôt Elle pourra... vous faire donner une réponse définitive...».

Pendant le Second Empire, la postérité de Sir Thomas WYSE et de la princesse Letizia BONAPARTE fit diverses tentatives pour obtenir de Napoléon III un décret l'autorisant à porter le patronyme de «Bonaparte-Wyse», mais rien n'ayant été officiellement décidé, l'habitude de cette appellation resta, dit-on, tacitement admise par la Cour.

 

35.           IDEM - BONAPARTE-WYSE, Lettres à - DEUX L.A.S., 3 pp. in-8, de Marie BONAPARTE (1882-1962, célèbre psychanalyste, élève de Freud) et de sa tante Jeanne BONAPARTE (1861-1910, sœur de Roland) ; Paris, 1881 et 1907.                                                                                                                    (750.-)                500.-

Marie Bonaparte s'adresse à son «dear Cousin», André BONAPARTE-WYSE (1870-1940), fils de William B.-W. : «... I shall be very happy to see you and pray you to accept best love from your affectionate Cousin...» ; datée «Saturday evening», cette missive semble avoir été écrite en 1907.

En décembre 1881, Jeanne Bonaparte écrit sur un papier de deuil (mort de son père, le prince Pierre-Napoléon, le 7.IV.1881) portant en tête son chiffre couronné : «Mon cher William, Vous m'avez promis l'autre jour de m'apprendre le provençal. Voulez-vous venir demain me donner ma première leçon. Venez déjeuner, nous travaillerons ensuite. J'ai des dessins à vous faire voir...». Enveloppe portant l'adresse de «Monsieur Bonaparte-Wyse... Paris».

N.B. : Les lots 20 à 35 ci-dessus décrits pourront faire l'objet d'une vente groupée. La priorité sera donc donnée aux offres pour l'ensemble, à la condition que celles-ci soient : 1) supérieures aux enchères reçues en cas de vente au détail ; 2) supérieures à la somme de 7250 SFr correspondant à l'addition des prix de réserve.

 

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36.                BORGHESE Camillo (1775-1832) Prince romain. En 1803 il épousa Pauline, sœur du futur Nap. Ier, et partagea avec elle la principauté de Guastalla - P.S. «Camille», 1 p. in-folio ; Turin, 24.XII.1813.                (350.-) 200.-

 

Le Prince-Gouverneur général du Piémont nomme à titre provisoire un officier au poste de lieutenant dans un régiment d'infanterie de ligne, «... en attendant qu'il ait été nommé définitivement par Sa Majesté...». Document également signé par d'autres officiers, dont le Major Antoine REVEL (1784-1842), maréchal de camp dès 1830.

 

37.                BREKER Arno (1900-1991) Sculpteur allemand, artiste officiel du IIIe Reich - SIX L.A.S. (4 signées de son seul prénom), 12 pp. in-8 et in-4 ; Düsseldorf, 1966/1968. En français. Livre joint.       (400.-)                250.-

Correspondance amicaleadressée à un couple d'amis parisiens où il est question d'une «... douloureuse nouvelle...», d'un rendez-vous «... avec un écrivain américain, Francis Steemuller, ... qui est en train d'écrire une biographie sur Jean Cocteau et... voudrait avoir de mes souvenirs du cher disparu... Le buste est presque terminé. Vous aurez d'abord une photo du plâtre...», de l'inauguration du buste de Gerhart Hauptmann, du grand plaisir qu'il aura de faire celui de François Darlan. En 1967, alors qu'il sculpte celui d'Ezra Pound, «... une tête fort intéressante...», il évoque ses ennuis de santé, parle d'amis communs, etc.

Joint : Monographie sur A. Brecker par Charles DESPIAU (4°, Paris 1942). Exemplaire illustré, couverture défectueuse.

 

38.           BRÉSIL, 1579 - L.A.S. du voyageur français Ferdinand DENIS (1798-1890), 1 1/2 pp. in-8 ; Paris, 24.I.1872. Papier de la Bibliothèque Sainte Geneviève.                                                                              (500.-)                300.-

Intéressante missive adressée à Luis Pedreira do Couto Ferraz, vicomte de BOM RETIRO (1818-1886), ancien ministre de l'Intérieur brésilien et ami personnel de l'empereur dom PEDRO II.

Denis regrette d'avoir manqué son correspondant, son temps ayant été «... fort employé par les soins que je donne... à une curieuse publication que je serai charmé de voir réussir puisqu'elle doit être agréable à S. M. l'Empereur...» du Brésil.

Déjà auteur de nombreux ouvrages d'histoire et de documentation sur ce grand pays qu'est l'Amérique Latine, le voyageur travaille sur les «... plans de Rio de Janeiro et d'Itamaraca exécutés en 1579 par un certain Jacques de Vaulx-de-Claye...», plans que l'on voudrait faire lithographier par Lemercier. «... Dans tous les cas, nous possédons dès ce moment les photographies...», ajoute-t-il, précisant son désir de les montrer au vicomte Bom Retiro «... comme une des curiosités les plus rares regardant l'histoire de votre beau pays...», etc.

 

39.           BRÉSIL, Dom Pedro Ier de (Une sœur de) - L.S., 2 pp. in-12, de la princesse Anne de BRAGANCE (1806-1857), infante du Portugal ; Paris, 2.III.1832. Trois pièces jointes.                                      (800.-)                500.-

Curieux documents relatif à un conflit opposant le propriétaire au locataire d'un hôtel garni à Paris, conflit qui n'aurait rien d'exceptionnel si le locataire n'était autre que la propre sœur de l'empereur du Brésil, l'infante Anna de Jésus, épouse depuis 1827 du marquis de LOULE (1804-1875), Grand chambellan et ministre d'Etat portugais !

Le dossier est composé des pièces suivantes :

a) Partie du contrat de location, signé par la propriétaire, Madame Veuve Soehnée, et par le marquis (puis duc) de LOULE ; Paris, 6.VII.1831. Bail de six mois pouvant être rompu «... si le choléra morbus atteignait malheureusement Paris...»

b) L.A.S. du marquis Nuno José de LOULE, 1 p. in-8, nous renseignant sur le chargé d'Affaires de France au Brésil (1831)

c) L.A.S. de la marquise de LOULE où celle-ci se défend d'avoir manqué à ses obligations envers Madame Soehnée, propriétaire, à laquelle elle reproche de ne pas avoir fait «... dresser des états des taches d'huile, toiles d'araignées, etc... J'ai fait tout ce que je devais faire ; les lieux que j'ai occupés sont en aussi bon état qu'ils peuvent l'être après une habilitation de six mois...», etc.

d) Minute autographe (3 pp. in-4) de Madame SOEHNÉE au baron Séguier, où, en date du 9 novembre 1832, elle demande au magistrat de trancher dans l'affaire les opposant, sans cependant se laisser impressionner par le fait que «... Mme de Loule est née dans un pays où la Magistrature rend des services aux Princesses : moi, j'ai le bonheur de vivre..., où la Magistrature rend des arrêts et non des services. Roi, Reines, Princes, Princesses, roturières et même chiffonnières, tous sont égaux devant la Loi, tous peuvent espérer gagner leurs Procès...», etc.

 

 

40.           BRÉSIL, Régence de 1836  - L.S. par Diogo Antonio FEIJO (1784-1843), 1 p. in-folio ; Rio de Janeiro, 8.IV.1836. Adresse et sceau brisé sur la IVe page.                                                                                     (500.-)                350.-

Intéressante lettre diplomatique louant les qualités du ministre plénipotentiaire Antonio de Menezes VASCONCELLOS DRUMMOND (1794-1874) auquel on donnera «... enteiro credito a tudo o que o mesmo Ministro exposer em Meu Nome...», etc.

La pièce est signée par le Régent - dom Pedro II n'avait alors que 11 ans - et par le Sénateur José Ignacio BORGES († 1838) ministre de l'Intérieur et, ad interim (fév./juin 1836), des Affaires étrangères durant la régence exercée par le père Diogo Antonio FEIJO. Ce dernier fut un homme politique fort intéressant ; ordonné prêtre en 1809, il sera ministre de la Justice en 1831/32 et préservera de l'anarchie la ville de Rio de Janeiro après l'abdication de l'empereur Pedro Ier. Il devra renoncer à la Régence suite à la révolte du Rio Grande do Sul et à l'opposition du Parlement.

 

41.           BRÉSIL, Dom Pedro II du (1825-1891) Fils et successeur de dom Pedro Ier en 1831, il fut forcé d'abdiquer en 1889 après sa décision d'abolir l'esclavage des riches planteurs, les militaires s'y étant opposés. Prince cultivé, philosophe et savant, toujours respectueux de la Constitueux - L.S. «Imperador», 1 p. in-folio ; Rio de Janeiro, 10.VII.1843. Enveloppe jointe.                                                                                              (450.-)                300.-

Belle signature sur une lettre officielle de félicitations adressée à un prince «... Muito Alto e Muito Poderozo...». Contresignée par son ministre des Affaires étr., le conservateur Paulin José SOARES de Sousa (1807-1866), «Visconde do Uruguay» dès 1854.

 

42.           BRÉSIL, Dom Pedro II du - L.S. «Imperador», 1 p. in-folio ; Rio de Janeiro, 23.VI.1845. Pièce jointe.                                                                                                                                                 (500.-)                350.-

 

Remerciements adressés au cardinal Pietro OSTINI (1775-1849), qui avait manifesté son intérêt «... pela Minha Imperial Pessõa...». Missive contresignée par le ministre des Affaires étrangères, dom Antonio Paulino LIMPO de Abreu (1798-1883), «Viconde de Abaeté».

Joint : L.S. de l'impératrice THÉRÈSE des Deux-Siciles (1822-1889), femme de dom Pedro II. Remerciements au cardinal Pietro MARINI (1794-1863) ; Rio de Janeiro, 30.XI.1858. Défauts. Sceau et adresse.

 

43.           BRÉSIL, Dom Pedro II du - L.S. «Pedro», 1 p. in-folio ; Rio de Janeiro, 9.IX.1847.                (600.-)                400.-

Très belle lettre où il annonce la naissance de sa fille, le princesse LÉOPOLDINE  (1847-1871), qui deviendra en 1864 l'épouse du prince Auguste de SAXE-COBOURG-GOTHA, petit cousin de la reine Victoria d'Angleterre. Pièce contresignée par son ministre des Affaires étrangères (et ministre des Travaux publics ad interim), Saturnino de SOUZA e Oliveira  (1803-1848).

 

44.           BRÉSIL, Dom Pedro II du - Rare L.A.S. «D[om] Pedro», 1 p. 4° ; (Rio de J., v. 1860). (1200.-)                800.-

Longue missive privée écrite en portugais et adressée au «Señor Vasconcellos», relative à une dispense d'ordre économique. L'empereur semble tenir à répondre point par point aux questions posées par son correspondant.

Les lettres entièrement autographes de dom Pedro II sont très peu communes !

Le destinataire pourrait être Joaquim José Pinheiro de VASCONCELLOS (1788-1884), président de la Haute Cour de Justice sous le règne de dom Pedro II ; celui-ci le fit vicomte de Montserrate en 1878.

 

45.           BRÉSIL, Thérèse des Deux-Siciles, du (1822-1889) Impératrice, femme du précédent dès 1843 - L.A.S., 2 1/2 pp. in-4 ; Rio de Janeiro, 4.XII.1846.                                                                            (900.-)                600.-

«Madame et très chère Cousine, - écrit l'impératrice à la duchesse Victoire de NEMOURS (1822-1857), l'épouse du prince Louis d'Orléans - On peut se faire... une espérance du progrès rapide de l'industrie humaine à rapprocher les distances ; ce qui étoit voyage devient promenage... De bonnes parentes, séparées comme nous le sommes, ne doivent pas renoncer à voisiner un jour...», etc. Quant à l'empereur, il a été fort sensible «... aux bons compliments de Votre Altesse et me charge de tous les siens en retour...», etc.

Notons que les vœux de l'impératrice du Brésil allaient être exaucés quelques années plus tard car sa fille, la princesse héritière Isabelle de Bragance, née cette même année 1846, allait épouser le prince Gaston d'Orléans, comte d'Eu, qui n'était autre que le fils aîné des ducs de Nemours.

 

46.           BRÉSIL, Thérèse des Deux-Siciles, du - L.S. «Imperatriz», 1/2 p. in-4 ; Rio de Janeiro, 19.II.1848. Sur la IVe page, adresse et sceau plaqué sous papier aux armes impériales.                                 (300.-)                200.-

Echange de vœux avec le cardinal Giacomo Luigi BRIGNOLE (1797-1853), ancien trésorier de l'Eglise.

 

47.           BRÉSIL, Isabelle du (1846-1921) Princesse impériale, régente en 1871. Fille des précédents - L.S. «Princeza Imperial Regente», 1 p. in-folio ; Rio de Janeiro, 20.VII.1871. Adresse et sceau aux armes impériales sur la IVe page.                                                                                                                                                           (450.-)                300.-

Rare missive signée par la princesse Isabelle en tant que «Chef de l'Etat», pendant l'un des voyages que son père fit en Europe. «Dona Izabel... Herdeira Presumptiva da Corôa...» adresse ses remerciements au cardinal Lucien BONAPARTE (1828-1895), chef de la branche des princes de Canino, descendants du frère de Napoléon ; elle lui renouvelle ses vœux et ceux de sa famille.

 

BRÉSIL : Voir aussi sous «PORTUGAL», ainsi que les lots 129, 154, 208 et 258.

 

48.                BRETON André (1896-1966) Ecrivain français, dadaïste, il publia en 1924 son premier Manifeste du Surréalisme - Manuscrit autographe, 1/2 p. in-4 ; vers 1930/35 ?                                             (1000.-)                600.-

Beau poème de Paul ELUARD, intitulé «Visuelles», dix vers d'inspiration surréaliste transcrits par André Breton et commençant ainsi : «Une chanson de porcelaine bat des mains / Puis en morceaux mendie et meurt / Tu te souviendras d'elle pauvre et nu / Matin des loups et leur morsure est un tunnel / D'où tu sors en robe de sang...», etc. [Voir aussi les lots 7 et 86, Aragon et Eluard]

 

49.                BRETON André - L.A.S., 1 p. in-4 ; Paris, 13.V.1952.                                                             (750.-)                500.-

Confus d'avoir à lui manquer de parole, l'écrivain surréaliste s'excuse auprès de son corespondant (un journaliste ?) : «... Toutes sortes d'obligations rigoureuses... ont surgi depuis notre rencontre...», l'empêchant de disposer «... des quelques heures nécessaires pour répondre aux questions que vous aviez bien voulu me poser... Je vous prie instamment... de reporter notre entretien... si vous pensez qu'il présente encore un intérêt...», etc.

En 1952 paraissaient chez Gallimard ses «Entretiens» avec André Parinaud et, le 6 mars, Breton avait fait publier dans Le Libertaire le texte de son discours en faveur des «Onze camarades condamnés à mort en Espagne» par le régime de Franco.

 

50.                BRUCKNER Anton (1824-1896) Organiste et compositeur autrich., auteur de Symphonies au lyrisme naïf et à la forme parfaitement originale - L.A.S., 4 pp. in-8 ; (Vienne, printemps 1886 ?).                (8000.-)                5000.-

 

Extraordinaire missive hautement autobiographique, rédigée en allemand, où il évoque ses meilleures œuvres, son dévouement sans borne pour Richard WAGNER et ses profonds contrastes avec HANSLICK et sa clique !

S'adressant ici à un important personnage du monde artistique et du pouvoir, Bruckner retrace en quelques pages sa carrière musicale. Après des études théoriques sous la direction de Sechter, puis de Kitzler, il rappelle qu'il a composé «... trois grandes Messes, sept Symphonies (la 8e n'est pas encore terminée ; je travaille au Finale). Puis un Quintette, un Te-deum...», des Chœurs  pour voix d'hommes, un Requiem en souvenir reconnaissant de Franz Seiler «... qui dans son testament m'avait légué son précieux piano Bösendorfer...», etc.

Pour ce qui est de Bayreuth, Bruckner dit regretter de n'avoir pu connaître le «... génial Protecteur...» (très certainement le roi LOUIS II de Bavière, mort le 15 juin 1886), d'autant que prochainement sortira «... ma 3ème Symphonie - dédiée à Rich. Wagner - dans une nouvelle édition améliorée, chez R-ttig. A Bayreuth, j'ai pu constater que le bien-aimé et immortel Maître m'avait prophétisé un grand avenir...». Quant à Hanslick,qui était contraire au fait de faire entrer la théorie musicale dans ce type d'école, il lui est hostile depuis qu'en 1874/75 il a accepté d'enseigner à l'Université...

Voici quelques passages en allemand de ce superbe texte : «Euer Hochwohlgeboren !... Nach meinen Theorie=Studien (von 1855 bis 1861 bei Sechter...) habe ich componirt : drei grosse Messen, sieben Sinfonien (die 8 te ist nicht ganz fertig ; arbeite am Finale). Das Quintett, Te Deum, M-nner= und Vocal=Chöre..., ein Requiem, ... M-nner-Quartette, Psalmen, etc...».

«... In einigen Monaten kommt meine 3 te Sinfonie (Rich. Wagner gewidmet) in neuer u. verbesserter Auflage... In Bayreuth erführ ich das mir der heissgeliebte verewigt Meister eine so grosse Zukunft profhezeite ! Ein wahrer Trost gegen Hanslick und gegen seine 2 Mithelfer...», dont l'un était Johannes BRAHMS...

 

51.                BUCKINGHAM James Silk (1786-1855) Voyageur et penseur anglais, il fut en Palestine, Inde et Amérique, ce qui le décida à se battre du côté des réformes sociales. En 1849, par son Plan of a Model Town, qu'il dénomma «Victoria», il poposa un nouveau type d'urbanisme où la division des classes socia-les et des rôles seraient respectée, villes nouvelles à construire en série afin de contraster la désoccupation montante - L.A.S., 1 p. in-8 ; Paris, 25.X.1851.                                                                                                                          (300.-)                200.-

Buckingham et son fils Leicester S. B. (1825-1867, auteur de théâtre) remercient le capitaine Gabriel Lafond pour les soins qu'il leur a prodigués : «... Nous avont été charmés de... profiter de votre politesse et nous nous rendrons chez vous... pour vous accompagner au Cercle...». Marin et voyageur, Gabriel LAFOND de Lurcy (1802-1876) avait publié en 1843 des extraits de son Voyage autour du Monde rédigé en 1822.

En 1851, James B. Buckingham avait été élu président de la London Temperance League.

 

52.                BUFFON, Georges Louis Leclerc de (1707-1788) Naturaliste et écrivain français - L.S., 3 pp. in-4 ; «A Paris, au Jardin du Roy», 5.III.1762. Adresse et cachet de cire (brisé) à ses armes sur la IVe page. Plis fatigués et manque de papier dû au décachetage, touchant un mot. Traces brunâtres de purification, surtout côté adresse.                                                                                                                                                             (1600.-)                1200.-

Au comte Giuseppe Angelo SALUZZO (1734-1810), «Président de l'Académie des Sciences de Turin», fondée en 1757 par lui et par le mathématicien J. L. Lagrange. «... Il n'y a que deux espèces de convulsionnaires ; les uns sont des fanatiques à qui l'enthousiasme fait supporter la douleur sans se plaindre... ; les autres sont des mercenaires qui la souffrent pour de l'argent. La terre dont vous me parlez n'a pas plus de propriétés que de la boue et personne n'ajoute foi aux vertus imaginaires que les gens de parti lui attribuent. Ces gens sont des polissons méprisés de toutes les personnes sages...», etc.

Buffon ne connaît aucun ouvrage sur l'argument, et la police elle-même semble ignorer «... ces espèces de folies... Elles tomberont en effet d'elles-mêmes... parce que dans tous les temps le peuple sera toujours plus ou moins superstitieux. Rien n'est donc plus naturel...». Le savant connaît des cas de catalepsie, de léthargie, «... et d'autres maladies... Nous avons parmi les pénitents Indiens des exemples de ce que peut la chaleur de la tête ; ils font vœu de tenir toujours un bras en l'air... si longtemps... qu'il s'en roidit et devient inflexible pour tout le reste de la vie. Nos charlatans n'en font pas tant...», etc.

Magnifique texte où Buffon tente d'expliquer comment un phénomène en soi parfaitement naturel prend une tout autre dimension au sein d'une secte ayant trouvé son origine vers 1729 dans les premiers «miracles» obtenus par l'intercession d'un simple diacre, François de Pâris, janséniste fervent qui se condamnait aux plus dures privations. La Révolution français allait mettre fin à ces désordres en détournant les esprits vers d'autres... folies !

 

53.           BULL Ole (1800-1880) Violoniste norvégien. Il rencontra Paganini en Allemagne et le suivit à Paris où, dévalisé par des voleurs qui lui prirent jusqu'à son violon, il tenta le suicide. Sauvé, une dame lui fit don d'un Guarnerius, l'hébergea et devint sa belle-mère... Ainsi commença l'extraordinaire carrière internationale de ce virtuose - L.A.S., 1 p. in-8 ; Lyon, 6.III.1836. Adresse autographe. Rare !                              (500.-)                350.-

Alors en tournée en France, dans le Rhône, le jeune violoniste informe sa correspondante, Madame Sauveton, qu'il est au regret de ne pouvoir l'accompagner à l'église protestante, «... n'ayant pas une minute, même aujourd'hui, à ma disposition...» ; sa santé lui cause en outre quelques soucis. Le 21 mai suivant, Ole Bull donnait son premier concert à Londres ; en seize mois, il allait encore en donner 273, tous au Royaume-Uni.

 

54.           CAMUS Albert (1913-1960) Ecrivain français, prix Nobel en 1957, mort dans un accident de la circulation - L.A.S. (init.), 1 p. in-12 carré, crayon ; (Paris, vers 1948).                                                           (750.-)                500.-

Depuis la fin de l'année 1943, Camus est lecteur chez Gallimard. Il envoie ici son commentaire, rédigé d'une main rapide après la lecture d'un nouveau roman (?) intitulé «Retour de voyage» : «... Ce livre est celui de la séparation, entendue dans le sens humain et dans le sens métaphysique. Quoi d'étonnant à ce que les femmes soient absentes. Elles représentent... le bonheur simple et déchiré... Il a donc fallu, pour leur grandeur, les chasser de la cité empestée...». Beau texte littéraire.

 

55.                CASTRO Fidel (n. 1927) Révolutionnaire et président-dictateur cubain - Belle signature autographe sur la page de titre de l'ouvrage «Un insurreccional en dos Epocas» que publia en 2001 l'historien et juriste cubain R. Suarez. Broché in-8, 300 pp. Les autographes de Fidel Castro, qui a marqué l'histoire du XXe siècle, sont rares.                                                                                                                                                                         (800.-)                500.-

 

56.                CASTRO Fidel - P.S., 1 p. in-4 ; La Habana, 15.III.2001 - Beau diplôme officiel («Reconocimiento») délivré à un enseignant cubain, l'un des «... Maestros primarios, combatientes en la lucha para alcanzaren todo el pueblo una elevada cultura general integral...» ! Autographe rare.                                 (900.-)                600.-

 

57.                CHARCOT Jean (1867-1936) Savant et explorateur polaire français, disparu en mer avec ses compagnons de voyage - L.A.S., 1 1/2 pp. in-4 ; Tanger, mai 1905. En-tête imprimé : Expédition Antarctique Française. Légère mouillure au coin inférieur droit.                                                                                    (900.-)                600.-

Le «Dr Charcot, Chef de l'Expédition Antarctique» (c'est ainsi qu'il signe sa lettre) vient d'apprendre le «...Le grand honneur que le Gouvernement français veut bien faire à l'Expédition en nous ramenant à Toulon sur un croiseur...». Ce fait nouveau le privera probablement du plaisir de rencontrer personnellement son correspondant, le président de la Société de Géographie de Marseille. Il le prie donc de bien vouloir exprimer en son nom à ladite Société sa vive gratitude «... pour ses souhaits de bienvenue si admirables...».

Le savant revenait de sa première expédition dans l'Antarctique (1903/1905) au cours de laquelle, sur son bateau Le Français, il avait établi la carte des régions australes de l'archipel Palmer à l'île qui porte son nom, carte qui sera complétée lors d'un second voyage, en 1908/1910.

 

58.                CHARLES le Téméraire (1433-1477) Duc de Bourgogne, célèbre homme de guerre et adversaire de Louis XI. Il mourut au siège de Nancy et on retrouva son corps dans un étang glacé, à demi dévoré par les loups - L.S. «Charles», 1 p. in-folio obl. ; Gand, 7.VII.1469. Trace de cachet, légères taches beiges dans la marge gauche. En latin. Autographe rarissime.                                                                                             (12 000.-)                8 000.-

«... Nous avons reçu ces jours-ci des nobles seigneurs Jean-Louis et Thomas Thibaud - écrit Charles le Téméraire à son cousin le duc de Milan - ... les lettres de créances de Votre Altesse pour accréditer leurs personnes auprès de Nous. Nous en avons aussi écouté la lecture et avons compris pleinement ce que, par la confiance accordée à ces hommes, ils ont voulu Nous exposer et rapporter de votre part...» (traduction), etc.

Ecrite «... de notre place forte de Gand...» (ville du Brabant sous la souveraineté de Charles de Bourgogne), cette missive fut adressée à Galeazzo Maria SFORZA (1444-1476), duc de Milan, lequel détesté de la plupart de ses sujet, sera assassiné lors d'une cérémonie religieuse.

Duc de Bourgogne depuis 1467, Charles le Téméraire avait imposé au roi Louis XI un traité (Péronne, 1468) qui lui permit de s'assurer totalement le gouvernement de la principauté de Liège, ville mise à sac, incendiée et annexée le 30 octobre 1468. Par le traité du 9 mai 1469, il prenait ensuite possession de la Haute-Alsace.

Cette lettre se place donc au moment où la puissance de Charles le Téméraire était à son apogée...

 

 

59.                CHARLES QUINT (1500-1558) Empereur germanique, roi d'Espagne, adversaire de François Ier - P.S. «Carol[us]», 1 p. in-folio obl., parchemin ; Gênes, 18.X.1536. Légères salissures au dos.                (2500.-)                1800.-

«Quoniam nobis abunde constat Ill. Franciscum secundum Sfortiam olim M.[ediolan]i Ducem...», l'empereur tout-puissant confirme Girolamo BREBBIA dans sa charge de Trésorier général du duché de Milan. Rappelons que depuis le 24 octobre 1535, date de la mort du dernier des Sforza, le territoire milanais était passé sous la souveraineté du roi d'Espagne.

Très belle pièce, portant une superbe signature impériale («Carolus»), datée «... in Civitate n[ost]ra Imperiali Genua...», république indépendante, gouvernée en réalité par l'amiral impérial Andrea DORIA, bras droit de Charles Quint...

 

60.                CHERUBINI Luigi (1760-1842) Compositeur italien - P.S., 1 p. in-4 ; Paris, 20.XI.1831. En-tête et texte en partie imprimés.                                                                                                                 (300.-)                200.-

Attestation délivrée et signée par le directeur du Conservatoire de Musique de Paris, lequel décerne le «... premier Prix de Solfège... à Mr Marie-Ernest Deldevez... âgé de 14 ans...».

E. DELDEVEZ (1817-1897) allait plus tard faire une belle carrière de violoniste et de compositeur. [Voir le n° 278, Thalberg]

 

61.           CINÉMA - Superbe gouache originale «d'après Ferracci» (cm 45,4 x 32,4) ayant servi à préparer une affiche bilingue du film de COLUCHE, «Vous n'aurez pas l'Alsace et la Lorraine» ; musique de Serge GAINSBOURG.                                                                                                                                 (400.-)                200.-

Chevauchant à l'envers un cheval de trait blanc aux yeux malicieux, sur lequel le comédien a grimpé à l'aide d'une échelle, Coluche, qui revêt un amusant costume bouffant moyenâgeux aux larges rayures et à la culotte courte, trône entre deux drapeaux où sont inscrits, sur l'un, le nom de l'acteur, sur l'autre, le titre du film. Pièce très colorée, à encadrer.

 

62.                CINÉMA, Affiches de - 3 grandes affiches originales en couleurs, environ 155 x 115 cm chacune. Excellent état de conservation.                                                                                                                    (500.-)                300.-

1) Affiche du film de Gérard OURY, «L'As des As», avec Jean-Paul BELMONDO et Marie-France PISIER (1982) - 2) Affiche du film de Gérard OURY, «Le Corniaud», avec BOURVIL et Louis de FUNÈS (1964) - 3) Affiche «GABIN - Une geule», avec 4 portraits (différents âges), cycle présentant «15 Films à partir du 31 janvier au cinéma "Les 3 Luxembourg"...»

 

 

63.                CLÉMENT XIV - Lorenzo Ganganelli (1705-1774) Pape dès 1769. En 1773, sous la pression des puissances européennes, il supprima la Compagnie de Jésus et fit enfermer à Castel Sant'Angelo leur général, le père Lorenzo Ricci - L.S., avec souscription autographe («di cuore F[rate] Lor[enz]o Card.l Ganganelli»), 1 p. in-4 ; Rome, 24.XII.1765. Sceau à ses armes et adr. en IVe page. Cachet de coll.        (2000.-)                1200.-

L'ancien frère franciscain, créé cardinal en 1759, répond au message de vœux d'un de ses compatriotes de Rimini, sa ville natale. Il le remercie pour ses expressions cordiales et ses souhaits constants «... per le maggiori mie prosperità. A questa Sua attenzione Ella sia persuasa che corrispondo con una viva brama di giovarle...», etc.

Les autographes de ce pape qui avait, en 1770, reçu en audience privée l'adolescent MOZART (il l'avait fait «Cavaliere» à l'âge de quatorze ans et lui avait attribué la Croix de l'Eperon d'Or !) sont assez rares.

 

64.                COCTEAU Jean (1889-1963) Ecrivain français - L.A.S. «Jean», 1 p. in-8 pleine ; Toulon, 5.I.1931. Adresse au dos : Mr André Fraigneau, chez Grasset... Paris.                                                      (450.-)                350.-

Cocteau se repose à Toulon et met «... au point différentes difficultés concernant le film...» (Le Sang d'un Poète, film surréaliste désavoué par le mouvement surréaliste, 1930), le premier qu'il réalisa, sur une musique de Georges Auric, en collaboration avec Michel Arnaud, grâce au mécénat du vicomte de Noailles, les interprètes étant Lee Miller, Pauline Carton, Enrique de Rivero, Odette Talzac. Puis, comme pour rassurer son correspondant, il ajoute : «... Je travaille pour vous et rapporterai un Mystère laïc beaucoup plus lourd. J'espère que vous serez tous contents. Cela pour vous, pour Bernard (Grasset, l'éditeur) et pour qu'on soigne Desbordes (un ami de Cocteau ?). Ecris ou télégraphie des nouvelles précises de son livre dont il a signé le bon à tirer voilà un mois. Il faut que je sache pour régler certaines dates et pour compter ses sous...». Beau texte.

 

65.                COLETTE, Sidonie Gabrielle C., dite (1873-1954) Romancière française - P.A.S., 2/3 p. in-4 sur papier vert.                                                                                                                                                       (350.-)                250.-

«Je vous envoie ceci parce que je vous l'ai promis, parce que je n'ai jamais dessiné ni peint de ma vie, et qu'à ce moment-là je me suis sentie en grand danger de ne plus jamais écrire...».

 

66.                COLETTE, Sidonie Gabrielle C., dite - L.A.S., 3/4 p. in-4.                                            (200-)                120.-

Sur un papier à lettre bleu à l'adresse imprimée de l'hôtel «Claridge - Champs-Elysées» où elle résidait, Colette invite sa corres-pondante à venir lui rendre visite «... jusqu'au vendredi 5 décembre à 5 heures 1/2...». Elle la salue «... bien confraternellement...».

 

67.           CONDÉ, Louis II de Bourbon, Prince de (1621-1686) Homme de guerre français. Vainqueur à Rocroi et Nördlingen, il adhéra à la Fronde, puis passa en Espagne et enfin revint combattre pour son pays, gagnant, entre autres, à Séneffe - L.S. «Vostre très affectioné serviteur Louis de Bourbon», 1 p. in-4 ; Bruxelles, 8.II.1655.                                                                                                                                                            (800.-)                500.-

Le marquis Persan, lieutenant général de ses troupes, s'en allant en Allemagne par ses ordres pour y faire des levées, le Grand Condé sollicite la protection de son illustre adversaire, le général autrichien Ottavio PICCOLOMINI, duc d'Amalfi, et «... toutes les assistances qui pourront deppendre de vous pour le succès de ses levées. Vous m'avez donné tant de marques de votre amitié dans les rencontres passées...», notamment sur les champs de bataille ! Le prince de Bourbon prêtait alors ses services à l'armée espagnole.

 

68.                COOPER James Fenimore (1789-1851) Romancier américain - Manuscrit avec corrections autographes, 4 pp. in-4 ; vers 1829/30. Légère mouillure. Pièce A.S. jointe.                                                           (4500.-)                3000.-

Partie du manuscrit original de son roman The Water-Witch, publié en 1831, correspondant aux pages 87, 88, 89, 90 et 91 (pour cette dernière, en partie seulement) du volume 2, chapitre VII. Ce texte, qui semble être d'une autre main, est par endroits retravaillé par Cooper ; le romancier y a rayé certains passages, remplacés ou déplacés d'autres, probablement avant de le remettre à la typographie.

Intéressant document nous montrant comment travaillait Cooper. Une phrase écrite en tête du chapitre VII, par exemple, est extraite des «Two Gentlemen of Verone» de SHAKESPEARE, et fut ajoutée à la dernière minute (quatre lignes en tête de notre manuscrit en témoignent) ; d'autre part, le chapitre «VII» était en fait à l'origine le «III», etc., etc.

On joint un message autographe de trois lignes, signé en tête à la 3e pers. («Mr Fenimore Cooper») et adressé à la baronne de Varaigne, née Louise PEYRONNET († 1876), jeune épouse d'un officier français. Texte incomplet s'arrêtant à la phrase suivante : «... he trusts will... found to contain a perfect...».

 

69.                COPPENS de HOUTHULST, Willy, Baron (1892-1986) Pilote belge, as de l'aviation durant la Première Guerre mondiale - PHOTO avec pensée A.S., 4°. Tirage et autographe des années '70.                (200.-) 120.-

 

Très belle photo en pied du jeune pilote posant en uniforme militaire de la Première Guerre mondiale devant son avion, avec belle pensée autographe : «L'amour de l'aviation, comme tout grand amour, est un sentiment irraisonné, souvent excessif, créant une griserie exaltante - Willy Coppens de Houthulst».

 

 

70.                COPPENS de HOUTHULST, Willy, Baron - DEUX PHOTOS in-4 obl., avec légendes A.S. de Coppens dans la marge inf. blanche. Tirages et autographes des années '70.                                     (250.-)                150.-

La première image nous montre l'avion FARMAN en vol, surnommé «La Cage à poule..., livrée sans défense aux chasseurs ennemis...». La seconde photo est une vue d'un terrain d'aviation avec, en premier plan, la «Version du "Bébé" NIEUPORT, dotée d'un moteur plus puissant (de 40 chevaux)... chasseur... surclassé par le SPAD, mieux armé, en 1917...».

 

71.                CORALLI Jean (1779-1854) Danseur et chorégraphe italien auquel on doit la production de ballets célèbres tels que Le Diable Boiteux et Giselle - L.A.S., 2/3 p. in-8 ; Paris, 27.V.1844. Adr. autogr.   (300.-)                200.-

L'artiste demande au violoniste et chef d'orchestre Ernest DELDEVEZ de «... terminer la partition du pas de deux de Mlle Dubignon, car je n'attends que cela pour... la faire danser...». En juillet 1843, Coralli avait signé la chorégraphie du ballet La Péri où Carlotta Grisi et Petipa avaient remporté un immense succès.

 

72.                CORTOT Alfred (1877-1962)Pianiste et pédagogue suisse - DEUX L.A.S., 3 pp. in-8 ; Lausanne et Paris, 1960/1961.                                                                                                                               (350.-)                250.-

En 1960, de Lausanne, Cortot annonce avoir reçu une étude sur l'Hexameron : «... c'est un bien curieux document à insérer dans l'histoire d'un caractéristique conflit pianistique... J'en ai pris connaissance avec le plus vif intérêt et je le joins à la biographie romantique auquel il faisait défaut...», etc.

De Paris, où il est allé fêter son (dernier !) anniversaire «... dans cette Ecole [Normale de Musique - papier à cet en-tête] que j'ai fondée il y a près de quarante ans et où, de connivence avec ses nombreux élèves de toutes nationalités, je m'efforce à leur inculquer le respect et la signification de ces lois architecturales qui... régit ses données esthétiques...», il répond au message reçu d'un compatriote, l'architecte et mélomane suisse Robert von der MÜHLL (1898-1980), qui avait étudié le piano en 1917 au Conservatoire de Berne, etc.

 

 

73.           [Voltaire et Rousseau] CRAMER Philibert (1727-1779) Homme politique genevois, intime de Voltaire et éditeur, avec son frère Gabriel, des œuvres de nombreux savants - L.A.S., 2 1/2 pp. in-4 ; Genève, «15e Aoust» [1762]. Adresse, marques postales et sceau de cire à ses armes sur la IVe page.      (1200.-)                800.-

Magnifique lettre adressée à l'ami de Voltaire, Audibert, «... chez Messieurs Tourton et Baur à Paris». Cramer sollicite des nouvelles d'un «... vaisseau très riche, auquel vous êtes fort intéressé... j'espère... que vous avez pris la précaution de [le] faire assurer...», puis évoque la vie genevoise : «... la ville... déserte ; ... je l'abandonnerai cet automne... On attend M. de Richelieu ; j'en suis fort fâché, j'avois besoin de mener une vie régulière, et voilà qu'il faut jouer la comédie («Cassandre», personnage d'Olympe, la tragédie de Voltaire), cette Olympe éternelle, nous apprenons Sémiramis... Le souvenir de la vie que j'ai mené cet hiver à Fernex me fait trembler, j'irai le jour de la pièce... Genève foisonnera d'étrangers... Madame Denville (sic) ... Mr de Villars... Mr de Richelieu aux Délices ; Mad.e d'Harcourt... nous restera cet hiver... La pauvre Mad.e D'Albertas... se désespère...», etc.

Le 9 juin 1762 (puis le 11 suivant à Genève !), on condamnait à Paris l'Emile de J. J. ROUSSEAU, et Cramer revient sur cet événement, rappelant que l'auteur incriminé «... est à Neufchatel à ce qu'on dit, sous la protection du Roi de Prusse qui a mandé à MiLord Maréchal... de le traiter avec toute sorte de distinction...». Ainsi, poursuit l'éditeur, Frédéric II «... ne perd aucune occasion de se montrer supérieur aux autres ; Je lui suis grand gré de ce qu'il fait... Rousseau malade, pauvre et persécuté me faisoit haïr le genre humain...», d'autant que «... ses ouvrages font toute ma consolation, et le Contrat social  a bien augmenté l'idée que j'avois de lui...». Il est encore question des conflits européens et de la paix à laquelle Cramer ne croit guère, etc.

Intéressante pièce réunissant les noms de Voltaire, Rousseau et Frédéric II !

 

 

74.                DANTON Georges Jacques (1759-1794) Révolutionnaire français, ministre de la Justice et chef du gouvernement provisoire du 10 août au 10 septembre 1792. Guillotiné en 1794 - P.S., 1 1/2 pp. in-folio ; Paris, 6.IX.1792. Belle vignette gravée du Conseil exécutif provisoire et, près de la signature de Danton, cachet impr. en rouge («Louis XVI p. l. g. de Dieu et de la Loi Constitutionnelle Roy d. François»).                (3500.-)                2500.-

Texte de la Loi du 4 septembre 1792 en copie conforme, par laquelle l'Assemblée Nationale «... considérant que les Régimens ci-devant du Roi et Mestre de camp n'ont perdu leurs rangs dans l'armée que par une erreur de fait... [commise par] l'Assemblée Constituante. Considérant qu'il est de son devoir de réparer cette erreur sans troubler l'ordre actuel des corps qui composent l'armée...», l'Assemblée Nationale décrète par loi que «... ces deux Régimens n'ont jamais démérité de la Patrie...».

En tant que chef de l'Etat français et au nom de la Nation et du Conseil Exécutif, Danton «... mande et ordonne à tous les Corps administratifs et tribunaux, que les présentes ils fassent... lire, publier... afficher... et exécuter comme Loi...».

Superbe pièce, rare de cette époque !

 

75.                DEBUSSY Claude (1862-1918) Compositeur français - L.A.S., 3 pp. pet. in-8 ; (Paris), 1.VII.1903. Papier à son adresse imprimée. Petit cachet de collection.                                                            (2600.-)                1800.-

Debussy rassure sa correspondante quant à la «... sincérité sympathique...» de son effort pour la contenter ; il a eu d'ennuyeuses besognes à accomplir et n'a pu encore s'occuper de son affaire ; de plus, Périvier, l'un des directeur du journal Gil Blas, auquel il est le plus lié est absent de Paris : «... Je ne suis pas très au courant de ce qui se passe au Gil Blas. Ces gens m'ont tout l'air de forbans élégants et sans intelligence... Hélas ! on ne choisit pas son milieu, on n'en est pas non plus responsable !...», etc. Quant à Lilly, la jeune couturière que le compositeur avait épousée en 1899, elle a été une fois de plus très souffrante.

Depuis le début de l'année, Debussy avait fait paraître plusieurs articles dans Gil Blas et notamment, trois jours plus tôt, un texte défendant les mérites de Rameau. L'année précédente, «Pelléas et Mélisande» avait été créé à l'Opéra Comique.

 

76.                DEMIDOFF Anatole (1813-1870) Prince russe, bibliophile et amateur d'art, époux de Mathilde Bonaparte - L.A.S., 1 p. in-8, datée «Vendredi». Joint : L.S. du même, datée de 1853.                      (500.-)                300.-

Il aurait souhaité recevoir son correspondant, un Duc, et lui faire les honneurs de son Cabinet, «... mais tous les objets d'art qui le composent sont entièrement recouverts pour l'été...».

La seconde lettre est adressée au peintre français Adrien DAUZATS (1804-1868) ; écrite de son palais de San Donato (en-tête imprimé à sec), près de Florence, le 18 avril 1853, elle concerne la fourniture d'une œuvre à Anatole Demidoff : «... Je suis charmé d'apprendre que vous seriez disposé à contribuer à l'ornement de ma collection de tableaux français modernes ; vous aurez, à San Donato, un entourage digne de votre talent. Raffet vous dira que je me verrais avec plaisir possesseur d'un intérieur de la cathédrale de Séville. C'est un souvenir encore très vivant pour moi...», etc.

 

77.           DESAIX, Louis Ch. Antoine (1768-1800 ) Général français tué à la bataille de Marengo - L.S., 1 p. in-4 ; Haguenau, 17.IV.1796. Légère mouillure. Adresse, sceau de cire brisé et marques postales. En-tête gravé avec belle vignette allégorique (variante du n° 66 de B. et B.).                                                          (750.-)                500.-

En tant que «Général en chef par intérim» de l'armée de Rhin et Moselle, Desaix annonce au commandant temporaire à Sélestat (Bas-Rhin) la réception des livres dont il le remercie. Sur la IVe page, adresse, sceau du «Bureau du G.al en Chef», et deux cachets postaux (griffe du «C.t de l'armée du rhin» et marque de l'«Armée du Rhin - 10e Division»), le premier étant peu encré.

 

78.                DONIZETTI Gaetano (1797-1848) Compositeur italien - L.A.S. «Gaëtan», 3 pp. in-8 datée «Paris, 29» [oct. 1842]. Deux petits cachets de collection.                                                                            (3000.-)                2500.-

Amusante missive rédigée en italien et en français, adressée à une «Très aimable et charmante amie» (Madame Sandrini ?), où Donizetti cite tour à tour l'éditeur milanais RICORDI, Monsieur SANDRINI, Giacomo PEDRONI (qui dirigeait la préparation des partitions musicales chez Ricordi), etc. «... Vous êtes fâchée contre moi ? Oh ! l'ingrat il demande pourquoi... Che ? forse credereste che tempo, o lontananza scemassero in me l'affezione ! Pas du tout. Non dubitate mai de' vostri amici, vos charmes savent si bien les enchaîner...». Puis, à propos d'une scène («quadro») : «... Noi l'abbiamo fatto, e criticato, e basta così ! Vi ricordate voi quante cervellerie io volea fargli mettere su quel manto Reale ?... poveretto... Basta, ora è finito, e noi ne avremo la gloria, e con essa Andrea (neveu du compositeur) avrà denaro, e noi commissioni a bizzeffe !...».

Il a changé de métier, lance-t-il, dans un élan d'enthousiasme : «... Scrivo musica ! - faccio prove di Linda (première à Paris aux Italiens, le 17.XI.1842) frà giorni agli Italiani... ! fò musica, se non nuova, à peu près...». La lettre se termine par des salutations destinées à l'entourage de son amie et quelques lignes plutôt tristes sur sa santé précaire (il allait bientôt sombrer dans la folie) : «... Ogni giorno, ogni ora, tutte le volte che abasso gl'occhi, mi vedo en pantoufles, e ciò mi fa melancolia, e piacere... Pitié de moi - priez les éléments... Priez pour moi... priez le ciel pour nous revoir... Conservez dans votre cœur une place pour votre ami...».

 

79.                DONIZETTI Gaetano - L.A.S., 2/3 p. 8° ; (Paris, vers 1844). Adresse autogr. en IVe p.                (2500.-)                1800.-

Donizetti vit ses derniers moments de lucidité ; bientôt il sombrera dans la folie, et celle-ci le conduira à la mort. Entouré d'amis, il rend autant que possible service aux jeunes talents.

Dans cette jolie lettre adressée à un correspondant marseillais, il présente une «... harpiste fameuse de 11 ans... [qui] donnera un Concert...» dans la ville focéenne. Le compositeur invite tous ses amis à aller l'encourager : «... Remuez-vous, présentez-la à notre brave Pépin, à Fontana, à... et soyez tous là le jour de la fête...», ainsi «... vous ferez le plus grand plaisir à votre affectionné...».

Missive se rapportant vraisemblablement à la tournée de concerts donnés en 1844 dans le Sud de la France par la jeune harpiste toulousaine Thérèse ROALDES, alors accompagnée de son célèbre concitoyen JASMIN, le poète-barbier. Donizetti s'adresse ici à certains de ses amis du monde artistique marseillais : l'ancien chef d'orchestre, devenu éditeur et marchand de musique Charles J. PÉPIN (1795-1864), le compositeur italien Uranio FONTANA (1815-1881) qui, vers 1850/52, retouchera la musique de quelques opéras de Donizetti, et M. Lombardon, membre d'une riche et influente famille de la région.

 

80.                DONIZETTI Gaetano - MUSIQUE A.S., 1/3 p. in-4.                                                            (2000.-)                1500.-

Superbe ligne de musique autographe, avec belle signature «Donizetti», une vingtaine de notes improvisées sur de chaleureuses paroles de remerciements destinées à un ami, Monsieur Taviot.

 

81.                DREYFUS Alfred  (1859-1935) Officier alsacien, il fut accusé, sur simple ressemblance d'écriture, d'avoir livré des renseignements militaires à un diplomate allemand. Son cas est à l'origine de la célèbre «Affaire Dreyfus» où patriotisme et antisémitisme furent étroitement liés - L.A.S., 1 p. in-8 ; «Aux Armées», 22.VI.1917. Adresse autographe au dos.                                                                                                      (4000.-)                3000.-

Petit bleu du «Comm.dt Dreyfus - Comm.t le PAD/168 - S.P. 207» engagé durant la Première Guerre mondiale. L'ancien bagnard involontaire, bien que très près de l'âge de la retraite, a retrouvé sa place dans l'armée. Lorsque la guerre contre l'Allemagne [Suite lot n° 81, Dreyfus] éclate, il est mobilisé comme chef d'escadron dans l'artillerie de réserve, d'abord affecté à l'état-major de l'artillerie du camp retranché de Paris, puis en 1917 au parc d'artillerie de la 168ème division. Il suit celle-ci dans ses divers déplacements, participe aux combats du Chemin des Dames (16.IV.1917) et, plus tard, à ceux de Verdun (août/déc. 1917).

Madame Dreyfus a transmis à son époux la lettre Madame Coulon, une Parisienne à laquelle l'officier s'empresse de répondre, «... trop heureux de pouvoir vous être agréable...». Les événements sensationnels étant actuellement rares sur le front (cette lettre se place entre les combats du Chemin des Dames et la deuxième bataille de Verdun !), il espère que l'avenir «... en apportera de décisifs. L'état physique et moral des hommes sous mes ordres est excellent, après les dures fatigues que nous venons de supporter...». Pour l'heure, ils sont «... au repos, dans un paysage agréable où le bruit du canon ne retentit plus. C'est la détente... après la tension nerveuse de l'effort...», etc. Beau texte ! [Voir aussi les Archives du général BILLOT à la fin du catalogue ]

 

 

82.           DU BARRY, Jeanne Bécu, Comtesse (1743-1793) Favorite de Louis XV - L.A.S. «La comtesse du Barry», 3/4 p. in-8 obl. ; Louveciennes, 22.IX.1784.                                                                           (2500.-)                1500.-

La célèbre favorite - qui mourra tragiquement sous la guillotine ! - prie «... Monsieur Callibeaux de payer au sieur L'abbé, marchand de bois, dans le mois de février prochain, la somme de deux mille livres...», somme dont elle promet de lui tenir compte. Pièce portant au dos la signature du créditeur.

 

 

83.           DUMAS, Th. Alex. Davy de La P., dit Alexandre (1762-1806) Général français natif de Saint-Domingue. Père du romancier - P.S., 1 p. in-folio ; Ollioules, 26.IV.1798. Sceau de cire rouge de la 25ème Demi-brigade. Peu commun.                                                                                                                            (500.-)                300.-

En tant que général de division de l'armée d'Angleterre, Dumas contresigne ici l' «... Etat des Services du citoyen Jean-Pierre Roujas...», volontaire qui participa entre autres au siège de Toulon et fut blessé à Brescia, le 30 juillet 1796, alors que Bonaparte marchait contre les Autrichiens. Plusieurs officiers et sous-officiers ont également apposé leur signature au bas de ce document, dont le général de brigade G. A. GARDANNE (1758-1807) et le colonel A. R. DUHAMEL (1764-1807), deux soldats qui allaient décéder à la suite de blessures reçues au combat.

 

84.           DUSE Eleonora (1858-1924) Tragédienne italienne - L.A.S. «Eleo», crayon sur papier beige, 4 pp.in-8 datées «Lunedì sera» (Milan, vers 1920 ?). Belle vignette en tête (vue de l'Hôtel Cavour).                (600.-)                400.-

A l'ancienne nurse de sa fille unique Enrichetta (née en 1882 de son mariage avec l'acteur Tebaldo Checchi), dont elle est restée l'amie. La tragédienne lui confie sa souffrance, problèmes respiratoires (dus à la phtisie) qui l'obligent à renoncer à la tournée prévue à Padoue, sa ville natale. Après un court séjour à Milan, elle compte se rendre dans les Alpes italiennes pour y trouver un peu de soulagement, etc. «... non mi sento in gambe e respiro troppo affannosamente - penso meglio non fermarmi a Padova !... Il viaggio... mi è stato penoso... che storia lunga ! che stufa !...», etc.

 

 

85.                ELSSLER Thérèse (1808-1876) Danseuse autrichienne, sœur de Fanny dont elle était la partner, parfois dans des rôles de Travesti - L.A.S. (3e personne), 1/2 p. in-8 ; (Paris), 30.IX.1841. En-tête à son chiffre. Adresse autographe. Peu commun.                                                                                                                            (300.-)                200.-

La danseuse présente ses compliments au violoniste et chef d'orchestre Ernest DELDEVEZ et, le remerciant vivement «... du joli pas de chasseresse... le prie d'accepter la faible récompense...» jointe à sa missive.

Thérèse Elssler allait se retirer de la scène en 1850, après son mariage avec le prince Adalbert de PRUSSE.

 

 

86.                ELUARD Paul (1895-1952) Poète fr., il participa au mouvement Dada puis adhéra au Surréalisme - L.A.S., 1 p. in-8 ; Mignères, 24.XI.1939. Enveloppe autogr., signée au dos «Lieutenant Grindel...». (1200.-)              800.-

La Deuxième Guerre mondiale vient d'éclater et Eluard a été enrôlé. Bien qu'il signe cette missive «Paul Eluard», c'est son vrai nom («Lieutenant Grindel - S.[ection] M.[ilitaire] - Mignères (Loiret)») qu'il inscrit au bas de cette lettre - et au dos de son l'enveloppe - adressée à son éditeur parisien, José CORTI, lui-même «Sergent... [au] Dépôt 219 - Inf.[ante]rie Coloniale...», dont il a reçu le message. Le poète se plaint de n'avoir guère le temps d'écrire : «... Je mène une vie dure, sans cesse dehors, dans la boue. Ma femme [Nusch] est dans un petit village près d'ici. Je la rejoins le soir, tard...». Il connaît l'angoissante situation dans laquelle se trouvent ses amis Max ERNST et Hans BELLMER ; ils «... sont bien à pleindre... je ne désespère pas de les faire sortir du camp où ils sont. Luc Decaunes... est sur le front dans un régiment de tirailleurs. Ma fille [Cécile] est institutrice... à la tête de 45 garçons...».

Fatigué, l'écrivain souhaiterait obtenir au plus tôt une permission de détente : «... J'espère vous voir alors à Paris...».

Au début du mois de janvier 1940, Max Ernst, qui avait été enfermé par les autorités dans un camp d'étrangers, recouvra sa liberté grâce à l'intervention de Paul Eluard qui fut lui-même démobilisé en juin de la même année ; après un séjour à Paris, il partit en janvier 1942 vivre à Vezelay dans une semi-clandestinité... Autographe intéressant, et rare de cette époque.

[Voir aussi le numéro 48,Breton]

 

 

87.                ESTOURNELLES de Constant, Paul, baron d' (1852-1924) Homme politique fr., partisan de la conciliation intern. Prix Nobel de la paix en 1909 - Portrait in-4 avec pensée A.S. ; (6.III.1899).                (600.-)                400.-

Superbe portrait original en médaillon (mi-buste de trois-quarts exécuté à l'encre de chine par Robert KASTOR), avec au-dessous la devise autographe, «In Arduis Constans» (Persévérant dans les difficultés), et la signature du célèbre pacifiste qui fut à l'origine du traité d'arbitrage franco-britannique de 1903.

 

88.           EULER Johann Albrecht (1734-1800) Savant suisse. Directeur de l'observatoire de Berlin, il suivra son père Léonhard en Russie en 1768 - L.A.S., 2 1/2 pp. in-4 ; St Pétersbourg, 17.III.1775.                (1200.-)                800.-

Rédigée en allemand, cette longue lettre scientifique est adressée à une personnalité de haut rang et concerne un ouvrage quasi introuvable, édité à Leipzig en 1731 par le professeur G. J. KEHRS, savant fort apprécié par l'Académie de cette ville. Euler y parle aussi d'un Catalogue des pierres gravées, ainsi que d'un «... Exemplar von Ihrer Bibliothèque de Peinture, Sculpture et Gravure in 2 Vol. ...», arts dont von Stehlin était un fin connaisseur, etc.

Le savant suisse cite encore une publication du professeur Lepel, ouvrage qui sera envoyé «... mit denen Werken meines Vaters... Ich habe sie nun alle beysammeln, und werde sie mit den ersten Schiff nach Stettin schicken ; von dorten lasse ich sie nach Berlin an den Geh. R. FORMEY expediren... Mein Vater l-sst sich Ihnen gehorsamst empfehlen...», etc.

Léonhard EULER (1707-1783) avait été rappelé en Russie par l'impératrice Catherine II. Atteint très tôt de cécité, il continua néanmoins, grâce à l'aide de son fils, à publier des travaux sur tous les domaines touchant aux mathématiques ; ses Institutiones calculi integralis (1768-1770) restent l'un de ses meilleurs écrits.

 

89.                FLAUBERT Gustave (1821-1880) L'illustre écrivain français - L.A.S., 1 p. in-8 ; «Samedi soir» [Paris, 2.XII.1871]. Inédite.                                                                                                                (2000.-)                1500.-

Jolie lettre à Félix DUQUESNEL (1832-1915), écrivain et critique, directeur de l'Odéon, l'invitant à ne rien décider pour ce qui est du costume de Mademoiselle d'Aïssé, personnage central de la pièce de Louis Bouilhet. Il espère en effet trouver à Rouen le vrai portrait d'elle (celui que possède son ami Clogenson) : «... Il pourra vous servir de modèle. C'est un gd portrait à l'huile...». Quant aux autres costumes, il faudra attendre encore quelques jours les dessins du célèbre peintre et graveur Eugène GIRAUD (1806-1881).

 

90.                FOUQUIER-TINVILLE, Antoine-Quentin (1746-1795) Accusateur public au Tribunal révolutionnaire où il devint le symbole de la rigueur impitoyable et de la cruauté terroriste - L.S., 1 p. in-4 ; Paris, 15.I.1794.                                                                                                                                                           (3500.-)                2500.-

A propos de la condamnation à la peine de mort de Louis Henry DUCHESNE (1737-1793), «... âgé de cinquante huit ans, natif de Paris, cy-devant premier commis des Bureaux de Trudaine et depuis Intendant de la cy-devant Madame [la princesse Louise de Savoie, épouse du futur Louis XVIII] demeurant à Paris au cy-devant Palais Royal, au Lycée passage de Valois...».

L'administrateur provisoire des Domaines nationaux est également informé que ce même jugement déclare les biens de cet homme «... acquis à la République. En conséquense... je t'invite... à faire faire les diligences nécessaires pour opérer la prompte séquestration des biens de ce condamné...», situés à Versoix-la-Ville, près de Genève.

L'année suivante, Fouquier-Tinville montera à son tour sur l'échafaud !

 

 

EXCEPTIONNELLE COLLECTION D'AUTOGRAPHES

DE SOUVERAINS FRANÇAIS

 

91.                CHARLES VII (1403-1461) Roi dès 1422, il fut en guerre contre les Anglais, aidé par Jeanne d'Arc. On lui doit la réorganisation du royaume, la création d'une armée nouvelle et le rétablissement d'une monnaie saine - P.S. «Charles», 1 p. in-4 obl. sur parchemin ; Vierzon, 4.VI.(1434 ou 1435 ?).           (8000.-)                6000.-

Rare pièce signée de sa main par Charles VII, probablement peu avant le Traité d'Arras (1435) mettant fin à la guerre de Cent Ans.

Le roi communique «... aux gens des trois estats d'Auvergne...» qu'ils doivent «... faire obéissance à Monseigneur le duc (Charles Ier) et le mettre en possession de la dicte duchée...», ainsi que cela avait été établi «... par feu nostre très cher seigneur et père, que Dieu absoille, [qu'ils] doivent joir tantost après le décès de feu nostre oncle (Jean Ier, duc) de Berry...» en 1416.

Contresigné par le premier secrétaire royal, Jean LE PICART († 1456), ce document se rapporte vraisemblablement au retour de l'Auvergne sous la domination directe des ducs de Bourbon, lesquels, par la trahison de Jean Ier (mort en exil à Londres en 1434) n'avait, depuis 1416, jamais pu en obtenir la possession.

En 1434, Charles Ier succédait à Jean Ier en tant que Duc (titulaire) d'Auvergne ; pratiquant alors une politique favorable au roi Charles VII, il est vraisemblable que ce dernier voulut lui rendre service en l'imposant comme seigneur «... aux gens des trois estats d'Auvergne...»

Document très rare et d'une grande fraîcheur, signé par le premier roi de France dont on puisse espérer posséder l'autographe !

 

92.           LOUIS XI (1423-1483) Fils aîné de Charles VII contre lequel il conjura en 1440, il lui succéda en 1461. Pardonné, il fut envoyé gouverner le Dauphiné. Il s'empara du duché de Bourgogneà la mort de Charles le Téméraire, tué devant Nancy parl'armée royale alliée aux huit Cantons suisses en 1477. Il fut l'un des rois qui contribuèrent le plus à l'unité nationale - P.S. «Loys», 2 pp. in-fol. ; Arras, 14.VII.1477. Fente restaurée.                                                                                                                                                                          (6000.-)                4000.-

Magnifique et rare document signé de la main du souverain, adressé à Antoine de Foudras, «Conseiller et Maistre d'hotel du Roy». «... Instructions... de ce qu'il a à faire touchant le passage du Roy de Castelle, de Leon et de Portugal...» à travers la France. Très intéressants détails.

Alphonse V, roi du Portugal, était arrivé en France vers la fin de l'année 1476 pour s'assurer l'appui de Louis XI sur ses droits au trône de Castille. Reçu avec tous les honneurs, il attendit plusieurs mois que le roi de France, engagé contre le duc de Bourgogne, lui prête attention. Il fut même emprisonné quelques jours. Puis Louis XI parvint enfin à le décider à retourner dans sa patrie par voie de mer !

 

93.           LOUIS XI - L.S. «Loys», 1 p. pet. in-4 obl. ; «Plessis-du-Parc», Tours, 2.X.[1482].                (8000.-) 6000.-

 

Jusqu'à sa mort, Louis XI resta le protecteur de l'Italie dont toutes les routes conduisaient à la cour de France. Par cette lettre, adressée à son «... ami et féal conseiller et chambellan, le Sr Des Lins...», le souverain ordonne que l'on impose ses vues au duc de Milan, Gian Galeazzo II SFORZA !

«... J'avoye escript à mon nepveu, le Duc de Millan, à dire qu'il tint la main pour faire joir... Charles du Carret de la seigneurie de Final, à lui advenue comme filz aisné de la maison... Sur quoy il m'a fait responce trop impertinente car le dict du Carret n'est aucunement lyé à l'église, ne n'a chose qui empesche que de raison il ne puisse avoir la dicte seig.rie de Final...». Fort mécontent de cela, Louis XI a décidé d'envoyer son «... conseiller et confesseur pour vous dire bien au long [de] suivre mon vouloir...».

Galeotto II del Carretto, marquis du Finale (Gênes), était mort au début de l'année 1482 sans postérité mâle. Son frère Carlo (1454-1514) aurait dû lui succéder mais on lui préféra le cadet de la famille, Alfonso Ier (1457-1523), «... aucunement lyé à l'église...». Entré en effet dans les ordres, «Charles du Carret», comme le nomme ici Louis XI, occupait la charge de Protonotaire apostolique (il sera créé cardinal en 1505). La volonté du roi de France, qui allait décéder dix mois après avoir signé cette lettre - contresignée par Pierre PARENT, notaire secrétaire du roi et receveur général de ses finances - ne sera pas exécutée.

 

94.           LOUIS XII (1462-1515)Roi dès 1498, fils du duc Charles d'Orléans, contraint par Louis XI d'épouser Jeanne de France, il fit annuler son mariage pour épouser Anne de Bretagne. Surnommé le «Père du peuple» - P.S. «Loys», 1 p. in-4 ; Blois, 28.VIII.(1507 ou 1509). Adresse au dos. Petits manques au pli, légère trace de mouillure ne nuisant ni à la compréhension du texte ni à l'esthétique de la pièce.     (7500.-)                5000.-

Belle lettre, contresignée par son secrétaire Florimond ROBERTET, adressée «... à notre amé et féal conseiller l'arcevesque de Tours...», Robert de LÉNONCOURT (1459-1532).

En 1499, Louis XII avait épousé en seconde noces la veuve du roi Charles VIII, Anne de Bretagne qui, la même année, donnait naissance à une princesse, Claude de France, future reine, femme de François Ier. Huit années plus tard, en 1507, Anne de Bretagne est à nouveau enceinte et Louis XII, qui attend toujours l'arrivée d'un héritier, sollicite des prières pour la famille royale, reconnaissant la visible protection de Dieu, qui a «... entretenu noz Royaume, peuple et subjectz en bonne paix, justice... [et] le plus humblement et dévotement que faire pouvons nous remercions nostre dict Créateur...».

Le souverain ordonne ensuite à l'archevêque de Tours «... que vous faictez et mandez faire tant en votre église qu'en toutes autres églises, collégiales, parochialles, couvens et religions refformés de votre diocèse, processions généralles en louant et remerciant dieu et priant dévotement pour la prospérité et santé de notre personne, et notre très chère et très aimée compaigne la Royne, et de notre très chère et très aimée fille Claude de France et pour le fruit du ventre d'icelle notre compaigne qui est ensaincte...», etc.

Le 21 janvier 1508, Anne de Bretagne accouchait d'un garçon qui n'allait pas survivre longtemps. Le 25 octobre 1509 par contre, elle allait mettre au monde une fille, Renée, future duchesse de Ferrare. Notre lettre ne peut se rapporter qu'à l'une ou l'autre de ces naissances de 1507 ou 1509, époque à laquelle le monarque devait faire face aux menaces de l'empereur Maximilien Ier et imposer son autorité sur la République de Venise.

 

95.           LOUIS XII - P.S. «Loys», 1 p.in-folio obl.survélin ; Blois, 15.II.1512.                   (3500.-)                2500.-

Important document signé peu avant la victoire de Ravenne en avril 1512, relatif aux dépenses de la nouvelle guerre d'Italie provoquée par Jules II et la Sainte Ligue.

Ordre aux conseillers généraux commis au gouvernement des finances du royaume, de faire payer par «... notre amé et feal conseiller et receveur général de nos dites finances en Normandie Jehan Lalemant à notre amé et feal conseillier et l'un de vous generaulx Thomas Bohier, ch.[evali]er, la somme de vingt cinq mille livres tournois auquel nous l'avons ordonné et ordonnons par ces présentes pour le remboursement de semblable somme qu'il nous a prestée pour subvenir aux grans et insupportables charges et affaires que avons depensé pour la... deffense de notre Royaulme...». Ce montant avait été perçu en trois fois : 6200 livres pour «... faire le paiement des fraiz extraordinaires de noz guerres...», 18 700 livres avaient remises au receveur général de Normandie, commis au ravitaillement «... et autres fraiz extraordinaires de notre armée de mer...», le reste correspond à un prêt du «... Général... pour nosdites affaires de guerre...».

 

96.                FRANÇOIS Ier (1494-1547) Roi dès 1515. Fils de Charles de Valois et de Louise de Savoie, il épousa Claude de France, fille de Louis XII, auquel il succéda. Adversaire acharné de Charles-Quint, il fut l'un des grands introducteurs de la Renaissance italienne en France - P.S. «Françoys», 1 p. in-folio obl. sur vélin ; Paris, 24.I.1538.                                                                                                                                            (2500.-)                1500.-

«Françoys par la grace de Dieu Roy de France...» ordonne à son «... feal conseiller et Receveur g.al de nos finances extraordinaires et parties casuelles Ms Jehan La Guecté...» de payer à Nicolas Vyelle, de Paris, «... la somme de mil escus d'or soleil... en faveur consideration et Recongnoissance des bons, grans et agreables services qu'il nous a cy devant faicts...», etc. Pièce contresignée par son célèbre secrétaire d'Etat et des Finances Jean BRETON, Seigneur de Villandry. Ce dernier joignait à ses fonctions officielles celles de secrétaire intime, et jouissait de la confiance absolue de son maître.

Il est vraisemblable que la signature du roi soit, comme d'habitude, de la main de son secrétaire : seules les lettres destinées aux autres souverains, aux princes ou dignitaires de très haut rang portent parfois une signature véritablement autographe de François Ier. On peut toutefois se trouver aussi en présence de l'écriture royale sur des pièces ordonnant des paiements ou ratifiant des comptes ; c'est pourquoi les documents du genre de celui que nous présentons ici sont malgré tout très prisés.

 

97.                CATHERINE de Médicis (1519-1589) Reine de France, femme d'Henri II etmère de trois rois : François II, Charles IX et Henri III - L.A.S. «Caterine», 2 pp. in-folio ; [fin mai 1587]. Adresse autogragraphe. Petit cachet de collection («HB») dans le coin supérieur gauche.                                 (12 000.-)                8000.-

Rare et importante missive, entièrement de sa main, adressée à «Mon nepveu, Monsieur de Joyeulse».

«Mon nepveu ie ay été byen ayse quant par vostre letre... ie veu que partyes pour aler fayre servyse en Poetu (Poitou) car cet une provynse que san l'ayde de dyeu et vostre acoteumé bonheur que vous nous faytes tenyr pour byen fayre et enset de tout cet qu'est neseseyre pour le servyse du Roy mon fils (Henri III) et aqueryr honneur...». Et, souhaitant que Dieu soit avec ceux qui osent com- [Suite du lot n° 97, Catherine de Médicis] me son correspondant, la reine ajoute : «... Je voldres byen que eusiés tout cet que vous ayst neseseyre car la où vous ales cet où est asteure le plus fort de toutes les afayres...».

 

Ayant l'intention de se rendre bientôt auprès de son fils Henri III, elle compte bien «... luy en dyre cet que j'an panse pour son servyse et pour vous fayre contynuer...» une activité militaire qu'elle a toujours favorisée, etc.

Lettre destinée au duc Anne de JOYEUSE (1561-1587), amiral de France, favori et «mignon» d'Henri III, qui allait commander l'armée en Poitou où les protestants venaient de faire capituler Chizé et prendre Sanzay et Saint-Maixent.

A Reims, où fut rédigée cette lettre, Catherine obtenait (mai/juin 1587) d'Henri de Guise et du cardinal de Bourbon une trève d'un mois. Entre temps, même Fontenay-le-Comte capitulait devant l'armée protestante... Victorieux à Saint-Maixent (juillet), le duc de Joyeuse allait décéder le 20 octobre suivant à la bataille de Coutras d'où Henri IV sortit victorieux face à l'armée royale.

 

98.                FRANÇOIS II (1544-1560) Roi dès 1559, fils aîné d'Henri II et de Catherine de Médicis, il épousa Marie Stuart et laissa gouverner les oncles de cette dernière, les Guise. Ce fut pour le soustraire à leur influence que les chefs du parti protestant montèrent la conjuration d'Amboise - L.S. «Francoys», 1/2 p. in-folio ; Fontainebleau, 31.VII.1560. Adresse au dos et traces de sceau de cire rouge. Marge droite légèrement défraîchie.                                                                                                                                                         (6000.-)                4000.-

A M. de Senectaire, commandant à Metz en l'absence du maréchal François de SCEPEAUX de Vieilleville (1510-1571), gouverneur de la ville depuis 1553. Le roi justifie le retard apporté à sa réponse par le fait qu'il était absent de Fontainebleau «... où j'ay voullu que tous les mémoires et escriptures et aultres papiers... ayent esté veus en mon Conseil privé, par l'advis duquel, je me suys finallement résolu à ce que vous verrez par le mémoire que je vous en envoye avec la présente, signé de ma propre main, que je veulx... que vous en suivez de poinct en poinct...».

Quant à l'affaire relative aux indemnisations accordées aux propriétaires des maisons démolies pour faire place à la citadelle de Metz, François II dit vouloir profiter de la présence de son correspondant à Fontainebleau : «... j'en résouldray, et à son partement l'en envoyerai si bien satisfaict, qu'il m'a semblé cependant n'estre besoing que je vous en mande riens de plus particulier...».

Cédée à la France en 1556, Metz était depuis devenue une place de guerre de premier ordre.

Texte fort intéressant et autographe rare ! Rappelons que François II allait décéder en décembre 1560, après avoir régné moins de deux ans.

 

99.                CHARLES IX (1550-1574) Roidès 1560, secondfils d'Henri IIet de Catherine de Médicis, laquelle garda sur lui une influence importante. Il ordonna a contre-cœur le massacre de la Saint-Barthélemy - P.S., 1/2 p. in-folio obl. sur vélin ; Paris, 23.VI.1568. Fente pour le sceau pendant (manquant).                (1500.-)                1000.-

Le jeune souverain, complètement soumis à l'autorité de sa mère Catherine de Médicis, ordonne que l'on paie le montant convenu «... pour son estat de n.re vallet de chambre ordinaire... à n.re cher et bien aimé Claude de Chauvigny...», etc.

Pièce contresignée par le conseiller d'Etat Guillaume de L'AUBESPINE (1547-1630).

 

100.                CHARLES IX - P.S. «Charles»,1 p. in-f° obl. vélin ; «Donné à Boullougne», le 1.VII.1568. (1800.-)              1200.-

«Charles par la grace de Dieu Roy de France» ordonne à son «... feal conseiller et tresorier de n.re espargne, Ms Raoul Moreau...» de payer comptant à «... N.re cher et bien aimé le Sr de Myrabel, François de Lodun... la somme de douze cens Livres... pour luy ayder a supporter les frais et despences qu'il a esté contrainct faire à ceste occasion...», etc. Contresignée par son ministre DUBOIS.

 

101.         HENRI III (1551-1589) Roi dès 1579, troisième fils d'Henri II et de Catherine de Médicis. Elu roi de Pologneen 1573, il renonça à ce royaumel'année suivante pour succéder à son frère Charles IX sur le trône de France. Personnalité complexe, intelligent et cultivé,il subit trop, en raison de son homosexualité, l'influence de ses «mignons». Assassiné par le moine ligueur J. Clément - L.A.S., 1 p. in-folio. Adresse autographe au verso.                                                                                                                                                 (5000.-)                4000.-

Importante lettre politique adressée à «Monsieur de Limoges», l'évêque et diplomate Sébastien de l'AUBESPINE (1518-1582), «informateur» sérieux du roi ! «... Je scai et vois par la lettre que m'avez escritte l'aise qu'avez receu de mon [bon]heur et byen que Dyeu m'a anvoyay, qui est certes grand, aussy m'an resjouige...». Henri III dit avoir apprécié le message de l'évêque «... pour y avoyr vu ce que je y ay vu, vous pryant continuer à me mander ce que connaitré, propre pour mon byen et il sera tousjours très byen venu de celluy qui a pus le savoyr...». Cette lettre pourrait dater du début de son règne, vers 1574/1575.

 

102.         HENRI III - L.A.S., 1 p. in-4 ; (Paris, fin 1580). Adresse autographe au dos. Petite tache brune et fente restaurée dans la marge gauche.                                                                                                    (3500.-)                2500.-

Suite à la mort du général Antoine de PONS, chevalier du Saint-Esprit et veuf (1555) d'Anne de PARTHENAY, le roi informe le sieur de RAMBOUILLET que «... ie vous ai honoré de sa charge de l'une de mes Compagnies des Cent ientilhomes, pour la fiance que j'ay de vous et bonne estime...». Fort satisfait «... du service que vous me randez pas de là...» auprès de sa mère la reine Catherine de Médicis, le souverain souhaite le voir continuer dans cette voie, etc.

Nicolas d'ANGENNES (1531-1612), seigneur de Rambouillet, vidame du Mans, fut fait chevalier de Saint Esprit en 1580. A maintes reprises il fut chargé par le roi, mais aussi par la reine douairière, de missions diplomatiques fort délicates.

 

103.         HENRI IV (1553-1610) Roi de Navarre dès 1572 puis de France dès 1589 après l'assassinat d'Henri III, fils de d'Antoine de Bourbon et de Jeanne d'Albret, reine de Navarre, élevé par sa mère dans le protestantisme. Il opéra un redressement financier et économique spectaculaire. Assassiné par Ravaillac - L.A.S., 1 p. in-4 ; Agen, 27.VII.1577. Adresse autogr. au dos. Très rare en tant que L.A.S. !              (4000.-)                3000.-

Ecrite personnellement par le futur roi de France à l'un de ses plus proches collaborateurs, le Toulousain Louis Bertier, Seigneur de Saint-Geniez, cette lettre se situe au moment très crucial des tractations qui précédèrent la signature de la paix de Bergerac, suivie par l'édit de Pacification (Poitiers, sept. 1577). «... voyant la longueur que metent a venir les deputez, j'ai arresté de recommancer et continuer la conferance (avec les envoyés des Catholiques) mardy prochain, où j'eusse désiré que vous vous eussiez peu trouver...». Henri de Bourbon s'accommodera de l'absence de son correspondant lors des tractations, «... voyant le besoing que vous faictes de par dela...» ; il l'invite à persévérer dans le sens convenu, désirant être tenu «... adverty comme toutes choses se passeront et de ce que vous entendez des ennemys...».

La sixième guerre civile, en six mois d'hostilités, avait été fatale aux Huguenots. Le roi Henri III de France envoya Biron et Villeroy auprès du roi de Navarre, chargés de faire à ce prince des propositions honorables. L'édit de pacification de Poitiers fut suivi de la signature, à Bergerac (17.IX.1577), de 48 articles secrets qui regardaient principalement l'exercice du culte réformé, la validité du mariage des prêtres et des moines, la création de Chambres mi-parties, etc. Les lettres entièrement autographes d'Henri IV sont rares ; celles datant de la période des guerres de religion le sont tout particulièrement !

 

104.         HENRI IV - L.A.S., 3/4 p. in-4 ; Paris, (25.IV.1610). Papier jauni par endroits, belle pièce néanmoins. Pli central renforcé au dos. Adresse autographe au verso et note de la main de SULLY.  (5000.-)                3500.-

A son célèbre ministre des Finances, SULLY, qui a noté de sa main au verso : «Le Roy, du 25 avril 1610, pour bailler 2400 tt à M. Le Grand». Un mois avant son assassinat, Henri IV écrit : «... Mon ami, c'est pour vous dire que vous fassiey mettre entre les mains de M. Legrand la somme de 2400 livres pour être distribuée par lui à certains pensionnaires de Bourgogne ainsi qu'il a accoutumé de faire tous les ans...», etc. Les lettres autographes signées d'Henri IV en tant que roi de France sont rares !

 

 

105.                MARGUERITE de France (1553-1615) Dite «la reine Margot». Elle avait épousé en 1572 le futur Henri IV. Leur mariage fut annulé en 1599. Intelligente et cultivée, elle a laissé des poèmes et des mémoires - L.A.S. de son monogramme avec fermesses, 1 1/2 pp. in-folio ; (Nérac, 1579). Adresse autographe sur la IVe page.                                                                                                                                                           (6000.-)                4000.-

Belle et longue lettre datant de l'époque où elle n'était encore que reine de Navarre, adressée à son frère le roi de France HENRI III. Elle commence par lui assurer qu'elle mettra tout en œuvre pour le service qu'elle lui doit, avant d'ajouter : «... Si ma puissance et mes effaits ne peuvent tout se que vous desires, croies si vous plaist monsigneur que ie suis celle qui an resoit plus de desplaisir comme vous poura temoigner se iantilhomme qui est au roi mon mari, qui sai unne partie des peines enquoi ie suis pour la division qui est entre le roi mon mari et monsieur le maréchal de biron...» pour obtempérer aux ordres du roi de France. Marguerite affirme faire son possible afin de «... les remettre bien ensemble, mais tant d'unne part que d'autre ie i voi si peu d'aparanse que ie nan puis rien espérer de bien...», etc.

Fait maréchal en 1577, le duc de BIRON avait été nommé lieutenant-général en Guyenne et comme tel disputait l'autorité du roi de Navarre, ce qui rendait presque inévitable l'affrontement entre catholiques et protestants !

A la mort d'Henri III, le maréchal de Biron sera l'un des premiers à reconnaître l'autorité d'Henri IV comme roi de France. Dans ses Mémoires, la reine Margot dit sensiblement la même chose lorsqu'elle parle des relations entre son mari et Biron.

Document historique important et fort rare, car entièrement de la main de cette femme dont le mariage fut une des causes de la Saint-Barthélemy.

 

 

106.         MARIE de Médicis (1573-1642) Reine de France, femme d'Henri IV. Après l'assassinat du roi, elle gouverna en tant que régente durant la minorité de Louis XIII - L.S. «Marie», 1 p. in-folio ; Paris,10.III.1612. Pli renforcé, bord sup. vierge réduit de 2 centimètres environ. Adresse au dos.                   (1500.-)                1000.-

La reine-régente désire que le sieur de Pichon assiste à la prochaine séance des états du pays du Gévaudan et en informe l'évêque de Mende, Charles ROUSSEAU. Retenant encore son émissaire durant quelques jours, elle demande que l'on reporte au 15 avril le terme des états «... et à ceste fin advertir les commis, scindicqz et deputtez du dict pais à ce quilz n'ayent à s'assembler que au dict temps...», etc.

Lettre contresignée par Paul PHELYPEAUX, seigneur de Pontchartrain (1569-1621). Secrétaire des commandements de la reine depuis 1610 et secrétaire d'Etat, il joua un rôle considérable dans les événements qui suivirent l'assassinat d'Henri IV.

 

107.         MARIE de Médicis - L.A.S., 2 pp. in-4 ; Paris, 23.X.1628 «au soir». En IVe page, adresse et deux petits sceaux de cire sur fils de soie.                                                                                         (5000.-)                3500.-

A son fils, Gaston d'ORLÉANS, qui déjà ne cessait d'intriguer contre Richelieu et Louis XIII ! Marie de Médicis caresse encore l'espoir de voir ses deux fils trouver un terrain d'entente et répond en ce sens à la lettre de Gaston parvenue jusqu'à elle par l'intermédiaire de l'officier de service de celui-ci, Oudart du Hamel, sieur de Mercheville. La reine est ravie d'apprendre que son fils est «... guari de la petite indisposition... dont j'eusse esté en bien plus grande peine si le Roy Monsieur mon fils... ne m'eust assurée quand et quant que ce n'estoit rien qu'une indigestion d'estomac...» ; elle saisit l'occasion de lui dire la joie qu'elle a éprouvée «... de voir ce que vous me mandés de l'entière satisfaction que vous avés du perfettement bon traitement que vous recevés du Roy... la chose du monde que j'ay le plus ardanment désirée... le Roy vous aimant et chérissant comme son fils et son frère tout ensemble et vous l'honorant comme V.re Roy et V.re Père...», etc.

Dans un court post-scriptum, Marie de Médicis donne des nouvelles de la petite Demoiselle de Montpensier («V.re fille se porte graces à Dieu très bien»), née l'année précédente de l'union du duc d'Orléans avec Marie de Bourbon. La mort de cette dernière, cinq jours après les couches, portera le duc d'Orléans à épouser secrètement Marguerite de Lorraine, contrevenant ainsi aux volontés royales. Dès lors, Gaston et Louis XIII devinrent de véritables «frères ennemis» !

Remarquable lettre, fort intéressante et entièrement de la main de la célèbre reine.

 

 

108.         LOUIS XIII (1601-1643) Roi de France dès 1610, fils d'Henri IV et de Marie de Médicis, il gouverna avec Richelieu et combattit les protestants - L.S. «Louis» (vraisemblablement par un secrétaire de la main), 1/2 p. in-folio ; St-Germain en Laye, 18.III.1632. Adresse au verso.                                    (600.-)                400.-

«Lettre de cachet» annonçant l'envoi de «... l'estat de la recepte et despence qui est à faire des deniers de n.re Taillon et V.re générallité...» à Lyon. Contresignée Louis PHELYPEAUX (1598-1681), Seigneur de la Vrillière et de Chateauneuf, secrétaire d'Etat sous Louis XIII.

 

109.         LOUIS XIII - L.A.S., 1 p. in-4 ; Noisy, 7.XII.1636. Adresse autographe et deux petits sceaux sur fils de soie sur la feuille jointe.                                                                                                                  (8000.-)                6000.-

Magnifique et rare lettre, entièrement autographe et signée par Louis XIII, adressée à son «cousin» le Maréchal Urbain de MAILLÉ (1597-1650), Marquis de Brézé, alors ambassadeur en Hollande. Ecrite dans un langage convenu et codé - qui n'a pu encore de nos jours être déchiffré par les historiens consultés -, cette missive contient sans doute d'importants ordres secrets. En voici le début : «Mon Cousin, zest pernal flaih hagart her rubi citronne racleté, agoelle vitre sol nia soin...», etc. Seules deux lignes de post-scriptum restent compréhensibles ; elles font état d'une lettre reçue par le souverain le 5 décembre «... qui me fut donnée par un courier de Mr. de Chavigny...», son secrétaire d'Etat.

1636 est l'année de la guerre d'Espagne et de la reprise (10.XI.1636) de la ville de Corbie qui marqua la victoire des Français et la libération de la frontière picarde. De cette époque date l'affaire du complot contre Richelieu, organisé par le Comte de Soissons et le frère du roi, Gaston, complot qui échoua et obligea les deux conjurés à s'enfuir de Paris le 20 novembre 1636. Le chancelier de Chavigny alla rejoindre Monsieur à Blois, d'où le 9 décembre il écrivait à Richelieu pour le renseigner sur les vraies raisons de cette fuite, etc. Cette lettre codée pourrait bien avoir un rapport direct avec ces événements...

 

110.         LOUIS XIV  (1638-1715) Souveraindès 1643, dit«Le roi soleil».Il porta la monarchie absolue à son apogée - L.S. «Louis», 3/4 p. in-4 ; «Au camp d'Hurtebise» (près de Valenciennes), 20.V.1676.                (4500.-)                3000. -

Belle signature autographe du roi apposée au bas de cette missive rédigée par son secrétaire particulier Toussaint ROSE (1615-1701). Le souverain y remercie un «Cousin» lui ayant témoigné son affection laquelle, écrit-il, «... vous donne des idées de ce que je fais plus grandes que je ne mérite...» ; il les accepte néanmoins «... comme des augures qui me flatent bien moins d'espérance qu'ils ne me piquent de désir de les pouvoir accomplir...», etc.

On dit que Toussaint ROSE, futur marquis de Coye, écrivait aussi vite que la parole ; c'était lui qui avait la plume et rédigeait toutes les lettres «de la main du Roi», dont il imitait la graphie et le style à s'y méprendre. Ainsi, comme le révèle une biographie de ce secrétaire célèbre, beaucoup de missives qui passent pour être de la main du monarque ne sont-elles, en réalité, que l'œuvre de ce secrétaire...

111.         LOUIS XIV - P.S., 3 pp. in-folio ; Versailles, 12.V.1703. Légères piqûres. Très belle signature autographe.                                                                                                                       (3000.-)                2000.-

«Etat des payemens que le Roy Chef et Souverain, Grand Maître des Ordres de Saint Michel et du Saint Esprit, veut et ordonne estre faits par le Sr Colbert de Saint Poüenges, Commandant et grand Tresorier desdits Ordres, a Messrs les Princes, Cardinaux, Prelats Commandans et Officiers desdits ordres, pour leur distribution de l'année 1702». Tous les grands dignitaires du royaume figurent sur cette liste, 36 personnalités recevant chacune 3000 livres : le prince et le duc de Condé, le prince de Conti, le duc du Maine, le comte de Toulouse, etc. Visée et signée par COLBERT de Torcy, la pièce est contresignée par Phélypeaux.

 

112.         LOUIS XIV - P.S.«bon - Louis»,1 p.in-folio ; Versailles, 15.XII.1710.Plis renforcés.                (2000.-)                1500.-

Ordre est donné au Garde de son Trésor royal de payer comptant au Sieur de la Baume, «... cy devant exempt de mes gardes du Corps, la somme de quinze cent livres pour une année de pension que je luy ay accordé en considération de ses services, et pour luy donner moyen de subsister chez luy...». A côté de la signature «Louis» tracée par son secrétaire de la main, le Roi Soleil a ajouté un mot et a apposé sa signature autographe : «bon - Louis». La pièce est contresignée par Daniel-François VOYSIN (1655-1717), Chancelier de France ; ce fut lui qui, à la mort du roi, livra au Régent le secret du testament de Louis XIV...

 

113.         LOUIS XV (1710-1774) Roi dès 1715, célèbre pour sa vie dissipée et ses puissantes maîtresses, dont Madame de Pompadour - L.A.S., 1 p. 4° ; Versailles, «ce 12 mars en arrivant de Choisy»(1761).                (3000.-)                2000.-

Il fait savoir au duc de CHOISEUL (1719-1785), le célèbre diplomateet homme d'Etat, que pour conserver le Corps d'armée «... mis sur un si bon pied...» par le général Jules-Vincent de Saint-Perne, aujourd'hui décédé, «...je le donne au comte de Stainville, votre frère...», Jacques de Choiseul, rentré en France en 1760 après avoir servi dans les armées de Marie-Thérèse d'Autriche. Le roi est persuadé que celui-ci pourra faire «... ce qu'un Maréchal de France ne peut faire ni en paix ni en guerre...». Le destinataire est prié de mander au Maréchal de Broglie «... ce que je vous écris avec un petit compliment bien tourné, car de ce côté il mérite, et vous savez que nous avons besoin de lui...» ! Rare et intéressante missive.

 

114.         LOUIS XVI  (1754-1793) Roi dès 1774, malgré la concession de la Constitution il ne sut maîtriser la Révolution. Il monta courageusement sur l'échafaud le 21 janvier 1793 - L.A.S., 1/2 p. in-8 ; (Versailles), 17.I.1779. Très rare, autographe signée !                                                                                (6000.-)                4000.-

Le souverain envoie «... un mémoire que mes 1ers valets de Chambre m'ont remis. Vous n'avez qu'à faire les informations sur ce qui est contenu en secret et vous m'en rendrez compte directement...». Il désire être renseigné sur le fils d'un fermier général, le Chev. M. François-Jos. DE LA HAYE (1752-1821), lieutenant général de l'amirauté de France.

 

 

115.                FRANCE : Louis XVI et la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen - «Lettres Patentes du Roi... concernant l'envoi...des Décrets de l'Assemblée Nationale, qui on été sanctionnés ou acceptés par le Roi, du 3 novembre 1789». Imprimé in-4, 63 pp. avec vignette royale au début.                   (800.-)                500.-

Important recueil de décrets de l'Assemblée Nationale dont «... Le Roi a ordonné la publication...», le premier présenté étant celui de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen, qui occupe ici cinq pages. Une toute première édition de ce texte célèbre. Document tout à fait hors du commun !

 

116.         MARIE-ANTOINETTE d'Autriche, reine de France (Procès et condamnation à mort de) - Série complète du très officiel «Bulletin du Tribunal criminel révolutionnaire» - (n° 22 au n° 32) y compris le très rare supplément au n° 27 - édité à Paris en 1793, durant le procès, par Clément «Vis-à-vis le Palais», 48 (+ 9) pages in-4, avec vignettes en tête. Reliure toile, ancienne. Piqûres et brunissures. Trois pièces jointes.   (8000.-)                5000.-

Recueil d'une extrême rareté du fameux «Bulletin» où se trouvent relatés, jour après jour, les tragiques moments de ce procès historique. Cet ensemble nous permet de suivre chaque événement dès la première audience du «23 du premier mois, l'an 2 de la république» - où Fouquier-Tinville accuse la «Veuve de Louis Capet» de conspiration contre la France et des pires excès dans son comportement humain - et jusqu'à la lecture du jugement,la condamnation à mort et la description de l'exécution de l'ancienne reine de France sur la place de la Révolution, le 16 octobre 1793, où «... l'exécuteur a montré sa tête au peuple, au milieu des cris mille fois répétés de vive la république...» !

On joint, montés dans la même reliure : 1) Portrait original de Marie-Antoinette à la Conciergerie, 4°, gravé par Fr. Louis PRIEUR, artiste, membre du jury du Tribunal révolutionnaire lors du procès ; 2) «Jugement rendu par le Tribubal criminel révolutionnaire», imprimé original édité par Lachave à l'issue du procès ; 3) Le même «Jugement», mais abrégé, édité au même moment par Tremblay.

Documents originaux aux contenus terrifiants, dignes de la meilleure collection de souvenirs historiques ! Nous n'avons en effet pas connaissance d'une autre série aussi complète ayant été proposée à la vente ces dernières années.

 

117.         LOUIS XVIII (1755-1824) Roi dès 1795, il n'eut le pouvoir effectif qu'à partir de 1815 à l'abdication de Napoléon Ier - L.A.S., 1 p. in-8 ; St Cloud, 23.IX.1790.                                                           (1500.-)                1000.-

Très intéressante lettre à M. de Chambrillant. Il a lu l'opinion de M. Le Brun sur les assignats... «... C'est tout ce que j'ai de plus lumineux et de mieux démontré... Je me tromperois bien fort si après la lecture de cet ouvrage, on pouvoit encore conserver la moindre illusion sur les assignats...».

Puis, sur  la situation financière des frères du Roi : «... si M. Le Brun avoit eu le temps de réfléchir plus mûrement sur la situation du Cte d'Artois et sur la mienne, il ne nous auroit pas réduits à 2 000 000ll chacun sans faire mention du traitement de nos femmes et de l'arrangement de nos dettes. Lorsque M. de Montesquiou a parlé il y a environ six mois, d'après M. Necker lui-même, du traitement de 2 000 000ll à fixer pour les frères du Roi, il ne s'agissoit que de ce que le Trésor Royal auroit désormais à leur payer, mais à cela près notre position restoit la même quant à nos apanages et à nos acquisitions. Mais aujourd'hui que les premiers sont supprimés et que les terres perdent de leur valeur en raison de la suppression de leurs droits, on ne trouveroit jamais à les revendre ce qu'elles ont coûté à acquérir, il s'ensuivroit donc une perte réelle pour de malheureux créanciers qui n'ont placé leurs capitaux sur nous, que dans la bonne foi des capitaux dont l'Etat nous avoit légalement investis...», etc.

 

118.         LOUIS XVIII - Rare L.A.S. «Louis», 1/2 p. in-8 ; Vérone, 13.VII.1795.                (1500.-)                1000.-

Quatre ans plus tôt, le Comte de Provence avait réussi à s'enfuir de France de la manière la plus aventureuse qui soit. Régent depuis l'exécution de son frère Louis XVI, il vient d'apprendre la nouvelle de la mort de son neveu Louis XVII († 8 juin 1795) et s'autoproclame roi. Par cette lettre, une des premières écrites en tant que souverain, Louis XVIII se dit «... fort touché... des sentimens que m'exprime la portion de ma brave et fidèle noblesse retirée à Fribourg en Suisse...», celle-ci ayant de toute évidence fait acte de soumission et d'hommage au nouveau roi. Louis XVIII charge son correspondant d'être son interprète auprès de cette noblesse exilée «... et de lui dire que son amour adoucit mes malheurs et... sa fidélité me fait espérer d'en voir bientôt la fin...».

On sait que les rêves du Comte de Provence sont par la suite devenus réalité, mais il était alors bien le seul à déjà se croire le roi de France !

 

119.         LOUIS XVIII - P.S. «Louis», 5 pp. in-4 + 1 p. de titre ; Château des Tuileries, 10.II.1823. (400.-)                250.-

Document relatif au retour d'officiers dans la vie civile, auxquels on assure un traitement proportionné à leurs services. Les conditions à remplir sont ici déclinées en cinq articles. Pièce se terminant par un tableau estimatif et quantitatif, selon la nature des services, des officiers (non cités) sensés partir à la retraite.

 

120.                CHARLES X (1757-1836) Roi de 1824 à 1830. Frère et successeur de Louis XVIII, il dut abdiquer suite au coup de force des «Ordonnances» de 1830 - P.S. «Charles Philippe», 1 p. in-folio ; Versailles, 10.IV.1782. En-tête et texte en partie gravés. Sceau sous papier aux armes princières.                             (600.-)                400.-

«Nous... Frère du Roy, Comte d'Artois, Colonel-Général des Suisses et Grisons, Certifions que... nous avons nommé le Sr Jacques de TRAVERS (1758-1817), du Pays des Grisons... [Sergent]... de la Compagnie Lieutenante-Colonelle du Régiment Suisse de Diesbach...», etc.

Pièce contresignée par le baron Philippe-Frédéric de DIETRICH (1748-1793), alors «secrétaire général des Suisses et Grisons» et futur maire de Strasbourg ; c'est chez lui que fut chantée pour la première fois «La Marseillaise». Il sera guillotiné.

 

 

121.         LOUIS-PHILIPPE Ier (1773-1850) et  Adolphe THIERS (1797-1877) Roi des Français et son chef du gouvernement - P.S. par les deux, 2 pp. in-folio ; Palais des Tuileries, 7.III.1840. En-tête calligraphié et cachet à sec aux armes royales.                                                                                                                   (600.-)                400.-

Nomination du Sieur Bellocq, «... Notre Ministre Résident près Son Altesse Impériale et Royale l'Archiduc Grand-Duc de Toscane... Notre Plénipotentiaire, et lui donnons plein et absolu pouvoir...» de signer, après négociations, un traité sur «... l'extradition des individus qui, prévenus, accusés ou condamnés... chercheraient un refuge...» sur le territoire de l'un des deux Etats. Contresignée par Adolphe THIERS en sa qualité de chef du gouvernement et ministre des Affaires étrangères.

Rare document portant la signature du dernier roi de France à côté de celle du premier président de la IIIème République !

 

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122.                «FRANKENSTEIN», Les origines de - L.A.S., 1 p. in-8, de Jean-Baptiste EYRIES (1767-1846, géographe et écrivain français) ; Paris, 17.VI.1826. Adresse sur la IVe page.                               (400.-)                250.-

De retour du Havre, Eyries adresse au comte de CLARAC (1777-1847, archéologue qui, sous Murat, dirigea les fouilles de Pompéi) des nouvelles «... de notre ami de Washington...» et remercie pour les dernières publications reçues : «... Je trouverai dans ce magnifique ouvrage abondante matière à instruction, et à délassement après des travaux arides...», etc.

Le nom de J. B. Eyries reste moins lié aux nombreux ouvrages de vulgarisation géographique qu'il publia qu'au volume paru en 1812 sous le titre de Fantasmagoriana, ou Recueil d'Histoires d'Apparitions de Spectres, Revenans, Fantomes, etc. C'est après avoir lu ce livre à ses amis Percy B. Shelley, Mary Wollstonecraft (plus tard Mary Shelley), Claire Clairmont et J. W. Polidori, dans la nuit du 16 juin 1816 à la Villa Diodati à Genève, que  Lord BYRON suggéra à chacun d'eux d'inventer une «histoire de fantômes» ; l'idée vint alors à Mary Shelley d'écrire son célèbre roman «Frankenstein», publié pour la première fois en 1818 !

 

123.         FREUD Sigmund (1856-1939) Médecin autrichien, fondateur de la psychanalyse - L.A.S., 1 1/2 pp. in-8 ; Vienne, 18.I.1928. Papier à son en-tête, légèrement défraîchie. En allemand.                (15 000.-)                10 000.-

Le père de la psychanalyse préfère MOZART à WAGNER !

Très belle missive sur la musique, en réponse au message d'un correspondant auquel Freud est lié par des amis communs. Il a lu la coupure de presse, mais ne pense pas être à même de juger les idées exprimées dans cette interview car son sens musical est «... pour ainsi dire amoindri... juste encore capable de jouir de quelques douces mélodies de MOZART, mais WAGNER m'est étranger et tout ce qui s'approche de la musique moderne...» lui est inaccessible ! («... ganz unmusikalish... grade noch f-hig ein paar süsse Melodien von MOZART zu geniessen, ist mir schon WAGNER zu fremd und alles was sich der modernen Musik n-hert...»).

Conscient que cette réponse révélant sa «pauvreté» en matière de musique décevra quelque peu son ami, l'illustre médecin se propose de confier l'article à un jeune musicien «... que j'ai actuellement en analyse ; il est un élève de BLOCH et certainement pas réactionnaire...» («... das einzige was ich thun kann ist den Artikel einem jungen Musiker zu übergeben den ich gegenw-rtig analysire... Er ist Schüler von BLOCH...»), etc.

Rappelons qu'en 1910 déjà, Freud soigna un célèbre musicien : Gustave MAHLER. Il serait intéressant de savoir qui était cet élève du compositeur américano-suisse Ernest BLOCH (1880-1959) auquel fait ici allusion le psychanalyste.

 

124.                [Wagram] GAREAU Louis (1769-1813) Général français, prisonnier des Anglais à Malte en 1800 - L.A.S., 2 pp. in-4 ; Gratz, 2.IX.1809.                                                                                            (400.-)                300.-

Beau texte à son ami J.-B. JACQUIN, général à la retraite, concernant les derniers événement de la guerre contre l'Autriche et sa vie au sein de l'armée.

«... J'ai fait une campagne assez malheureuse, j'ai perdu quatre chevaux et le dernier qui fut tué sous moi à la bataille de Wagram, en poursuivant l'ennemi, m'a donné une luxation si violente... que j'en suis encore boiteux... Notre administration des postes [militaires] s'organise : nous espérons qu'à l'avenir nous recevons régulièrement au moins les journaux...», etc.

Déjà blessé en avril 1809, Gareau avait reçu ensuite le commandement de la place de Brück (Autriche), poste qu'il garda jusqu'à la bataille de Wagram (5/6 juillet 1809) dont il est ici question.

 

125.                GASTRONOMIE au XXe siècle - Lot de lettres, cartes, photos, menus, etc., 25 pièces env. (200.-)                100.-

Trois menus : Grand Véfour (illustré par Cocteau), Lasserre (72ème dîner de la Casserole, Paris 1961) et Celliers Laurent-Perrier à Tours-sur-Marne (illustré par Carzou, 1988). Lettres et cartes autographes de Paul BOCUSE, Gérard VIE, Louis VAUDABLE, Frédy GIRARDET, Jacques PIC, Michel GUÉRARD, Max COINTREAU, des frères TROISGROS, du col. François BONAL, de Roger PIERRE et Jean-Marc THIBAULT, avec photos des deux acteurs invités, des participants à des soirées entourés de chefs, jolies femmes, etc. [Voir aussi les numéros 17, 304, 305 et 306]

 

126.                GAULLE, Charles de (1890-1970) Homme d'Etat français. Général, chef de la France Libre. Président de la République - L.S., 1 p. in-4 ; Londres, 4.VIII.1940. Fentes restaurées aux plis. Traces de scotch au dos, visibles par endroits au recto. Rare de cette époque.                                                                (1500.-)                1000.-

Peu après l'appel du 18 juin, le général de Gaulle remercie le responsable du «Men's Wear Council of Great Britain» pour sa grande générosité «... in regard to the organisation, and for your very kind offer of assistance in connection with the Friends of the French Volunteers Committee which is in the course of formation. Your co-operation is a splendid help to us...», etc.

Le 7 août suivant Churchill et de Gaulle signaient un accord sur l'organisation et l'emploi des Forces françaises libres. Les premiers volontaires furent les militaires des deux bataillons de la 13e demi-brigade de la Légion étrangère, bientôt rejoints par tous les hommes valides de l'île de Sein qui gagnèrent l'Angleterre sur leurs bateaux de pêche.

 

127.         GIDE André (1869-1951) Ecrivain français, prix Nobel en 1947 - L.A.S., 1 1/2 pp. in-8 ; Cuverville, 5.XI.1923. Sur papier rose.                                                                                                         (500.-)                350.-

Intéressant texte ! «Mon cher Llona, Madame Bussy s'inquiète - et je m'inquiéte avec elle - de ne pouvoir recevoir les épreuves des Caves  pour Broom (mais ne m'avez-vous pas dit qu'il interrompait de nouveau sa publication ?) ...». Gide souhaiterait trouver «... quelque ami, là-bas, qui consentirait à les revoir à sa place... [en effet] ce qu'on accepte pour une publication en revue n'est plus tolérable pour le volume, qui doit être correct car c'est d'après lui qu'on vous jugera...». Il demande que l'on soit ferme et exigeant («... Oui, dites qu'on exige des épreuves...»), etc. Dorothy BUSSY était l'épouse du peintre Simon B. (1870-1954) ; elle traduisit en anglais plusieurs œuvres de Gide, et notamment Les Caves du Vatican.

 

128.                [Wagneriana] GOBINEAU, Comte Arthur de (1816-1882) Diplomate et écrivain français - L.A.S., 2 pp. in-8 ; Stockholm, 30.XI.1874. Quelques petites imperfections au papier.                                   (900.-)                500.-

«... J'entends si souvent et tous parler de vous, à mille occasions et entre autres à celles d'une religion musicale  dans laquelle il paraît que nous sommes l'un et l'autre très unis, cellede Wagner, que je m'enhardis à vous dire que vous l'avez oublié tout à fait...», écrit Gobineau à une baronne dont il sollicite «... la charité d'un souvenir...». Il lui offre un livre qui, croit-il, l'intéressera, et lui avoue qu'il n'a jamais cessé de penser à «Mademoiselle de Buch».

La Baronne, puis Comtesse Marie von SCHLEINITZ, née de Buch (1842-1912), destinataire de cette lettre, était l'amie et confidente de Cosima Wagner ; elle avait épousé en 1865 un ancien ministre prussien de 35 ans son aîné. En 1853/55, Gobineau - qui ne fit la connaissance de Wagner qu'en 1876 - avait écrit un «Essai sur l'inégalité des races humaines» où il prétendait fonder sur une base physique et réaliste la théorie de la supériorité de la race nordique, doctrine exploitée plus tard par des pangermanistes et par le national-socialisme hitlérien.

 

129.         GOMES Carlos (1836-1896) Illustre compositeur brésilien, auteur entre autres de «O Guarani» - L.A.S., 4 pp. in-4 pleines ; Sau Paulo, 29.X.1889. Petites fentes aux plis sans perte de texte.      (1500.-)                1000.-

Magnifique missive, écrite (en italien) au lendemain de la première représentation de son opéra «O Escravo», très favorablement accueilli par le public.

«... esito formidabile dello Schiavo. Era prevedibile ! Del successo e delle battaglie preliminari sarebbe per me ardua incumbenza entrare in dettagli. Attendi... a Milano... fra un bicchiere e l'altro, fra una bestemmia e una risata ti farò [il] racconto. Le bestemmie le manderò fuori io ; le risate saranno della platea...» contituée d'amis italiens. «... Pappagalli, scimmiette, uccelli, bestie diverse che formano oggi parte della famiglia Gomes...», etc. Il a expédié à Crisafulli un chèque «... per il solo ed unico fine di appianare, pagare e far allontanar per sempre da casa mia la Rosa e compagnia...», et demande qu'on apprête sa maison en l'ornant de tapis et tapisseries, car toutes les factures seront bientôt payées...

Un des chanteurs, arrivé à Rio de Janeiro, «... mi ha fatto soffrire col solito smisurato orgoglio, sprezzando tutto, maltrattando, beffeggiando tutto... Anche la parte di Iberè (l'esclave) ha sofferto assai, tranne in qualche punto in cui la voce poderosa del barytono s'imponeva. Dico del barytono, perché l'artista vero non esiste...». Lors de la représentation de Sau Paulo, le rôle de l'esclave sera confié à Bernardo Bartolomasi, car le premier interprète a préféré se retirer, non sans avoir au préalable exigé un cachet exorbitant, etc., etc.

La première de «O Escravo» avait eu lieu au Théâtre Impérial de Rio de Janeiro le 27 septembre 1889. L'opéra était dédié à la princesse Isabelle de Alcantara, fille de Dom Pedro II.

 

130.                GOUNOD Charles (1818-1893) Compositeur français - L.A.S., 3/4 p. in-8. Vers 1880/85. (200.-)                120.-

Le compositeur envoie Mademoiselle Billotte au siège de la Société des gens de Lettres «... pour y toucher la somme de cinquante francs qui lui a été accordée par décision de la Commission...».

 

131.                GOURMONT, Rémy de (1858-1915) Ecrivain et essayiste français, le plus grand critique du groupe symboliste - L.A.S., 1 p. in-8 ; Paris, 7.VIII.1900.                                                                               (200.-)                120.-

A un «cher ami», qu'il charge de lui procurer un billet de voyage couvrant le parcours Paris-Granville, car «... la Compagnie n'admet que les trajets directs... La faculté d'un point de retour différent d'un point d'arrivée pourra m'être utile une autre fois...». D'autre part, étant, tout comme son correspondant, «... en compte avec le Mercure, vous pouvez ou toucher ou faire virer...», etc.

 

132.         GRÈCE, Constantin II (n. 1940) et Anne-Marie de  (n. 1946) Souverainsde1964 à 1967. Après leur départ en exil et une période de régence, la République fut proclamée en 1973 - PHOTO signée par les deux, 8° obl. ; (Madrid, vers 1976). Pièce jointe. Autographes rares !                                                    (1000.-)                750.-

Magnifique photo nous montrant le couple royal devant une cheminée en compagnie les jeunes princes Paul, Nicolas et Alexia jouant au trictrac. Signatures en grec sur le support. Cliché Reginald Davis.

Joint :  carte de vœux de 1983 avec photo de la famille royale, et signatures en fac-similé.

 

133.                GRÉGOIRE XVI (Lettre adressée au pape) - L.A.S. du littérateur et diplomate Lodoïs Demartin du Tyrac, Comte de MARCELLUS (1795-1865), 1 p. pleine in-4 ; Rome, 28.II.1840. En latin. (200.-)                120.-

Minute de la lettre que Marcellus adressa au pape Grégoire XVI en lui envoyant son ouvrage «Souvenirs de l'Orient», publié l'année précédente. L'écrivain explique que ce livre contient les souvenirs de son voyage de Constantinople à Jérusalem qu'il effectua vers 1820 en tant que Secrétaire de la Légation du roi de France ; à cette occasion, il avait été chargé d'accomoder un différend opposant les catholiques arméniens et le Mékhitharistes opprimés par le pouvoir turc. Marcellus avoue avoir été, à l'époque, encouragé dans son action par le frère Mauro, préfet des Camaldules, devenu plus tard le chef suprême de l'Eglise catholique sous le nom de... Grégoire XVI. [Voir aussi le lot n° 172, Marcellus]

 

 

134.         GRISI Giulia (1811-1869) Cantatrice illustre de l'époque romantique, première interprète de rôles importants - L.A.S., 2 pp. in-8 ; «Ce Jeudi» (Paris, janvier 1841 ou 1843 ?). Adresse autographe et cachet de cire (brisé) à son chiffre.                                                                                                                 (500.-)                350.-

A son amie, la comtesse MERLIN, «58 rue de Bondy», pour lui expliquer les raisons qui l'empêchent de se rendre à sa soirée. «Ma très chère et belle Dame... figurez-vous... que, il y a au moins un mois que j'avais promis pour ce concert... et puis demain au soir j'ai à chanter Otello, et si par malheur j'étais souffrante on fermerait le Théâtre car Persiani est partie...». Si toutefois son concert se terminait avait minuit, elle se ferait un plaisir d'aller la voir, ne serait-ce qu'un instant.

D'origine cubaine, la comtesse Maria de Las Mercedes Santa Cruz y MONTALVO (1789-1852) était la veuve du général MERLIN. Cantatrice de grande réputation, fort riche, elle réunissait dans son salon de la rue de Bondy «tout ce que Paris renfermait d'illstrations en tout genres, mais surtout en musique». Balzac semble avoir fréquenté assidûment son salon, surtout dès 1840.

 

135.         GROCK, Adrien Wettach, dit (1880-1959) Artiste de cirque suisse, clown célèbre - AUTOPORTRAIT A.S., 8° ; vers 1948. Papier jauni.                                                                                                             (300.-)                200.-

Autoportrait très réussi où Grock s'est représenté de profil, arborant un sourire malicieux et un long menton, et coiffant un bonnet épousant la forme de son crâne. Au-dessous il a écrit : «Souvenir de Grock». Sur la page de garde (vierge) de son livre de Mémoires («Sans blague ! Ma carrière de Clown». Flammarion, 1948).

 

136.                [Horlogerie] GUILLAUME Charles-Edouard (1861-1938) Physicien suisse, il découvrit l'invar, alliage de fer et de nickelà la dilatabilité invariable utilisé dans l'horlogerie. Prix Nobel en 1920 - L.A.S., 1 p.in-12 obl. avec adresse autographe au dos ; Sèvres, 7.XI.1901. Rare.                                                   (450.-)                300.-

Message adressé à son collaborateur et ami Paul DITISHEIM (1868-1945), chronométrier suisse renommé. Il est question d'une rencontre avec J. Carol («... J. Carol est toujours ici. Que faut-il faire ?... J'irai le voir...»), ainsi que d'un surcroît de travail qui le met «... encore sur les dents pour deux ou trois jours...».

C'était l'époque où Guillaume expérimentait et faisait expérimenter les caractéristiques de son nouvel alliage (l'«invar») dont l'application aux montres portera au remplacement du balancier traditionnel par le «balancier Guillaume» ou «balancier intégral» en alliage de fer-nickel à 42 %. Installé à la Chaux-de-Fonds, en Suisse, Paul Ditisheim était lui-même un fabricant de montres de précision.

 

137.                [Horlogerie] GUILLAUME Charles-Edouard - L.A.S. («C. E. G.»), 1 p. in-12 obl. avec adresse autographe au dos ; Sèvres, 28.III.1902.                                                                                          (500.-)                300.-

A son collaborateur et ami, l'horloger suisse, Paul DITISHEIM (1868-1945), engagé dans l'expérimentation du nouvel alliage «invar» servant à la fabrication de montres de précision. Le savant demande que soient envoyées les premières pièces (fabriquées à l'usine de la Chaux-de-Fonds) à Monsieur Ancel : «... priez le de les garder ; j'irai les prendre. Ce qui sera beaucoup plus sûr... L'exposition est 44 Rue de Rennes... Je fais établir les diagrammes...».

Intéressant texte se rapportant vraisemblablement à la présentation officielle, documentée par des diagrammes démontrant leur fiabilité, des pendules, balanciers et spirales fabriqués avec l'alliage inventé par Guillaume, découverte qui vaudra à ce dernier le prix Nobel de physique en 1920.

 

138.                HABAIBY Yakoub (1767-1848) Officier arabe au service de Napoléon. Cheikh de Chefa-Amr, près de St Jean d'Acre, il avait apporté son concours à l'armée française lors de la Campagne de Syrie - P.S., 1 p. in-4 ; Paris, 10.VIII.1815.                                                                                                                       (600.-)                400.-

Le colonel Habaiby, le général de cavalerie Jean LION (1771-1840) et le savant Sylvestre de SACY (1758-1838, linguiste et professeur d'arabe) attestent que le brigadier Zumero Moussa, ayant servi parmi les mamelouks de l'ex-garde impériale, a «... par sa bravoure et son exactitude à remplir son devoir, mérité la bienveillance des autorités...». Sur feuille portant l'en-tête manuscrite suivante : «Ex Garde Impériale». Les Bourbons, nouveaux maîtres de la France, venaient tout juste de rentrer en France après la défaite de Napoléon à Waterloo...

Autographe curieux et fort rare de cet Egyptien devenu chef d'escadron des Mamelouks de la Garde en 1813. Plus tard (1830), il se rendra en Algérie comme interprète volontaire auprès du corps expéditionnaire, et en 1831 sera l'interprète du M.al Clauzel.

 

139.         HAHN Reynaldo (1875-1947) Compositeur né à Caracas, élève de Massenet et grand ami de Marcel Proust - L.A.S. (initiales entrelacées), 1 p. in-8 ; [Paris, 8.VII.1919]. Enveloppe autographe.                (400.-)                250.-

Il n'a nullement été étonné par la lettre de sa correspondante, car «... les poètes ont cette joie de compter des amis inconnus et fidèles dont la sympathie est pour eux le plus cher des trésors...».

Sur papier à son adresse parisienne («9 Rue du Commandant Marchand») située à deux cents mètres du 8 bis avenue Laurent-Pichat, où Marcel Proust était venu s'installer le 31 mai 1919 ; celui-ci allait à nouveau déménager en octobre de la même année pour fixer sa résidence définitive à la rue Hamelin, sept cents mètres plus loin...

 

140.         HAÜY, René-Just  (1743-1822) Illustre minéralogiste français, il fut à l'origine de la science cristallographique - Signature et ligne autographe sur carte in-12. Vers 1810.                             (400.-)                250.-

Rare «Billet d'entrée, aux heures consacrées à l'étude dans la galerie d'anatomie comparée...» du MUSEUN D'HISTOIRE NATURELLE, complété et signé par Haüy, «... l'un des Professeurs-Administrateurs du Museum...».

Privé de ses pensions et de ses places par la Révolution, la savant avait obtenu en 1802 la chaire de minéralogie au Museum, précédemment occupée par Dolomieu. [Voir aussi le n° 159, Laumont]

 

 

141.                HERMAN Martial Jos. Armand (1759-1795) Ami de Robespierre, il présida le Tribunal révolutionnaire de Paris lors de tous les grands procès politiques d'octobre 1793 à avril 1794. Guillotiné comme... terroriste ! - L.S., 1 p. in-4 ; Paris, 17.IV.1794.                                                                                                          (600.-)                400.-

Evincé parce que jugé «trop mou», notamment lors du procès de Danton, Herman est maintenant «Chargé provisoire des Sanctions du Ministre de l'Intérieur». En tant que tel, il rappelle à «l'agent national du District de Commune Franche» (nom révolutionnaire de Villefranche, près de Lyon) qu'il a pour obligation de lui faire parvenir certaines listes «nominatives», etc.

Au dos, adresse du destinataire, cachet de cire et marque de franchise postale imprimée en rouge («M.ère de l'intérieur»).

 

142.                HORLOGERIE, 1838 - L.A.S. du célèbre horloger suisse Auguste GOLAY (1814-1895), 1 ½ pp. in-4 ; Genève, 10.III.1838. Adresse et cachet postaux sur la IVe page. Papier à son adresse commerciale de Genève : «A Golay-Leresche - Fabr. d'horlogerie...», etc.                                                                        (200.-)                120.-

Il répond à un client parisien dont la montre présente quelques dérangements qui ne peuvent être, selon Golay, «... de nature à vous effrayer sur les services que v.s êtes en droit d'en attendre...». D'après les explications reçues, il y a lieu de penser que l'introduction de saletés dans le tirage de la répétition empêche à cette pièce de retourner à sa place. L'horloger dirige donc son correspondant vers un confrère parisien qui remédiera avec soin au problème : «... Je suis parfaitement convaincu que votre montre vous satisfaira, & que plus tard, elle me vaudra votre approbation & une bonne recommandation auprès de vos amis...», etc. [Voir aussi les numéros 136 et 137, Guillaume]

 

143.                HUFELAND Christoph Wilhelm (1762-1836) Médecin allemand, professeur à Iéna puis à Berlin - L.A.S., 1 p. in-4 ; Berlin, 27.IV.1812. Adresse autographe au dos. Fente réparée. En allemand.                (600.-)                400.-

Hufeland, désormais célèbre dans l'Europe entière après la parution de son ouvrage Makrobiotik, présente à un confrère un jeune Hollandais, le docteur WACHTER, un «... Talentvollen jungen Artz auf hiesiger Universit-t...», le priant de bien vouloir l'aider pendant son séjour à Paris, etc. Missive adressée au docteur Michael FRIEDLAENDER (1769-1824). Issu d'une riche famille de commerçants juifs de Königsberg, il pratiqua d'abord son art à Berlin avant de se transférer à Paris dès 1800 où il travailla jusqu'à sa mort ; il semble avoir fréquenté, en 1782, les cours d'Emmanuel KANT à Königsberg.

 

 

144.         HUGO Victor (1802-1885) L'illustre écrivain français - L.A.S., 1 p. 8° ; «19 juillet» [Paris, 1848]. Adresse autographe et marques postales sur la IVe page.                                                   (900.-)                600.-

«... Comptez... que mes plus vives sympathies sont acquises à la juste et honorable cause que vous m'entretenez. - écrit Hgo au président de la Société des Instituteurs du département de la Seine, Charles CHALAMET, ancien maître de pension - Je serai charmé d'avoir l'honneur de vous voir, jeudi excepté, et les convocations d'urgence réservées...» ; sinon il sera chez lui le matin.

L'écrivain - qui, le 24 juin 1848, avait entraîné les soldats de Cavaignac à l'assaut des barricades - multipliera au cours du mois de juillet ses interventions en faveur des insurgés prisonniers. Un compagnon de Chalamet, Louis RIQUIER, blessé aux barricades et arrêté, sera déporté en Algérie sans que l'écrivain puisse intervenir en sa faveur.

 

145.                HUSSEINI, Haj Amine el- (c. 1895-1974) Leader arabe, célèbre Grand Mufti de Jérusalem de 1921 à 1948 - PHOTO signée en arabe, 12°. Vers 1960. Autographe rarissime.                               (2000.-)                1200.-

Très belle photo originale où le chef arabe pose en buste dans un long manteau noir, coiffé de sa traditionnelle toque blanche.

Ennemi juré des Juifs, farouchement opposé à la création d'un Etat d'Israël en Palestine, el-Husseini fut à l'origine de nombreuses actions meurtrières contre ce peuple. Dès 1948, il fut élu président de l'Assemblée Nationale arabe, donc du «Gouvernement de toute la Palestine». Il est mort à Beyrouth où il avait installé son organisation pro-palestinienne.

 

146.         INDY, Vincent d' (1851-1931) Compositeur français, admirateur de César Franck et de Wagner - L.A.S., 1 1/2 pp. in-4 petit ; (Paris, vers 1877).                                                                           (450.-)                300.-

Bien qu'âgé de 26 ans seulement, Vincent d'Indy a déjà beaucoup composé, et de cette époque féconde date l'«Ouverture», op. 6 (d'Antoine et Cléopâtre) dont il est question dans cette magnifique lettre à son «Honoré Maître» Ernest REYER.

«... C'est avec un bien vif sentiment de reconnaissance que je viens vous remercier de ce que vous dites de mon Ouverture... Il m'est impossible de vous exprimer à quel point ces encouragements sont précieux pour un jeune homme qui commence... Depuis l'impression profonde que j'ai ressenti en écoutant l'admirable fragment de votre Sigurd que Pasdeloup a exécuté l'année dernière, je désirais vivement vous connaître, j'étais si ému après la représentation... que je n'ai pas osé aller vous porter un compliment...Ú» qui aurait pu paraître banal, etc. Fasciné par l'œuvre de Reyer, le compositeur a d'autant plus éprouvé de joie «... en voyant que mon œuvre peut vous être sympathique...», etc.

 

147.         INDY, Vincent d' - DEUX L.A.S., 3 pp.in-12 ; Boffres (et Paris), 1908/1910. Traces de scotch. Photo-carte postale jointe.                                                                                                  (350.-)                250.-

Correspondance amicale adressée à la jeune pianiste (son élève ?), Antoinette VELUARD. Au dos d'une vue de son «château des Faugs» (Ardèche), le compositeur lui envoie depuis Boffres, durant l'été 1908, une ligne de musique, une dizaine de notes pour la remercier de ses cartes, lui rappeler leur «... jolie promenade de cet été...» et lui souhaiter un «bon travail». Plus tard, le 20 avril (1910 ?), Vincent d'Indy demande à sa «... chère Antoinette, Deux renseigements importants...», vraisemblablement en prévision d'un voyage artistique en Belgique : «... Faut-il emporter un habit ? ou peut-on venir en redingote ?... Le visa du Consulat de Belgique est-il nécessaire ?...», détail utile afin «... de ne pas risquer de rester accroché à la frontière...», etc.

Dans les années 1920, Antoinette VELUARD jouera dans des concerts de musique roumaine aux côtés de Georges Enescu, Nicolae Caravia et M. Mihailovici ; elle comptera parmi ses amis le poète et pianiste grec Emile Riadis. [Voir aussi le lot n° 257]

 

 

148.         INDY, Vincent d' - Ensemble de HUIT documents originaux (L.A.S., Dédicace A.S. sur brochure et six différents imprimés), formats divers, années 1885/1920. Quelques défauts.                 (800.-)                500.-

Pièces de ou concernant Vincent d'Indy provenant des archives du critique et musicologue Adolphe JULLIEN (1845-1932) :

1) L.A.S. à Adolphe Jullien, 1 1/2 pp. in-8 datée du 11.VII.1898 et annonçant qu'il «... laisse à votre nom... tout ce qui me reste des premières esquisses du Chant de la Cloche, je pense que cela vous amusera,... je dois avoir jeté le reste, il n'y a que 4 tableaux...».

2) Dédicace A.S. sur la page de titre du «Chant de la Cloche - Poème et Musique de Vincent d'Indy - Concours Musical de la Ville de Paris 1884-1885» (Edition originale, 32 pages in-8).

3) Programme original du 5ème Concert chez Colonne, où l'on donna Fervaal en permière audition le 14 novembre 1897.

4) Programme original richement illustré (photos, dont plusieurs où certains interprètes posent en costume) de la représentation de Fervaal à l'Opéra de Paris, le 18 juin 1913.

5) Trois numéros de L'Art Moderne (nov. à déc. 1902), avec étude de Calvocoressi sur l'Etranger de Vincent d'Indy.

6) Affiche originale, grand format, de la première de l'Etranger donnée à l'Opéra de Paris le 4 décembre 1903.

7) Feuillet publicitaire de La Légende de St-Christophe (1920).

8) Affiche originale, grand format, de la Légende donnée à l'Opéra de Paris le 9 juin 1920, avec Germaine Lubin, Delmas, Franz, Huberty, etc.

 

149.         JACOB Max (1876-1944) Ecrivain français, mort au camp de Drancy - L.A.S., 2 pp. in-4 ; Saint Benoît-sur-Loire, 29.V.1922.                                                                                            (400.-)                250.-

Belle missive (à ses éditeurs), relative à une affaire de dédicace qui «... a passé comme une lettre à la poste. Cocteau a seulement profité de ma gêne... pour me demander de rendre compte de son dernier livre... J'ai écrit à Martin du Gard pour lui demander de la faire et il ne m'a rien répondu...». Se sentant redevable envers ses correspondants, Max Jacob voudrait leur offrir «... une gouache... Aimez-vous les paysages ?... aimez-vous les chevaux ? les chiens ? Parlez-moi franchement...», etc. Il ajoute un post-scriptum pour rappeler «... une autre affaire de dédicace pendante avec Bouchaballe...» et demande de voir celle faite à Salmon, etc.

 

150.         JACOB Max - L.A.S., 2 pp. in-4 ; 15.VII.1933.                                           (500.-)                300.-

Importante missive au style parfaitement obséquieux.

«... Le sentiment de votre grandeur et de mon indignité paralysent ma plume, - écrit Max Jacob à un ministre - ceux que m'inspirent vos actes de bienveillance à mon endroit l'encouragent...», etc. L'écrivain complimente l'orateur et l'homme d'Etat «... averti des moindres efforts des Sciences et des Arts modernes... Vous êtes... de ceux de l'Histoire, vers lesquels le monde a les yeux...», etc.

 

151.         [Proust] JALOUX Edmond (1878-1949) Ecrivain et critique littéraire, membre de l'Académie Française - L.A.S., 3 pp. in-4 ; Lausanne, 24.IX.1925. Enveloppe.                                           (500.-)                350.-

Longue et intéressante missive à la duchesse de Marlborough, Gladys DEACON (1881-1977), l'amie de PROUST, qui loge à l'hôtel Ritz de Paris, à propos d'un roman dédié à la duchesse : «... Il s'appellera Le Château Enchanté et aura pour thème principal ce merveilleux tableau du Lorrain que nous avons vu ensemble...». Plus loin, Edmond Jaloux avoue être «... décidé à passer six mois par an à Lausanne... pour me retrouver moi-même et échapper... à ce gaspillage insensé que Paris fait de nous...», etc. Enfin, le romancier parle de leur célébrissime ami commun, Marcel PROUST : «... J'ai été très heureux de lire dans le livre de la duchesse de Clermont-Tonnerre ce que Proust dit de vous. Il me semble que cela m'a encore rapproché de lui...» ; un numéro de la N.R.F. «... lui a été consacré et... contient beaucoup de choses intéressantes. Il est épuisé, mais il va reparaître...», etc.

 

152.                JOSÉPHINE Tascher de Lapagerie-Bonaparte (1763-1814) Impératrice des Français, épouse de Bonaparte dès 1796 - L.A.S. «Lapagerie Bonaparte», 2/3 p. pet. in-4, datée «ce 5 frimaire à onze heures du soir» [Paris, 25.XI.1798]. Petite restauration. Adresse autographe sur la IVe page et magnifique cachet de cire rouge («Pénélope assise», filant ?).                                                                                                (6000.-)                4000.-

Pendant que Bonaparte combattait en Egypte - et s'accordait aussi quelques distractions avec sa jeune maîtresse Pauline Fourès -, Joséphine passait ses soirées chez BARRAS ! Elle dit ici «Au citoyen Duffour, médecin... à Paris...» combien elle a été fâchée de ne s'être pas trouvée chez elle «... lorsque vous avez pris la peine d'y passer...» ; elle le remercie pour les renseignements qu'il lui a fournis et manifeste le désir de causer avec lui à ce propos : «... si vous ne pouviez pas venir chez moi... j'iroi le soir sur les sept heures chez le directeur Barras (son ami et amant, dit-on) où je vous donne rendez-vous...».

Ami et médecin personnel de Barras, le docteur Joseph DUFOUR (1761-1821) fut l'un des premiers à reconnaître en France la valeur de la vaccination, découverte par Jenner.

Très belle lettre entièrement de la main de la future impératrice. [Voir aussi lot numéro 235, Rapp]

 

153.                JULLIEN Louis-Antoine (1812-1860) Chef d'orchestre et compositeur français. Il organisa des concerts-promenades à Paris, Londres et aux Etats-Unis où l'on interprétait beaucoup sa musique de danse devenue rapidement populaire ; mais ses dettes et la faillite de ses entreprises lui firent perdre la raison et il mourut dans une maison de fous à Neuilly - L.S., 1 p. in-4 ; Londres, 25.V.1840. En-tête à sec du Drury Lane Theatre. Autographe peu commun.                                                                                                             (300.-)                200.-

A propos d'un contrat relatif à des manifestations musicales que Jullien envisage d'organiser à l'hyppodrome de Paris. «... Mes associés et moi avons chargé M. Serre d'une Commission auprès de vous qu'il vous exposera en vous remettant cette lettre... Si, comme nous l'espérons, vous parvenez à vous entendre, un traité... sera échangé...», etc.

Ce «Napoléon de la musique» - comme le surnommaient les Parisiens ! - s'était réfugié à Londres après la faillite du Casino Paganini dont il dirigeait l'orchestre avec succès. C'est le 8 juin 1840 qu'il fit sa première apparition au Drury Lane Theatre, à la tête d'un orchestre composé de 98 musiciens et d'un chœur de 26 voix...

 

 

154.                KOTZEBUE, Otto von (Au sujet de) - L.S., 1 p. in-folio, du vicomte Fr.-Jos. du BOUCHAGE (1749-1821), ministre de la Marine ; Paris, 30.IX.1815. Pièce jointe.                                                    (800.-)                500.-

Au comte de Noailles, ambassadeur de France à Saint-Pétersbourg, pour lui confirmer la nouvelle de «... la prochaine expédition du Brick le Rurik, armé à Cronstadt par Mr le Cte de Romanzoff et destiné à faire le Tour du monde...», expédition que Bouchage s'est empressé d'annoncer aux autorités maritimes françaises «... et aux Gouverneurs de nos Colonies. Je leur ai prescrit d'accueillir Mr KOTZBUE, qui commande ce bâtiment avec... les égards dus au Pavillon d'un Souverain ami de la France...», etc.

Le navigateur russe Otto von KOTZEBUE (1787-1846) entreprit en 1815 un voyage autour du monde à la recherche d'un passage maritime de l'Océan Arctique au Pacifique. Lors de ce voyage, qui prit fin le 3 août 1818, il découvrit entre autres les îles Marshall, en Polynésie, et rapporta de nombreuses plantes jusqu'alors inconnues. Pendant son séjour au Brésil, le peintre Louis CHORIS, qui l'y avait accompagné, dessina de magnifiques vues, plus tard publiées en lithographies (1826).

On joint : L.A.S., 1 p. in-4 datée de Memel le 22.VIII.1819, du comte Nicolas Pierre ROUMIANTZOV  (1754-1826), homme d'Etat et savant russe qui finança le voyage de circumnavigation d'Otto von KOTZEBUE. Le «Cape Romanzof», en Amérique du Nord, porte son nom. - Roumiantzov demande à un diplomate français de faire «... parvenir à sa destination l'Homage que je faisais au Jardin des Plantes à Paris, des graines recueillies pendant la navigation du Rurick...», etc.

 

155.         LACY, J. F. Moritz, Comte de (1725-1801) Feld-maréchal autrichien - L.S., 1 1/2 pp. in-foio ; Vienne, 21.XI.1767. Adresse sur la IVe page. Beau sceau plaqué sous papier sur la IVe page.                (300.-)                200.-

Importante «Résolution» impériale informant le général Ferdinand Philipp von HARRACH que tous les généraux des différents corps d'armée devront désormais adopter le même type d'uniforme : «... demnach um eine vollkommende Gleichheit in den Generals-Uniformes einzuführen, die fürehin angeschaft werdende Uniformes der Generals von der Infanterie, gleich jenen von der Cavallerie, der neuen Uniformirung der gesamten Infanterie gem-ss ohne Revers zu verfertigen kommen...», etc.

 

 

156.         LA HORIE Victor (1766-1812) Général napoléonien, fusillé avec Malet pour avoir conspiré contre l'Empire - L.S. «Pour copie conforme à l'original - V. F. La Horie», 2 pp. in-4 ; Salzbourg, 12.I.1801. En-tête imprimé de l'Armée du Rhin.                                                                                                (600.-)                400.-

Importante lettre militaire (ex-collection Crawford) signée un mois après la victorieuse bataille de Hohenlinden (3.XII.1800) qui, malgré la proposition de Moreau, ne lui apporta pas la promotion de général de division qu'il espérait, ce qui sera pour La Horie une raison de plus pour haïr Bonaparte.

La Horie, qui remplace alors temporairement MOREAU, écrit à Nansouty : «... Le Général en Chef a appris... avec autant de surprise que de mécontentement, la conduite des troupes du général [Baraguey] D'Hilliers ; il écrit à ce sujet au g.al Macdonald pour que les troupes de l'armée des Grisons évacuent de suite le Tyrol et respectent la ligne que l'armistice donne à l'armée du Rhin...». Viennent ensuite des instructions afin que le pays reste occupé selon les accords pris entre les parties et «... pour que la parole du G.al Moreau ne soit pas une vaine garantie de l'exécution de la convention qu'il a signée...» à Steyer le 25.XII.1800, etc.

 

157.                LAMARTINE, Alphonse de (1790-1869) Illustre poète romantique français -Superbe PORTRAIT gravé (cm 23 x 31, monté sur carton, légères piqûres) signé «hommage - al. de Lamartine». Mi-buste de face imprimé chez Breban vers 1845. Rare !                                                                                    (800.-)                500.-

 

158.                LAMARTINE, Alphonse de (Lettre adressée à) - Lettre-poème A.S. du littérateur et diplomate français Lodoïs Demartin du Tyrac, comte de MARCELLUS (1795-1865), 1 p. pet. in-4 ; Paris, 13.IV.1839. Deux pièces jointes.                                                                                                                                   (200.-)                120.-

Deux lignes en tête précisent que ce poème, composé de quatre quatrains, fut adressé «A M. A. de Lamartine - En lui envoyant les Souvenirs de l'Orient». Voici quelques vers de cette pièce : «... Tu me promis un son de ce chant qui fait vivre / Et peut éterniser des Souvenirs d'un jour / L'Orient, m'as-tu-dit ; c'est un immense livre / Où chacun doit lire à son tour...», etc.

Joint : 1) Imprimé in-8, 7 pp. intitulées «Nécrologie de M. le Marquis Doria, ancien député de Mâcon», dont l'auteur est Lamartine (Ed. originale, 1839) - 2) Minute d'une L.A.S. du Comte de MARCELLUS  à propos d'un recueil de Stances qu'il dit vouloir présenter à l'un de ses amis, «... comme moi ancien voyageur aux terres orientales...» (Lamartine ?).

En 1832/33, Alphonse de Lamartine avait lui-ême visité le Moyen-Orient, de Beyrouth à Jérusalem, de Damas à Constantinople ; à son retour, il écrira puis publiera (1834) un ouvrage en 4 volumes, Souvenirs, impressions, pensées et paysages, pendant un voyage en Orient, ou Notes d'un voyageur. [Voir aussi le numéro 172, Marcellus]

 

159.                LAUMONT, François-Pierre-Nicolas Gillet de (1747-1834) Minéralogiste français. En 1808, Haüy nomma en son honneur Laumonite un minéral nouveau que le savant lui avait fait parvenir. Il joua un rôle important dans la rédaction du Code Minier de Napoléon - L.A.S., 2 pp. in-4 ; Paris, 20.X.1806. En-tête imprimé du Conseil des Mines.                                                                                                                 (500.-)                300.-

Le minéralogiste est venu à bout de recherches entreprises dans les vieux papiers de famille et y a trouvé quelques renseignements dont il fait part à son correspondant, un ancien officier. Il s'agissait de retrouver les noms de certains habitants ayant vécu, au XVIIIe siècle, dans la rue de Condé : M. Peau de St Gilles, successeur de M. Doyen, un certain Lefebvre, etc., «... cependant il faut prendre garde qu'il y a plusieurs noms de Lefebvre...» ! Toujours bon, indulgent et communicatif, s'oubliant entièrement pourvu qu'il fût utile à la science et aux arts, on pouvait trouver Gillet de Laumont partout où il y avait des recherches à faire, des artistes à protéger, de la science à approfondir. La présente lettre en est un parfait témoignage...

 

 

160.         LAW, Banque - Billet imprimé portant les signatures autographesdes trois Administrateurs, 1 p. petit in-8 obl. ; Paris, 1.I.1720. Cachet à sec de la Banque Royale, aux armes de France. Rare.                (500.-)                300.-

Le billet est de 100 livres tournois, que la «... banque promet payer au porteur à vüe... en Especes d'Argent...» ; les sieurs Hamelin, Pasquier et Levasseur ont «... Vû... Signé... Controllé...» à la place des Srs Fenellon, Bourgeois et Durevest, dont les noms sont imprimés. John LAW (1671-1729) avait fondé en 1716, à Paris, une Banque générale qui, deux années plus tard, prit le nom de Banque royale. En 1720, Law fut nommé contrôleur général, mais après un agiotage effréné et malgré le cours forcé des billets, son aventure bancaire se termina par un désastre !

 

161.                LAWRENCE Thomas Edward (1888-1935) Officier anglais, aventurier et écrivain, dit «Lawrence d'Arabie» - Signature autographe «T. E. Shaw» et un mot autographe, tracés dans un album de 25 pages in-4, dont 6 sont écrites ; Londres, juin 1932.                                                                     (1800.-)                1000.-

Sur une feuille du «Visitors' Book - Press Exhibition - May 25th/June 18th 1932», à la date du 8 juin 1932 et à la suite de nombreuses signatures de journalistes, «Lawrence d'Arabie» a écrit le nom qu'il a adopté depuis 1927 pour fuir les inconvénients de la célébrité, puis y a ajouté le mot «NOT» (en lettres majuscules) relié par une flèche à celui de «London», écrit plus haut.

 

162.                LEFEBVRE Charles (1843-1917) Compositeur français -L.A.S., avec 4 lignes de musique dans le texte, 1 1/2 pp. in-8 ; Paris, 19.II.1907. Pièce jointe.                                                    (150.-)                100.-

Il vient de relire son «Caprice pour Violon» et tient à signaler à son correspondant - un musicien qui s'apprête à jouer l'œuvre devant le compositeur - quelques indications non conformes à la gravure. En quatre points, Lefebvre apporte ses corrections, suivies chacune d'une ligne de musique pour une meilleure compréhension.

Joint : sa carte de visite en tant que professeur au Conservatoire, avec message A.S. de 13 lignes adressé à un confrère auquel Lefebvre envoie «... une suite pour Violon et Piano qui vient de paraître...» qu'il souhaiterait entendre interprétée par le destinataire, tout comme l'Andante et le Caprice dont ils avaient parlé lors de leur rencontre à Aix-les-Bains.

 

163.                LEFEBVRE-DESNOUETTES Charles (1773-1822) Général de cavalerie, aide de camp de Napoléon - P.S., 1 1/2 pp. in-4 ; Paris, 28.III.1806. Sur papier timbré.                                                               (300.-)                200.-

«Mainlevée» signée par le général - qui allait conduire en 1815 une célèbre charge à Waterloo - ainsi que par son épouse, M. Louise Stéphanie Rollier et son beau-frère Jean-Charles ROLLIER, «Intendant g.al de son altesse Impériale Madame, mère de S. M. L'Empereur...». Pièce se rapportant à la succession de Maître Maurice-Jean Raguideau de La Fosse, notaire de «Madame veuve de Beauharnais» (l'impératrice Joséphine ?). A sa mort, en 1806, celui-ci avait laissé d'importantes dettes, notammentgent auprès d'officiers et serviteurs de l'entourage de Napoléon ; mécontent de la manière dont on avait géré cette succession en 1807, l'empereur ordonna à Fouché d'enquêter sur la veuve du notaire et sur le premier clerc : «... Des fortes présomptions font penser que l'argent a été enlevé...» par ces deux personnes... Belle signature «C. Lefebvre Desnouettes».

 

164.         LÉGION D'HONNEUR, 1814 - P.S., 3 1/2 pp. in-folio, par le Maréchal L. G. SUCHET, duc d'Albufera (1772-1826) ; Paris, 15.IX.1814. Tache d'encre ayant rongé le papier sur 3 cm dans la marge droite, sans perte de texte.                                                                                                                    (750.-)                500.-

Important «Etat des Demandes pour la Légion d'honneur présentées à la bienveillance du Roi... en faveur d'officiers généraux et officiers qui par leurs services l'ont mieux méritée» lors de la Première Restauration.

La liste comprend 82 noms de militaires dont certains à consonance polonaise, allemande ou anglaise. La grande majorité d'entre eux (noms cochés d'un coup de crayon) semble avoir été refusée, et notamment tous les étrangers, sauf le chirurgien major, Et. Gaspard STOCKLY, du reste natif de Paris. Parmi les généraux proposés (tous semblent avoir fait la Campagne d'Espagne sous les ordres du duc d'Albufera)citons les Barons Robert, Meyer et Cassan, puis Jean Mesclap, Th. Millet, Louis Ordonneau, P. C. Gudin, M. P. Lafitte, G. F. d'Aigremont et Antoine Nogues qui, comme tous les autres (sauf Robert et Cassan) seront refusés.

[Voir aussi les nunéros 219 et 247]

 

165.         LEYVA, Antonio de Leiva ou (1480-1536) Général espagnol, il combattit les Turcs devant Vienne en 1529 et suivit Charles Quint en Afrique en 1533. Il périt au cours de l'expédition des Impériaux en Provence - L.S. «Al pyacer de V. S. - Ant. de Leyva», 2/3 p. in-4 ; Milan, 24.XII.1528. Adresse et joli sceau sous papier au dos. Rare.                                                                                                                     (600.-)                400.-

Il sollicite l'aide du protonotaire apostolique Charles Borromée pour combattre la disette qui sévit dans la région de Milan, après le fameux siège de 1523. «... Per occorrere a la penuria seria... de Grano... havemo facto comprare in Alamania bona quantità di frumento, quale se condurà ad q.sta cità per el laco Magiore... senza impedimento et con manco graveza sia possibile...». Leyva a aussi écrit en ce sens à Gilbert II Borromée, Comte d'Arona, «... aciò proveda de Navilij, carregij et altri adiuti...», etc.

Gilbert II était le beau-frère de Pie V et le père de Saint Charles Borromée. Intéressante pièce, pour l'histoire du Milanais, se situant peu avant la signature de la paix de Cambrai et le couronnement de Charles-Quint comme empereur à Bologne, en 1530.

 

166.         LISZT Franz, Au sujet de - L.A.S. de sa maîtresse et égérie, la princesse Caroline SAYN-WITTGENSTEIN, 1 p. in-8 ; Weimar, 7.IV.1859. Papier à ses armes imprimées à sec.                   (300.-)                200.-

Le 9 avril 1859, Liszt allait diriger en création la dernière version de Huldigungsmarsch avant de recevoir, le lendemain, la croix de chevalier de l'ordre de la Couronne de fer.

«Le Grand duc a chargé Liszt  de vous faire passer... le bijou... représentant la chevalerie de son ordre...  - écrit la princesse - S. A. R. a aussi désiré que Liszt  vous fasse tenir Sa lettre de remerciements pour Mr Henri...», etc.

 

 

167.         LUCE DE LANCIVAL, Jean-Charles Julien (1764-1810) Poète picard, littérateur et auteur de tragédies - POÈME manuscrit (copie d'époque ou autographe ?), 43 pp. pleines in-4 dont 1 de titre.                (200.-)                100.-

Texte complet de «Folliculus - poëme en 4 Chants - par M. Luce de L'ancival», dont la page 2 donne la liste des acteurs. Longue et sanglante satire dirigée contre le feuilletoniste Julien-Louis GEOFFROY (1743-1814) - dont Luce de Lancival avait justement à se plaindre à cause de ses violentes attaques - qui fut imprimée après la mort de son auteur mais dont plusieurs fragments avaient été publiés par certains contemporains, notamment Bouvet de Cressé.

Intéressant document littéraire d'époque provenant des archives du comte de MARCELLUS, l'écrivain et diplomate français.

 

168.                LUXEMBOURG, Charlotte de Nassau- (1896-1985) Grande-duchesse dès 1919, elle avait succédé à sa sœur Marie-Adélaïde. Elle abdiqua en 1964 en faveur de son fils, le prince Jean - PHOTO in-12 signée ; (vers 1960). Pièces jointes.                                                                                                (800.-)                500.-

Rare portrait officiel de cette souveraine très aimée de son peuple, posant ici en buste et revêtant les attributs princiers (couronne, écharpe, décoration) Cliché du photographe de la Cour, Edouard Kutter.

Joint :  Deux cartes imprimées, l'une adressant des vœux au nom de la grande-duchesse, l'autre émanant de son fils, le prince JEAN, qui remercie pour le message de condoléances reçu à la mort (1985) de sa mère. On joint aussi le faire-part imprimé, avec photo, dates et prière-souvenir de Charlotte de Luxembourg.

 

 

169.                MAETERLINCK Maurice (1862-1949) Ecrivain belge, prix Nobel en 1911. Auteur de Pelléas et Mélisande, plus tard mise en musique par Debussy - L.A.S., 2 1/2 pp. in-8 ; Oostacker, 6.X.1890. (450.-)                300.-

Le jeune écrivain (âgé 28 ans seulement !) est heureux d'offrir à un confrère (Arthur STEVENS ?) «... un exemplaire de la Princesse... Quant aux Aveugles, je n'en ai... plus ici, peut-être Lacomblez en a-t-il encore...». Devant se rendre à Bruxelles, il verra là-bas ce qu'il peut faire : «... En tout cas, veuillez me donner votre adresse à Paris, et du moment que l'édition nouvelle... sera faite, je m'empresserai de vous envoyer le volume...». Il est fier, et aussi surpris, d'apprendre que «... la Princesse trône... immodestement aux vitrines... tout cela se passe à mon insu, n'accusez que mon éditeur...», etc.

Belle missive, rare de cette époque où, grâce à un article retentissant d'Octave MIRBEAU dans Le Figaro sur La Princesse Maleine, le public parisien découvre avec engouement l'écrivain Maeterlinck.

 

170.                MAHLER Gustav (1860-1911) Compositeur et chef d'orchestre autrichien - Quatre lignes autographes sur carte de visite à son nom imprimée.                                                                                             (1200.-)                800.-

Mahler s'excuse auprès de son correspondant pour le retard avec lequel il a rendu les livres, mais il avait perdu l'adresse de Monsieur Silvain, etc. Message écrit sur sa carte de visite en tant que «Kapellmeister» à «Hamburg», ville où le compositeur fut chef d'orchestre de 1891 à 1897.

 

171.                MAHLER Gustav - L.A.S., 1 p. in-8 ; (cachet : Moscou, 18.III.1897). Adresse autographe et marques postales au dos. Petit cachet de collection.                                                                                           (4000.-)                3000.-

A Adèle MARCUS (1854-1927) - «Liebste Freundin» -, sa fidèle amie et protectrice à Hambourg, vis-à-vis de laquelle il aurait, dit-il, été bien ingrat s'il n'avait envoyé au moins ce mot. Sa sœur, Justine, ayant sans doute déjà fait parvenir son «... Kurzen Armeebefehle...», il ne lui reste qu'à préciser que le Concert donné la veille s'est fort bien passé. Curieusement cependant, au beau milieu de l'Idille de Siegfried, il a réalisé pour la première fois de sa vie qu'il faisait de la musique uniquement pour de l'argent ! («... Mitten im Siegfried-Idyll fiel es mir ein, dass ich zum erstenmal in meinem Leben für das liebe Geld allein Musik gemacht habe...») ; et Mahler d'ajouter, amusé, qu'en cette année 1897 cela signifie qu'il fait un pas en direction de la respec-tabilité bourgeoise...

Le 15 mars 1897, lors de son séjour d'une dizaine de jours à Moscou, le compositeur avait dirigé des musiques de Beethoven (la Cinquième symphonie), de Wagner (Siefgrid Idyll et l'ouverture du Rienzi) et de Robert Schumann.

 

172.                MARCELLUS, Lodoïs Demartin du Tyrac, Comte de (1795-1865) Littérateur et diplomate français - Deux pièces autographes, 4 pp. in-4 chacune ; 1851 et mars 1855.                                               (300.-)                150.-

Copies autographes des intéressants textes personnalisés (ratures et corrections) que Marcellus joignit à ses ouvrages, «Chants populaires de la Grèce» (1851, 2 vol. in-8) et «Nonnos» (1855, in-8), qu'il envoya entre autres à Victor Cousin, Lamartine, Sainte-Beuve, Cherbulliez, St Marc de Girardin, Villemain, Nisard, Pasquier, etc., etc.

Le nom de Marcellus reste lié à la découverte et à l'envoi en France de la Vénus de Milo.

[Voir aussi les lots numéros 133, 158, 167, 178 et 279]

 

173.                MARCONI Guglielmo (1874-1937) Physicien it., construisit à 22 ans le premier poste permettant des transmissions par T.S.F. Prix Nobel de physique 1909 - PHOTO S., 12° obl., datée «26-3-1930».    (900.-)                600.-

Beau cliché d'amateur nous montrant le savant, coiffé d'un képi d'officier de marine, sur le pont de son yatch.

 

174.                MARTINI, Giovanni Battista, dit Padre (1706-1784) Compositeur, historien et théoricien de la musique, professeur de Jommelli, Jean-Chrétien Bach, Mozart, Gluck, Rameau, etc. - Manuscrit musical autographe, signé en tête «F.G.B.M.» et daté «1738», 3 1/2 pp. in-4 obl. Petit cachet de collection. (5000.-)              3500.-

Superbe manuscrit complet intitulé «Laudamus C. solo con V.V.», 20 portées musicales bien remplies sur les paroles «Laudamus te - Benedicimus te - Adoramus te - Glorificamus te», partie de messe pour chœur et violons.

 

 

175.                MARTINIQUE, 1801 - P.S. par Pierre PIERRE, Commissaire général de Police de Bordeaux, 1 p. in-folio ; Bordeaux, 3.IV.1801. Texte en partie imprimé, papier défraîchi et bruni par endroits.                (300.-)                200.-

Curieux document «Délivré d'ordre du Commissaire Général sur la lettre du citoyen Monbrun, Command.t d'armes de cette place...» au «... citoyen Jean-Joseph M. (nom de famille gratté : LAVIELLE ?) : profession de Déporté  natif de Saint-Pierre département de la Martinique...» ayant pour but de lui procurer «... aide et assistance dans toutes les occasions...».

Qui pouvait bien être ce jeune homme de «vingt deux ans et 6 mois», mesurant «un mètre 73», aux cheveux «Chatain» et aux «Yeux bleus» que l'on autorisait à circuler librement en tant que «déporté» (!) de Bordeaux à Bayonne ? Notons que les ouvrages que nous avons consultés présentent le général Hugues MONTBRUN de Pomarède (1756-1831), originaire de Saint-Domingue, comme un personnage fort douteux...

 

176.                MASSENET Jules (1842-1912) Compositeur français - Ensemble de 2 L.A.S. et 2 C.A., 4 pp. in-8 et in-24 ; Paris, 1884/1904.                                                                                                               (350.-)                250.-

1) Lettre-télégramme, adressée à Derembourg, directeur du Théâtre de la Porte St-Martin à Paris, concernant une représentation de Macbeth - 2) Missive relative à ses «... études de Cherubini... aussitôt terminées je préviendrai Mlle Kerlord...» (1904), la cantatrice ayant débuté en 1896 dans le rôle de Fatma dans le Caïd d'Ambroise Thomas, avant de tenir, quelques années plus tard, les rôles de Mignon d'Ambroise Thomas, et de Santuzza, dans la Cavalleria rusticana de Mascagni. - 3) Les deux cartes de visite imprimées à son nom («M. Massenet» et «Monsieur Massenet») sont des remerciements adressés à un «très aimable collaborateur» et une invitation à s'intéresser «... au succès...» d'une jeune pianiste lors d'un concours de piano.

 

177.                MASSENET Jules - Manuscrit autographe, 1 p. 4° pet. ; (Egreville, v. 1911). Pièce jointe. (600.-)                400.-

Importante feuille destinée à Georges SPITZMULLER (1867-1926), écrivain vosgien et dernier librettiste de Massenet, auteur du texte de la farce musicale en 3 actes «Panurge», jouée après la mort du compositeur. Massenet envoie à son ami une quinzaine de vers à insérer au 3e Acte de l'opéra : «... Vive l'oracle de Bacbuc ! - Vive l'oracle de Bouteille ! - Par lui je connaîtrai le cher événement de revoir ma moitié ! - O baisers du pardon...», etc.

On joint : C.A.S., illustrée d'une vue d'Egreville, datée du 5 juillet 1911 et adressée au même ; le compositeur s'inquiète de savoir si Spitzmuller lui en veut de ne pouvoir assister au Concours de Rome et prendre ainsi connaissance «... de la musique de votre remarquable scène...» ; il est souffrant et «... travaille tant pour vous...». La première de «Panurge» eut lieu au Théâtre de la Gaîté à Paris, le 25 avril 1913, huit mois après la disparition du compositeur. [Voir aussi le n° 229, Amélie du Portugal]

 

178.                MAUNOIR Jean-Pierre (1768-1861) Habile chirurgien genevois et oculiste renommé - 2 L.A.S., 4 pp. in-8, dont l'une avec adresse en IVe page ; Genève, 23.XII.1839 et 18.V.1852. Pièce jointe.     (250.-)                150.-

Missives adressées au Comte et la Comtesse Lodoïs Demartin du Tyrac de MARCELLUS (1795-1865), concernant certains ouvrages publiés par le destinataire, dont l'un fait l'objet d'une notice de Töpffer et d'un feuilleton dans le Fédéral. Maunoir parle de Xavier de Maistre, Lamartine, Chateaubriand, de la Grèce, des Corses (pour lesquels il a, semble-t-il, peu d'estime !) et d'une opération de la cataracte «... merveilleusement réussie...» qu'il vient de pratiquer sur le père d'un ami commun, âgé de 85 ans. Puis il transcrit quelques vers de Casimir Delavigne qui l'ont beaucoup touché.

Joint : L.A.S. (1 p. in-4, adresse en IVe page) de Jean-Pierre GABEREL (1810-1889), pasteur et historien genevois qui de Gênes, le 6 mai 1847, demande à Jules JANIN d'insérer un article dans le Journal des Débats.

 

179.         [Voltaire, Frédéric II, le Pôle Nord...]  MAUPERTUIS, Pierre Louis de (1698-1759) Savant français, il fut à l'origine d'une expédition en Laponie en 1736-1737. Membre de l'Académie royale de Prusse de 1741 à 1756 - L.A. (non signée, par discrétion étant donné son contenu !), 2 1/3 pp. in-4 ; Paris, 16.VII.1741. Adresse sur la IVe page.                                                                                                                                            (1200.-)                800.-

Très intéressante missive au comte ALGAROTTI.avec lequel Maupertuis aimerait partager plus de temps : «... Si vous pensiez... aller voir Koutikan [Koutchân, ville kurde d'Iran],  je serois seurement votre compagnon de voyage...». Pressé de rentrer en France «... comme si j'eusse eu de grandes choses à faire, tout cela s'évanouit... Il n'a tenu qu'à moy plusieurs fois depuis  mon retour du pôle d'avoir en Russie un établissement considérable...».

Puis, à propos de FRÉDÉRIC II dont il n'a souhaité que les bonnes grâces, le savant ajoute : «... je ne devois pas m'attendre qu'après... la courte aventure que j'ay essuyée à son service, Elle feroit encor des plaisanteries... dans les vers qu'Elle envoye à VOLTAIRE...», etc. Quant à la traduction de son livre «... Cercle polaire, en allemand, avec une dédicace pour S. M. P., faitte par KOENIG, ... j'en fis rellier un volume que je laissay entre les mains de M. de Keyserling... si vous allez en Silésie...», etc.

 

180.                MAURIAC François (1885-1970) Ecrivain français, prix Nobel en 1952 - Manuscrit dactylographié et très corrigé de sa main, 4 pp. pleines in-4 ; (début février 1935).                                     (800.-)                500.-

Magnifique article politique intitulé «Six février», rédigé à l'occasion du premier anniversaire des sanglantes émeutes du 6.II.1934.

A propos du Président du Conseil, Flandin, Mauriac écrit : «... Entre les victimes pour lesquelles il va prier ce matin, et lui, un malentendu n'en persiste pas moins : car ces pauvres gens sont morts pour que ça change, et il occupe le pouvoir pour que ça ne change pas...». Puis, plus loin : «... sans doute on nous expliquera que les événements ont aidé les hommes ; nous voyons bien ce que Laval doit à Hitler, ce qu'il doit plus encore peut-être au besoin qu'à l'Angleterre d'une Europe pacifiée, pour n'être plus distraite de la partie qu'elle joue en Asie... la politique est l'art d'utiliser les événements... Hélas, le pays est seul dans la partie qu'il joue contre les politiciens... [pour ces derniers] c'est peut-être un jeu d'enfant que de rouler ce peuple malheureux (ils le lui ont bien montré le 8 novembre) mais ce dont nous sommes assurés c'est qu'avec toute leur ruse, ils n'arriveront plus jamais à le rendormir...» ! A cinq mois de la prise du pouvoir par la Gauche française.

 

 

181.                METCHNIKOFF Elie (1845-1916) Zoologiste et microbiologiste russe, prix Nobel de médecine. Il découvrit laphagocytose et son rôle dans ladéfense de l'organisme contre les microbes - L.A.S., 1 p.in-8 ; Paris, 5.II.[1907]. Adresse autographe au verso. Autographe rare.                                 (750.-)                500.-

Par ce pneumatique, l'illustre collaborateur de Pasteur remercie le peintre Alfred ROLL de son aimable lettre et demande à lui rendre visite le lendemain à cinq heures : «... Si ce jour et cette heure ne vous convenaient pas, je vous prie de me le faire savoir à l'Institut Pasteur... 25, rue Dutot...», institut où Metchnikoff était arrivé en 1887 et dont il allait devenir plus tard le sous directeur.

 

182.                MEYERBEER Giacomo (1791-1864) Compositeur allemand - L.A.S., 1 p. in-8 ; Paris, 22.X.1830. Adresse autographe. En français.                                                                               (600.-)                400.-

Meyerbeer se prépare à conquérir la capitale avec son Robert le Diable ; entre temps, il participe activement à la vie musicale française. Désirant assister à l'exécution de l'opéra L'Enlèvement, il écrit au pianiste et compositeur Pierre ZIMMERMANN (1785-1853) qu'à défaut de pouvoir être présent à la première, il aimerait beaucoup entendre la répétition générale. Il sollicite donc un laissez-passer et demande à quelle heure le spectacle aura lieu.

Dès 1827, Meyerbeer avait commencé à s'entretenir avec Scribe - qui avait aussi écrit le texte de l'opéra de Zimmermann - à propos du livret de Robert le Diable. La première représentation de cette œuvre n'eut toutefois lieu qu'en 1831, le musicien ayant préféré s'imprégner d'abord du style des opéras français.

 

183.                MILOSEVIC Slobodan (n. 1941) Homme d'Etat yougoslave. Président de la Serbie dès 1989, puis de la Fédération yougoslave de 1997 à 2000, il sera livré au Tribunal international de La Haye en 2001 pour y être jugé pour crimes contre l'Humanité - Signature autographe au bas d'un texte en serbe résumant ses idées politiques (touchant également le Kosovo !), imprimé comme préface au recueil de ses discours édités en 1989. Volume in-8 relié, 349 pages. Autographe rare.                                                                (900.-)                600.-

 

184.         MITRE Bartolomé (1821-1906) Président de la République argentine de 1862 à 1868, il avait participé à la lutte pour l'indépendance de son pays. En 1866, il fut nommé généralissime des troupes alliées dans la guerre du Brésil contre le Paraguay - L.A.S., 2/3 p. in-8 ; Buenos Aires, 25.XII.1860.                           (450.-)                300.-

Gouverneur et capitaine général de la province de Buenos Aires depuis le 1er mai 1860, Bartolomé Mitre attend patiemment le moment où il pourra faire valoir ses idées. Cette lettre se place entre le meurtre (16.XI.1860) du gouverneur de San-Juan, Vizasoro, et l'exécution (11.I.1861, sur ordre du colonel Saa) de son successeur provisoire, le docteur Aberastein. Dès ce moment, Mitre prendra la tête d'un mouvement libéral qui, après avoir écarté du pouvoir le président Derqui, le portera à la tête de l'Argentine, le 5 octobre 1862, faisant de Buenos Aires la capitale de l'Etat.

Par cette missive, écrite le jour de Noël 1860, Mitre demande à Constant SANTAMARIA (Consul général du duché d'Oldenbourg et directeur de la Casa de Moneda où l'on fabriquait les pièces de monnaie argentines) de reporter le rendez-vous car ce jour-là étant un jour de fête, il avait oublié qu'au même moment «... habia aprecido anticipatamente acompañar a mi Señora. Ruego a Ud. se sina desculparme...», etc. Autographe peu commun !

 

185.                MITTERRAND François (1916-1996) Homme d'Etat français, Président de la République de 1981 à 1995 - L.S., 1 p. in-4 ; Paris, 7.IX.1954. En-tête imprimé.                                                 (600.-)                400.-

Le futur Président de la République, alors ministre de l'Intérieur dans le cabinet Mendès-France (depuis le 19 juin 1954), s'adresse à un député, «... ancien Scrétaire d'Etat au Commerce...», pour lui confirmer qu'il a pris «...une note toute particulière...» de l'intérêt que celui-ci témoigne à un sous-Préfet. Il assure qu'il examinera «... avec la plus grande bienveillance les conditions dans lesquelles la candidature... pourrait être retenue...», etc.

 

186.                MOMORO Antoine François (1756-1794) Ancien libraire-imprimeur, il adhéra à la Révolution. C'est lui qui inventa, dès 1791, la devise «Liberté, Egalité, Fraternité». Guillotiné, victime de Robespierre - L.S., 1 p. in-4 ; Paris, 15.I.1794.                                                                                                                 (750.-)                500.-

Momoro souscrit ici la lettre d'acceptation «... de la place de Membre du Département...» de la Seine et en prévient l'assemblée Electorale «...où je ne puis me rendre... attendu que le Directoire tient sa séance...».

Texte du citoyen Nicolas LEBLANC (1742-1806), qui l'a aussi signé ; celui-ci «... fait également part de son acceptation...» en tant que l'un des Administrateurs dudit département. Robespierre reprochait à Momoro d'être un partisan de la «Loi agraire», c'est-à-dire de l'égalité des fortunes.

 

187.                MORGHEN Raffaello (1758-1833) Graveur italien, considéré à son époque comme l'un des plus talentueux - L.A.S., 1 p. in-4 ; Florence, 10.V.1794. Adresse autogr. et joli sceau de cire au dos.                (600.-)                400.-

A son confrère Francesco ROSASPINA (1762-1841),«celebre incisore» à Bologne. Il le remercier pour un paiement, s'excuse de ne pouvoir lui fournir un exemplaire de son chef d'œuvre, la gravure de La Madonna della Sedia, d'après Raphaël, et le presse de terminer la planche d'après Guido RENI («La S. Vierge avec l'Enfant Jésus endormi», in-folio, éditée en 1795), bien qu'il soit parfaitement conscient des difficultés que l'on rencontre à la graver sans avoir sous les yeux l'original, etc. «... Mi dispiace... dire che non ho come servirlo benissimo con la prova della Mad.a della Sedia... ; saprei volentieri a qual tempo sarà finita la copia di Guido [RENI] la quale desidero che riesca degna da poter eseguire il Rame da lontano dell'originale...», etc.

 

 

188.                MORRIS Gouvernor (1752-1816) Diplomate et homme d'Etat américain. En 1778, il avait rédigé le brouillon de la réponse du Continental Congress à l'offre de conciliation de Lord North, réponse où il déclarait que l'Indépendance était un préalable à la paix - L.A.S., 3/4 p. in-4 ; Kingston, 2.IV.1777. Déchirure due au décachetage. Adresse autographe sur la IVe page.                                                              (3500.-)                2000.-

Curieuse missive adressée au colonel Henry GLEN (1739-1814), ami de Washington et membre du Congrès de 1794 à 1802. Alors que l'Amérique est en guerre contre l'Angleterre, Morris commandeà son correspondand de Schenectady (N.Y.) différentes graines pour son potager : des oignons blancs, des carottes, du potiron et surtout des courges. Connaissant son aptitude aux affaires plus importantes, il ne doute pas de pouvoir en obtenir par son intermédiaire : «... Application hath been made to me by a Friend for sundry Garden Seeds among the best white Onions, Carrots and Pumpkin but particularly Squash Seed. On the last Article I am directed to apply to some Friend at Schenectady and who so proper as yourself whose assistance in much greater Matters I am so fully assured...», etc.

Quant à la Guerre d'Indépendance : «... We have no News at present... the arrival of Muskets & c.a to the Eastward and [Nor]thward to the Tune of above 20.000. Adieu. God bless you...».

Le 3 janvier 1777, le général Washington avait, non sans quelques difficultés, pris la ville de Princeton et établi son commandement à Morristown. L'armée des insurgés n'était pas au mieux de son état, notamment parce que l'argent manquait et que le Congrès le fournissait en... imprimant des billets ! A la fin de l'été 1777 pourtant, les Américains allaient voir leurs efforts récompensés, et le 17 octobre, à Saratoga, le général anglais Burgoyne se rendait avec tous ses soldats.

 

189.                MUNCHHAUSEN, Gerlach Adolph, Frhr. von (1688-1770) Homme d'Etat hanovrien, fondateur et conservateur de la Bibliothèque de Göttingen - L.A.S., 1 p. in-4 ; Hanovre, 1.I.1764. En allemand.                (500.-)                300.-

Message d'amitié et de félicitations à l'occasion du nouvel an, adressé à Christian Adolph KLOTZ  (1738-1771), alors jeune professeur de philosophie à l'Université de Göttingen et ami du poète lyrique allemand G. A. Bürger.

 

190.                MUSSET, Alfred de (1810-1857) Ecrivain fr.,auteur de poèmes, drames et contes d'un romantisme parfois agressif - L.A.S., 1 p. 8° ; [Paris, 23.VI.1841]. Adresse et marques post. en IVe page.                (800.-)                500.-

L'écrivain prie son tailleur parisien de lui envoyer un employé «... pour quelque affaire dont j'ai besoinle plus tôt possible...». Il promet que cela «... n'empêchera ni ne retardera le paiement de ce que je pourrai vous devoir de nouveau...», etc.

Le Poète habitait alors avec sa mère et sa sœur au 21 du Quai Voltaire ; c'est là qu'il avait composé, quelques jours plus tôt, en deux heures de temps seulement, son Rhin allemand, six strophes d'un lyrisme féroce et puéril (comme le décrit F. Lestringat dans sa récente biographie) qui valurent néanmoins à Musset une vraie popularité. C'est également l'époque où l'écrivain s'était épris de la Princesse Belgiojoso.

 

191.                MUSSOLINI Benito (1883-1945) Homme d'Etat it. Socialiste, il est à l'origine du mouvement fasciste. Exécuté par des partisans communistes - P.S., 1 p. in-folio ; Rome, 21.XI.1938. En-tête impr.                (600.-)                400.-

Décret relatif à la mise à la retraite d'un officier en raison de son âge, signé par le roi VICTOR-EMMANUEL III d'Italie (1869-1947) et contresigné par Mussolini en sa qualité de «Capo del Governo, Primo Ministro Segretario di Stato e Ministro Segretario di Stato per la Guerra...».

Très belles signatures sur document à l'en-tête de Victor-Emmanuel III de Savoie «Re d'Italia - Imperatore d'Etiopia».

 

192.                NAPOLÉON Ier  Bonaparte  (1769-1821) Général corse, empereur des Français - L.S. «Napole»,  avec six lignes de sa main, 4 pp. in-4 ; St Cloud, 22.IX.1805. Texte du baron de Méneval. (4500.-)                3000.-

Longue et importante missive au prince Eugène, vice-roi d'Italie, publiée sous le n° 9258 dans la Correspondance de Napoléon.

Après un long séjour à Pont-de-Briques durant lequel il dicte à Daru le plan complet de la campagne qu'il va entreprendre contre l'Autriche, l'empereur est revenu à St Cloud, puis à Paris pour faire décréter au Sénat une levée de 80.000 hommes.

Il demande ici au vice-roi d'Italie de venir en aide à l'armée : «... c'est le premier devoir dans notre position actuelle. Les réquisitions faites aux communes, aux départements, en blé, vin, fourrage, avoine, paille, sont la seule ressource qu'on puisse employer pour nourrir une armée de 80.000 hommes, réunie sur un seul point... Les Autrichiens requièrent en Allemagne, ils requièrent dans le pays vénitien... Pour le bien de l'armée, ayez de la sévérité ; frappez des réquisitions dans tous les départements...», etc., etc.

La lettre se termine par un post-scriptum où Napoléon demande qu'on encourage Masséna et ses officiers ; il est convaincu que les habituelles vanteries des Autrichiens ne peuvent tromper de vieux soldats.

Intéressant texte, véritable prélude à la célèbre campagne qui fera d'Austerlitz l'une des plus glorieuses batailles napoléoniennes.

 

193.                NAPOLÉON Ier Bonaparte - L.S. «Nap», 1 p. in-4 ; Posen, 7.XII.1806.                (2500.-)                1500.-

L'empereur est en Pologne avec son armée. Convaincu que les Russes sont sur le point de se replier sur leurs frontières, il juge plus utile de renforcer ses positions en Italie du Nord. Ainsi, il donne différents ordres «Au Prince Eugène Napoléon», vice-roi de la péninsule, afin que soient réunis à Bologne divers régiments venant de Naples : «... N'envoyez que des hommes bien armés, bien habillés et en état de faire la guerre...», lui écrit-il ici, «... ils vous seront d'un grand secours...» et viendront, le moment venu, prêter main forte à la cavalerie.

Le danger venait pourtant alors précisément des Russes : le 8 février 1807, Napoléon les affrontera à Eylau, puis encore à Friedland le 14 juin, sortant vainqueur de ces deux batailles mémorables. Très belle lettre militaire dictée au baron MÉNEVAL.

 

 

194.                NAPOLÉON Ier Bonaparte - L.S. «Napoléo», 1/2 p. in-4 ; Paris, 10.III.1809. Papier à l'aigle impérial en filigrane et aux tranches dorées. Texte de la main du baron de Méneval.                                               (2500.-)                1800.-

Superbe signature (presque complète), suivie d'un large paraphe, au bas de cette intéressante lettre au général Clarke pour lui reprocher l'envoi en Russie d'un prisonnier anglais et le renvoi d'un autre vers l'Espagne (ou ce deuxième avait été capturé !), etc. Missive se plaçant peu avant la Campagne d'Autriche (non citée dans la grande Correspondance de Napoléon).

 

195.                NAPOLÉON Ier Bonaparte - L.S. «Np» et magnifique paraphe, 1/2 p. in-4 (+ 6 pp. in-folio) ; Schönbrunn, 21.IX.1809. Texte de la main du baron FAIN. Deux pièces inédites jointes.                (2500.-)                1800.-

Important ensemble de documents, adressés au comte MOLLIEN, relatifs à la «... situation des finances de l'armée au 10 Septembre...», c'est-à-dire à la fin de la Campagne d'Autriche. Cette brève lettre - portant une signature simplifiée mais grande et vigoureuse (celle du vainqueur !) - accompagne un document manuscrit(ici joint en  deux exemplaires, dont l'un très corrigé) informant le ministre sur l'état des finances ; on y trouve de précieux renseignements sur les corps d'armée de Davout, Oudinot, Ney, l'Etat major, la cavalerie, le parc d'artillerie, les équipages, l'armée d'Italie, etc. ; il y est notamment précisé que les «... frais de Service de la Grande armée pendant les 9 derniers mois de 1809 se sont élevés à 827.000 F...».

Au château de Schönbrunn se trouvait alors Maria WALEWSKA ; c'est là que fut conçu le comte Alexandre W. (1810-1868), fils naturel de l'empereur et ancêtre des seuls descendants  directs de Napoléon Ier.

 

196.                NAPOLÉON Ier Bonaparte - P.S. «Np», 2 pp. in-folio ; Palais des Tuileries, 25.III.1813. Pli horizontal restauré. Texte en partie imprimé et en-tête aux armes et titres impériaux.                                (2000.-)                1500.-

Document maritime fort intéressant autorisant un navire américain «... à introduire dans un des ports de France... des cotons, des huiles, ... de la morue ; des cafés et sucres... des cacaos, des épices de toute espèce...», et cela en pleine Campagne d'Allemagne. Le capitaine du navire «... rapportera les gazettes américaines du jour de son départ des Etats-Unis...», manière de s'assurer que les marchandises ne provenaient pas d'Angleterre...

Préparé à l'avance pour une arrivée dans le port de Bordeaux, ce document, qui ne semble pas avoir servi, est contresigné par trois ministres dont l'amiral DECRÈS, responsable de la Marine.

 

197.                NAPOLÉON Ier Bonaparte - L.S. «Np», 1/2 p. in-4 ; Neumarkt, 4.VI.1813. Texte de la main du baron MOUNIER.                                                                                                                              (2000.-)                1500.-

4 juin 1813, jour de la signature de l'armistice de PLESSWITZ ! Napoléon annonce à Eugène de Beauharnais, vice-roi d'Italie, qu'il vient de signer un décret relatif à l'exportation des vivres ; il lui demande de veiller «... à ce que ces exportations ne soient pas trop considérables...» et, si la récolte s'annonçait mauvaise, d'avoir soin de fermer les ports sur le champ, car «... Il vaut mieux l'abondance que la pénurie...». Missive écrite peu après la bataille de BAUTZEN (20/21 mai 1813).

 

 - CHEVEUX de l'Empereur -

198.                NAPOLÉON Ier Bonaparte - Précieuses reliques de l'Empereur provenant de Sainte-Hélène, conservées dans un cadre doré (cm 23 x 29).                                 (20 000.-)                15 000.-

Importante mèche de cheveux fixée sur un support de papier à l'aide d'un ruban argenté, portant au-dessous la note suivante : «Cheveux de l'Empereur Napoléon - Donnés à Mr Suchet par le Colonel Piontrowski, polonais, qui a accompagné l'Empereur à l'île d'Elbe et à St Hélène».

La moitié inférieure du cadre présente, sur un support semblable au précédent, les restes de deux feuilles de saule collées. Au-dessous, deux lignes expliquant qu'il s'agit-là de «Feuilles du Saule qui ombrage le tombeau de l'Empereur Napoléon - Données par Santini, huissier de l'empereur, à St Hélène», lequel les obtint sans doute de l'un des trois compagnons de Napoléon, Bertrand, Marchand ou St Denis, qui avaient fait le voyage de Sainte-Hélène en 1840.

Ces reliques furent très probablement offertes à Aimé-Gabriel-Edouard SUCHET (1805-1883), fonctionnaire d'Etat, fils d'un frère du maréchal, duc d'Albufera.

Excellente provenance pour ces cheveux qui furent ramenés de Sainte-Hélène par le Polonais Charles-Frédéric PIONTROWSKI (1786-1849), l'un des proches de l'empereur durant les moments difficiles. Cet officier était arrivé à Sainte-Hélène en décembre 1815 ; après un séjour de plusieurs mois à Longwood, il avait été contraint de reprendre le chemin du retour en octobre 1816, renvoyé par le gouverneur Hudson Lowe qui avait espéré faire de lui un espion, alors que Piontrowski avait au contraire fait l'impossible pour se rendre agréable à Napoléon.

Quant au montagnard corse Jean-Noël SANTINI (1790-1862) qui avait été renvoyé de Sainte-Hélène sur le même bateau que Piontrowski, en 1816, il ne fera pas le voyage de 1840 (lors duquel on rapporta en France les cendres de l'empereur), mais sera nommé «gardien du tombeau» de Napoléon aux Invalides, fonction créée spécialement pour lui par volonté de Napoléon III.

Ensemble tout à fait hors du commun !

 

199.                NAPOLÉON III Bonaparte (1808-1873) Empereur des Français de 1852 à 1870 - L.S. «Napoléon», 1/2 p. in-folio ; Paris, 31.I.1869.                                                                                                             (450.-)                300.-

Alors que le Second Empire s'approche de sa fin peu glorieuse, Napoléon III remercie un cardinal «... des prières que vous adressez au Ciel pour mon bonheur...», etc. Lettre contresignée par le marquis Charles-Jean de LA VALETTE (1806-1881), dernier ministre impérial des Affaires étrangères, anticlérical et libre penseur...

 

200.                NAPOLÉON IV Bonaparte (1856-1879) Prince impérial, fils de Napoléon III auquel il aurait dû succéder en 1870 - L.S., 1 1/2 pp. in-8 ; Chislehurst, 12.IV.1872 (mais en fait 1874 !). En-tête à son chiffre couleur or, surmonté d'une couronne.                                                                                           (600.-)                400.-

Belle lettre d'exil, écrite peu après la disparition de Napoléon III et adressée à un ancien Préfet de l'Empire qui s'était manifesté auprès du prince lors de son anniversaire (16 mars) : «... Si les circonstances suivant lesquelles les anciens Préfets... m'ont apporté les témoignages de leur fidélité et de leur dévouement ont varié souvent, leurs sentiments sont toujours restés inaltérables...», etc.

Franceschini PIETRI, secrétaire du prince, s'est sans doute trompé en écrivant la date «1872» en tête de cette missive qu'il a également rédigée de sa main, car ce n'est qu'en 1873 que le fils de l'empereur devint le chef de la Maison impériale ; de plus, en avril de cette année 1873, il aurait dû utiliser un papier de deuil, son père étant mort le 9 janvier. «1874» nous semble donc plus plausible, d'autant que le 16 avril de cette année-là, 7000 bonapartistes firent le voyage de Chislehurst pour fêter la majorité du prince impérial.

 

201.         NEY Michel (1769-1815) Maréchal d'Empire, il fut fusillé comme traitre à la Restauration - L.S.. 1 1/3 pp. in-4 ; Quartier général deMontreuil, 4.VI.1805. En-tête imprimé à son nom en tant que «Maréchal de l'Empire, Commandant en Chef le Camp de Montreuil sur Mer». Adresse sur la IVe page.                (500.-)                350.-

Ney répond à l'adjudant commandant L. J. Mallerot (1763-1807, mort de ses blessures), sous-chef de l'Etat major, qui sollicitait son aval afin d'autoriser le 6ème régiment d'infanterie légère à tirer de son dépôt un détachement de 45 hommes : «... J'ai adressé au ministre de la Guerre un Rapport G.al sur les moyens de complètement de tous les corps de l'armée ; S. Ex. m'ayant répondu qu'elle présenterait à cet égard un travail à l'Empereur, je ne puis qu'en attendre le résultat...». Il autorise à faire délivrer à ce régiment les dix mousquetons demandés et invite son correspondant à fournir le tombereau et les brouettes au colonel CAZALS (1774-1813), futur général.

 

202.         NOBEL Alfred (1833-1896) Industriel et chimiste suédois. Avec sa fortune, il instaura par testament le célèbre prix qui porte son nom - Signature autogr. «A. Nobel» sur feuille in-4 carré. Vers 1885.                (750.-)                500.-

Feuille de présence (à une réunion d'amis ?) signée par l'illustre chimiste qui inventa entre autres de la dynamite, ainsi que par une dizaine d'autres intervenants dont Urbain Grivel (journaliste à L'Evénement), Léonnie Baudoin (peintre, qui signe ici «Mme Noël-ParfaitÚ», du nom de son époux), Basile de Chérémétew (diplomate russe), etc.

NOBEL, Prix : Voir les numéros 54, 87, 127, 136, 169, 173, 180, 181, 264 et 266.

 

203.                NOURRIT Adolphe (1802-1839) Célèbre ténor français. Pendant une décennie, il créa de nombreux rôles importants écrits à son intention par Rossini, Meyerbeer, Halévy, etc. La peur de voir sa voix compromise après une défaillance, le poussa au suicide alors qu'il était au faît de sa carrière - L.A.S., 1 p. in-8 ; «Ce 16 mai» [Paris, 1836]. En-tête à son chiffre. Fente due au décachetage, réparée. Adresse autographe et marques postales sur la IVe page.                                                                                                  (600.-)                400.-

A Eugénie NIBOYET (1797-1883), femme de lettres et féministe française qui a exprimé le désir d'assister à une représentation à l'Opéra. «... Voici une lettre pour Mr Herbault... J'espère qu'il pourra vous procurer les deux places...». En post-scriptum, il lui fait savoir qu'il serait heureux «... d'apprendre que vous avez réussi dans vos démarches auprès de l'Imprimerie royale...» et souligne qu'il aurait été bien plus facile de lui faire avoir des places «... pour tout autre spectacle que les Huguenots...».

Le 29 février 1836 avait eu lieu la première des Huguenots de Meyerbeer à l'Académie royale de musique ; Nourrit et Mesdames Falcon, Dorus-Gras et Levasseur y tenaient les principaux rôles.

 

204.                OFFENBACH Jacques (1819-1880) Compositeur français d'origine all. dont l'œuvre musicale est le reflet d'un certain esprit parisien sous le Second Empire - Message A.S. sur sa carte de visite.                (800.-)                600.-

Au recto de sa carte de visite («Jacques Offenbach - 11, Rue Laffitte»), le compositeur a tracé d'une main rapide une courte lettre destinée à un «Cher ami» qu'il tutoie, pour lui demander de venir lui rendre visite à l'hôtel Richelieu où il est malade.

 

205.                ORGANISTES XIXe/XXe - Dix lettres ou cartes A.S., 16 pp., formats divers. Eveloppes.                (750.-)                500.-

Intéressant ensemble d'autographes d'organistes français et surtout anglais des années 1860/1930, lettres ou cartes, adressées à différents destinataires, émanant de Sir Hugh Percy ALLEN (1869-1946), Sir John Fred. BRIDGE (1844-1924), William CUMMINGS (1831-1915), Sir Henry Walford DAVIES (1869-1941), Arthur Henry MANN (1850-1920), Sir Walter PARRATT (1841-1924), Ebenezer PROUT (1835-1909), Alberto RANDEGGER (1832-1911). Deux enfin sont de Charles WIDOR (1844-1937) ; l'une, de 1879, est adressée au fabricant et restaurateur d'orgues A. CAVAILLÉ-COLL, l'autre concerne une répétition à «... remettre à après la 1ère de Jeanne d'Arc...».

 

206.                PAGANINI Niccolò (1782-1840) Violoniste et compositeur it. - L.S., avec très long post-scriptum autographe (16 lignes), 2 2/3 pp. in-8 ; Berlin, 6.IV.1829. Adresse sur la IVe page. Petit cachet de collection. Texte (inédit ?) de la main de son cousin, le poète Lazzaro REBIZZO. Pièce jointe.     (4600.-)                3200.-

Très intéressante missive où Paganini prodigue ses conseils à l'un de ses meilleurs élèves, «... Gaetano Ciandelli - Celebre Prof.[esso]re di Violoncello - Firenze» pour lequel il a visiblement la plus haute estime.

Le violoniste adresse son protégé à des amis du monde musical pouvant lui être utiles dans l'organisation de concerts en Italie, lui procure des lettres de recommandation, lui suggère de faire le plus grand cas du grand Jules FONTANA (1810-1869, élève [Suite du lot 206, Paganini] d'Elsner et de Chopin), de montrer «... la dovuta stima per quelli rispettabili artisti ai quali sarete diretto...», et de se conduire avec prudence devant Giovanni-Battista POLLEDRO (1781-1853, élève de Paganini et violoniste à la Cour de Turin, il avait beaucoup voyagé et occupé le poste de «Concertmeister» à Dresde) auquel il lui faut faire comprendre qu'il attend tout de lui, etc.

L'illustre violoniste avait projeté de se rendre en Angleterre, mais toutes les villes d'Allemagne l'invitent et il lui semble préférable de marquer une pause : «... Ho dato quì ieri il 5° concerto : dovrò darne forse altrettanti. Ho resistito a quest'inverno : concludete che non stò tanto male !...». Il autorise, encourage même, son correspondant à s'annoncer sur les affiches comme son élève : «... a me non dispiace, ed a voi non sarà svantaggioso : fatevi e fatemi onore !...».

Puis Paganini ajoute de sa main un long post-scriptum où il prie Ciandelli de transmettre ses salutations «... all'Egregio Primo violonista, e direttore del Teatro alla Pergola, Sig.r Zamboni...», ainsi qu'à plusieurs autres. Enfin il met en garde son élève contre Antonia BIANCHI, son ex-femme : «... Se per caso [la] vedete... che non à più meco, o se udite parlare non credete nulla di ciò che può blaterarsi a mio carico : era salita in pretenzioni le più ridicole : non mi lasciava in pace : per l'avidità di 2 m.[ila] scudi ed una serata a Vienna ha piantato me e suo figlio tornandosene a Milano coi brillanti che le ho comprato, e col denaro...».

Joint : L.A.S. «Paganini Dr. Gia.[como]», vraisemblablement le cousin du compositeur, 1 p. pet. in-4 (Mantova, 15.V.1836).

Le 4 mars 1829, Paganini avait donné un concert au Schauspielhaus ; le 6 (date de cette lettre), puis le 29 avril, il allait être acclamé à l'Opéra de Berlin.

 

207.                PAGANINI Niccolò - Lot de 5 portraits du XIXe, gravés ou lithographiés, dont 3 avec reproduction d'autographe : deux in-folio (l'un dessiné par Krug d'après nature etlithographié par Mattias BUCH-HEISTER, l'autre par BRAND) et trois in-4,dont l'un lithographié par GURRI. Bel ensemble.                (650.-)                450.-

 

208.                PALMELLA, Pedro de Souza-Holstein, duc de (1781-1850) Diplomate et h. d'Etat portugais, Premier ministre en 1846 - L.S. avec compliments autogr., 2 1/2 pp. in-folio ; Londres, 24.II.1829.                (600.-)                400.-

«... Sa Majesté l'Empereur du Brésil  [Dom PEDRO Ier] ayant daigné me conférer, en sa qualité de Père et de tuteur de Sa Majesté la Reine du Portugal, le Ministère de la Marine de cette Princesse et la direction de ses Affaires...», écrit Palmella au Baron Hyde de Neuville, il s'empresse, au nom de Sa Majesté, de remercier le roi de France «... pour l'accueil qu'Il a bien voulu accorder dans ses Etats aux fidèles et malheureux Portugais, qui proscrits par la faction rebelle qui opprime leur Patrie...», avaient espéré pouvoir «... débarquer désarmés dans une Ile appartenant à la Couronne de Portugal...» et s'étaient vus «... rejetter à coups de canons loin du Port, d'où leurs compatriotes... leur tendaient les bras...», etc.

Seule la France, alors, les avait accueillis ! L'entière lettre, longue et fort intéressante, fait état des persécutions que les libéraux portugais durent endurer de la part de Michel Ier et de ses partisans. Très beau texte ! [Voir aussi le n° 226]

 

209.                PASTEUR Louis (1822-1895) Chimiste et biologiste français - L.A.S. sur carte à l'en-tête de l'Institut Pasteur, 1 p. in-12 obl. ; Paris, 25.V.1889. Déchirure verticale restaurée.                                              (900.-)                600.-

C'est «... avec grand plaisir et empressement...» que Pasteur accepte de satisfaire à la demande d'un «Très éminent Confrère». Il vient en effet d'envoyer une grande photogravure (son portrait dans le cabinet de l'Institut ?) au clinicien italien Augusto MURRI (1841-1932) et à son collègue Melotti, pour leur laboratoire. Il a également fait parvenir une «... plus petite photographie...» à chacun d'eux : «... en les bien traitant, j'ai pensé à vous être agréable...».

 

210.         PATTI Adelina (1843-1919) Cantatrice it., elle fit une des carrières les plus glorieuses de toute l'histoire du théâtre lyrique - PHOTO in-4, signée «Adelina Patti - Baronne Cederström - 1905».    (800.-)                500.-

Splendide portrait en pied signé par le célèbre soprano dans la marge inf. du support cartonné (d'origine, cm 19 x 31). La Patti revêt une superbe robe blanche richement brodée et décorée d'innombrables perles, un camélia est accroché à son décolleté et une trainée de ces mêmes fleurs pend de sa taille jusqu'au sol ; dans sa main droite, un éventail de plumes d'autruche replié. Vraisemblablement dans le rôle de La Traviata.

 

211.                PEINTRES XXe, etc. - Lot d'une vingtaine de lettres, cartes, imprimés, etc., dont 3 L.A.S. de Roger TOULOUSE (au sujet de Max Jacob), 6 L.A.S. et quelques cartes de Lucie VALORE (d'amitié), 5 L.A.S. d'Edouard DERMIT (à propos d'une fondation Cocteau), etc. Joint : manuscrit en fac-similé de Radiguet, articles de journaux, etc.                                                                                                               (300.-)                150.-

 

212.                PENTLAND Joseph Barclay (1797-1873) Voyageur irlandais, ami de Georges Cuvier, il explora les Andes péruviennes et boliviennes en 1826/27 - Signature et date autogr. («22. May 1872») sur petite carte montée au XIXe siècle avec sa photo (portrait original d'époque, mi-buste en médaillon) sur feuille in-12. On joint une biographie impr. de Pentland,2 pp. in-8 extraites de Athenaeum, 1873. Rare !     (250.-)                150.-

 

213.         PÉTAIN Philippe (1856-1951) Maréchal et homme d'Etat français, héros de la Première Guerre mondiale. Chef d'Etat à Vichy, il sera condamné à mort en 1945, peine commuée en détention perpétuelle à l'île d'Yeu - L.S., 1/2 p. in-4 ; (Vichy, fin avril 1941 ou après).                                                   (5000.-)                3600.-

Le 24 avril 1941, Pétain avait fêté ses 85 ans. Des vœux lui étaient parvenus du monde entier et le vieux général américain Pershing lui-même avait écrit de Washington. Rien d'étonnant, donc, que le Chancelier allemand, Adolf HITLER, lui adresse un message d'amitié, d'autant que les deux hommes avaient déjà eu l'occasion de s'écrire quelques mois plus tôt.

La pièce que nous offrons ici n'est autre que l'original dactylographié de la réponse télégraphiée de PÉTAIN à HITLER, portant à la fin la signature autographe du maréchal. Celui-ci s'adresse officiellement à «... Monsieur le Chancelier Adolf [Suite du lot 213, Pétain] Hitler - Berlin...» pour le remercier «... très vivement... des souhaits qu'Elle a bien voulu me faire parvenir à l'occasion de mon anniversaire et auxquels j'ai été très sensible...».

 

D'après le texte, le type de papier et la signature du maréchal, ce message non daté se place vraisemblablement vers le 24 avril 1941. Document exceptionnel d'une extrême rareté, réunissant les noms de Pétain et d'Hitler à un moment crucial de la Seconde Guerre mondiale.

 

214.         PETIPA Lucien (1815-1898) Célèbre danseur français, frère aîné de Marius Pepita. Il créa le rôle d'Albrecht dans Giselle aux côtés de Carlotta Grisi - L.A.S., 1 p. in-8 ; Versailles, 27.V.1872.                (250.-)                150.-

Il transmet ses compliments au compositeur Ernest Deldevez qui vient d'être nommé «... chef des concerts du Conservatoire... justice vous est donc rendue... Il est encore heureux de voir que le vrai talent finit toujours par triompher...», etc.

Petipa avait été maître de ballet à l'Opéra de Paris de 1860 à 1868.

 

215.                PHOTOGRAPHIE - P.A.S. de Jules ITIER (1802-1877), 2/3 p. in-8 ; Mâcon, 29.XI.1852.                (500.-)                300.-

Belle pensée sur la CHINE : «Sous le rapport des mœurs, le peuple Chinois a deux mille ans d'avance sur la civilisation des autres parties du monde. On lui a appris à connaître non ses droits, mais ses devoirs».

Naturaliste et agronome, Jules ITIER fut envoyé en Chine par le Gouvernement français en tant que délégué des ministères du Commerce et des Finances lors de la mission conduite par Lagrené, en 1843. Photographe amateur, on lui doit d'avoir introduit en Chine la technique du daguerréotype. Les clichés qu'il prit entre 1843 et 1846 au Vietnam et à Canton, et lors du voyage de la mission vers le Nord de la Chine, suscitèrent un véritable engouement. On a aussi de lui, de la même époque, des daguerréotypes de Bornéo, Manila et de la vallée du Nil jusqu'à Philae (une trentaine de vues fort rares, dont une est conservée au Paul Getty Museum).

216.                PICHEGRU-CADOUDAL, Au sujet de la conspiration - L.A.S. de Jacques-Alexis THURIOT de la Rozière (1753-1829), conventionnel, 1 1/2 pp. in-4 ; Paris, 6.IV.1804. En-tête à son nom, avec vignette du Tribunal Criminel du Département de la Seine.                                                          (1200.-)                800.-

Importante lettre à P. F. RÉAL (1757-1834), chef de la Police à Paris, chargé de l'enquête dans le complot Cadoudal-Pichegru et qui se verra accusé par l'opinion publique d'avoir fait étrangler Pichegru dans sa prison.

Cette lettre de Thuriot, qui avait été chargé d'interroger Cadoudal, Moreau et Pichegru, est précisément datée du jour où ce dernier se serait suicidé à la prison du Temple en s'étranglant, dit-on, avec sa cravate de soie noire... Thuriot, rapporteur du procès Cadoudal, est pressé d'avoir entre ses mains plusieurs documents concernant la conspiration : «... Je n'ai pas encore les interrogations que vous (Réal) avez fait subir à [Armand] Gaillard, à Tamerlan et à  [Charles]  D'Hozier. Pressez donc et surtout invitez à ne pas dire, en m'envoyant, que les pièces m'ont été adressées la veille (de la mort de Pichegru ?)... Ce serait une grande injustice de ne pas admirer le zèle de toutes les personnes qui ont été et sont occupées dans l'affaire de la Conspiration. On me laisse entrevoir l'espoir de saisir  Guillemot. Je désire qu'on y parvienne (celui-ci sera pris et fusillé en février 1805). J'ai les aveux sur le séjour de Pichegru rue des Noyers...». Thurion demande que l'on procède là-bas à «... une nouvelle fouille et qu'on ne garde aucun papiers...».

Document historique hors du commun témoingnant des agissements des deux farouches ennemis de Georges Cadoudal : le commissaire Réal et le juge Thuriot.

Joint : portrait (reprod.) de Thuriot et gravure originale in-8 représentant la mort du général Pichegru (d'après G. Moreau).

 

217.         PIE VIII - Francesco Saverio Castiglioni (1761-1830) Pape dès 1829, il combattit le libéralisme - L.A.S. (initiales), 1/2 p. in-4 ; Rome, 15.XII.1821. Adresse sur la IVe page. Pièce jointe.     (800.-)                500.-

A son frère Filippo, à Cingoli, relative aux travaux de restauration de la cathédrale et de la bibliothèque de Saint Sylvestre. L'espoir d'obtenir une aide publique n'est pas perdu et plusieurs personnes s'en occupent, etc. En italien.

Joint : L.A.S. de son neveu offrant cet autographe à l'un de ses professeurs de collège.

 

218.         [Milan, 1781] PIERMARINI Giuseppe (1734-1808) Illustre architecte it., on lui doit notamment la construction du théâtre La Scala de Milan - P.S., avec qqs mots autogr., 1 p. 4° ; Milan, 10.II.1781.                (600.-)                400.-

Il approuve le devis de fourniture de chaux «... della miglior qualità e ben cotta...», à livrer sur le chantier du nouveau bâtiment des Postes royales en construction «... sul Verzano vecchio...». Intéressantes et nombreuses précisions relatives aux quantités, prix, origine (Gera d'Adda et Rocca des lacs Majeur ou Côme), délais de livraison («... due navi entro la prima settimana della prossima quaresima e così successivamente due navi al mese...»), etc. Le Théâtre La Scala avait quant à lui été édifié entre 1776 et 1778.

 

219.                PISSARRO Camille (1830-1903) Peintre français d'origine antillaise, un des Maîtres de l'Impressionnisme - L.A.S. (initiales), 2/3 p. in-8 ; (Paris, 1886).                                     (2000.-)                1500.-

Malgré son désir de contenter son ami Charpentier, Pissarro refuse catégoriquement de faire partie du Comité du banquet que ses amis comptent lui offrir à l'occasion de son entrée dans la Légion d'honneur, car il est lui-même «... contre tout espèce de distinction honorifique...».

C'est en 1886 que l'éditeur Georges CHARPENTIER (1846-1901) fut décoré de la Légion d'honneur. Passionné d'art et collectionneur, il joua un rôle extrêmement important dans l'histoire de l'Impressionnisme. Grâce à Renoir - artiste préféré de Charpentier - tous ses camarades, Monet, Pissarro, Sisley, entrèrent en contact avec l'éditeur dont l'aide financière leur permit de traverser les années difficiles. De plus, par l'intermédiaire de La Vie moderne, lancée par Madame Charpentier, les peintres obtinrent une publicité et un soutient essentiel pour la diffusion de leur art.

RARE COLLECTION D'AUTOGRAPHES

DE SOUVERAINS PORTUGAIS

 

 

220.         JEAN V (1689-1750) Roi dès 1705, il avait épousé la fille de l'empereur Léopold Ier. Au début de son règne, Rio de Janeiro fut incendiée par l'amiral Duguay-Trouin, ce qui le porta à la signature d'une paix humiliante avec la France en 1715 - L.S. «Rey», 1/3 p. in-folio ; Lisbonne, 30.I.1732. Plis fatigués. Adresse et très beau sceau plaqué sous papier sur la IVe page.                                                                     (900.-)                600.-

Il a reçu la lettre du cardinal Vincenzo Luigi GOTTI (1664-1742), dominicain, polémiste célèbre, «... emque me felicitaes alegres as festas do Santo Nascimiento, e as experssoens qu'en ella me fazeis do vosso bom animo...», etc.

Après ses défaites militaires, le roi Jean V épuisa ses revenus en fêtes interminables et en constructions monastiques ; sa dévotion lui valut le titre de «Majesté très fidèle».

 

221.         JOSEPH Ier (1715-1777) Fils et successeur du précédent, il laissa le marquis de Pombal gouverner en son nom - L.S. «El Rey», 1 p. in-folio ; «Palacio de Nossa Senhora da Ajuda», 13.V.1767. Fente due au décachetage. Adresse et sceau plaqué sous papier sur la IVe page.                                      (1500.-)                1000.-

Le souverain se réjouit de faire savoir à son correspondant «... de que o feliz parto da Princeza do Brazil Minha muito amada, e prezada Filha me deu hoje pe la meia hora depois do meio dia mais hum Neto...», etc. Il s'agit-là de l'annonce de la naissance du futur roi du Portugal JEAN VI (1767-1826) ; pendant l'occupation de ses états en Europe, celui-ci vécut au Brésil avec sa mère, la reine MARIE I.

Remarquable missive contresignée par Dom Luiz da CUNHA MANUEL (1703-1775), secrétaire d'Etat à la Guerre, au Commerce et aux Affaires étrangères, créature du tout-puissant marquis de Pombal.

 

222.         JEAN VI (1767-1826) Roi dès 1816. Il régna comme empereur du Brésil jusqu'à la mort de sa mère Marie I, laquelle, devenue folle en 1788, avait dû lui laisser la régence du Portugal dès 1792 - L.S. «O Principe», 1 p. in-folio ; «Palacio de Queluz», 12.X.1798. Découpage dans la marge gauche dû au décachetage, restauré, sans perte de texte. Adresse et très beau sceau sur la IVe page.                                               (1200.-)                800.-

Au nom de sa mère Marie, il annonce la naissance du futur PIERRE Ier du Brésil. «... No excesso de jubilo a que Me excita o nascimiento de hum Neto Meu, que com o melhor successo deu hoje à luz pelas seis horas e meia da manhaa, a Serenissima Princeza do Brazil, Minha mui prezada Nora...», etc.

Cette importante missive est contresignée par le général Luis PINTO de SOUSA (1735-1804), vicomte de Balsemão, ministre des Affaires étrangères et de la Guerre de 1785 à 1804. Il avait été de 1769 à 1772 gouverneur général du Mato Grosso (Brésil).

 

223.         JEAN VI - L.S. «El Rey», 2 pp. in-folio ; Rio de Janeiro, 14.XI.1817. Adresse et sceau plaqué sous papier (brisé en deux lors du décachetage) sur la IVe page.                                                                          (900.-)                600.-

«Eu Dom João... Rei do Reino Unido de Portugal, e do Brazil...» annonce l'envoi à Florence du chevalier João Pedro QUINN, son Chargé d'Affaires. Ce diplomate sera remplacé à Naples par un ministre plénipotentiaire, le vicomte de TORRE BELLA.

Pièce contresignée par le nouveau Premier ministre, Tomás António de VILA NOVA PORTUGAL (1755-1839), comte de Figueira o Figueres ; en 1820, celui-ci commandera l'armée brésilienne engagée dans la bataille de Tacuarembó où les Uruguaiens furent vaincus.

 

224.         MARIA II (1819-1853) Reine dès 1826. Petite-fille du précédent, elle épousa en 1836 le duc Ferdinand de Saxe-Cobourg - L.A.S. «Marie», 4 pp. in-8, sur papier au bel encadrement floral lithographié en bleu ; Lisbonne, 29.X.1838.                                                                                           (900.-)                600.-

Reine à sept ans, déclarée majeure à quinze, Maria II da Gloria n'a que 19 ans lorsqu'elle rédige cette longue lettre en français à la princesse Clémentine d'ORLÉANS (1817-1907), fille du roi de France Louis-Philippe Ier. Elle y annonce l'arrivée au Portugal du général Henri DUROSNEL (1771-1849), «... excellent homme... nous l'aimons beaucoup et nous ne pouvons pas assez remercier le Roi (des Français) du choix qu'il a fait : tu ne peux pas même te faire une idée comme les Miguelistes  (partisans de son oncle, l'ancien régent dom Miguel) sont restés désappointés...». La reine se réjouit d'apprendre que la santé de Louis-Philippe est bonne car la presse dit tout le contraire : «... la bonne habitude des journaux, c'est de dire toujours des mensonges et surtout de celles (sic) que peuvent emmener des désordres...», etc.

Maria II da Gloria - qui allait mourir en couches à l'âge de 34 ans ! - parle encore de son époux, Ferdinand, mais surtout de son fils, le futur PIERRE V qui a grandi, fait ses premiers pas, «... et est très joli aujourd'hui avec une robe jaune, mais pour plus tard il a une en velours grande, brodé or...». Beau texte.

Les lettres autographes signées de cette reine sont rares !

 

 

225.         MARIA II - L.S. «A Rainha», 1 p. in-folio ; «Palacio das Necessidades», 3.XII.1847. Adresse et beau sceau plaqué sous papier sur la IVe page.                                                                                             (450.-)                300.-

Elle annonce au couple royal des Deux-Siciles la naissance de son huitième enfant, le prince Auguste. Pièce contresignée par le ministre des Affaires étrangères Joaquim António Velez Barreiros, 1er baron de NOSSA SENHORA DA LUZ (1802-1865), ancien général dans la guerre civile qui opposa la reine Marie II à son oncle Dom Miguel. Notons que la souveraine allait mettre au monde trois autres enfants qui ne survivront pas ; le dernier de ces accouchements allait lui être fatal.

 

226.                FERDINAND II de Saxe-Cobourg (1816-1885) Epoux de Maria II avec laquelle il régna de 1836 à 1853. Régent pendant la minorité de son fils dom Pedro V, il refusa le trône d'Espagne en 1870 pour ne s'occuper que d'architecture et de beaux-arts. Le Pálacio da Pena à Sintra est son œuvre - L.A.S., 2 pp. in-8 ; Belem, 19.III.1845. Enveloppe.                                                                                                         (500.-)                350.-

 

Belle lettre destinée au «Duque de Palmella», à Paris, l'assurant de ses bonnes dispositions qui s'ajoutent à celles de la reine «... nao sao enfranguecidos pela Sua ansencia da patria... No dia 8 de Abril teremos a baptisado na bella igreja de Belem, que muito se presta a semelhantes funceoes...», etc. Pedro da Sousa-Holstein, duc de PALMELLA (1781-1850), fut un illustre homme d'Etat portugais, conseiller très écouté de la reine Maria II da Gloria. [Voir aussi le numéro 208, Palmella]

 

227.                STÉPHANIE de Hohenzollern (1837-1859) Reine dès 1858 par son mariage avec Dom Pedro V, elle était née princesse de Hohenzollern-Sigmaringen - L.S. «Rainha», 2/3 p. in-folio ; Palácio das Necessidades, 23.II.1859. Adresse et joli sceau plaqué sous papier en IVe page.                                                              (750.-)                500.-

Echange de vœux avec le cardinal Francesco GAUDE (1809-1860), dominicain turinois. Les autographes de cette reine, morte à l'âge de 22 ans, quatorze mois seulement après son mariage avec Pierre V, sont d'une grande rareté.

 

228.         LOUIS Ier (1838-1889) Roi dès 1861, et sa femme  Maria Pia de SAVOIE (1847-1911), reine dès 1862 - DEUX L.S. («Reis» et «Rainha»), 2 pp. in-folio ; «Palacio da Ajuda», 31.I.1872. Adresses et jolis sceaux sous papier sur la IVe page.                                                                                                                    (500.-)                350.-

Lettres de remerciements adressés au même destinataire, le cardinal Giuseppe BERARDI (1810-1878), substitut à la Secrétairerie d'Etat du Saint-Siège.

 

229.         AMÉLIE de Bourbon-Orléans (1865-1951) Reine dès 1889, veuve de Carlos Ier, et leur fils MANUEL II (1889-1932), roi de 1908 à 1910 - L.A.S. d'Amélie (2 pp. in-8 sur papier de deuil avec couronne royale en tête ; Angleterre, 10.IV.1912. Enveloppe autographe) et, à part, signature autographe «Manuel R.» de Manuel II sur feuille in-16 obl.                                                                                                 (450.-)                300.-

Charmante réponse au compositeur français Jules MASSENET (1842-1912) dont la lettre a touché et ravi la reine Amélie qui se remémore souvent les «... beaux jours de Chantilly. Que de deuils, de Douleur, de catastrophes depuis hélas ! L'affection, la sympathie des Amis de France...» l'ont profontément consolée. «... Puis-je vous dire, moi profane, combien la musique m'est toujours une douceur ; elle pénètre au fond des cœurs les plus déchirés. C'est vous dire, cher Maître que, peut-être sans le savoir, par vos chefs-d'œuvre, vous me faites du bien...», etc. Quatre mois plus tard, Massenet disparaissait à son tour.

La lettre de la reine est accompagnée d'une signature autographe de MANUEL II, montée sur un bristol in-12 obl. Le dernier roi du Portugal était, tout comme sa mère, fort sensible à la musique et dans ses années d'exil en Angleterre et en France, il se lia d'amitié avec Reynaldo HAHN et Marcel PROUST.

N.B. : Les los 220 à 229 ci-dessus décrits pourront faire l'objet d'une vente groupée. Nous donnerons donc la priorité aux offres pour l'ensemble, à la condition que celles-ci soient : 1) supérieures au total des prix de réserve ; 2) supérieures aux enchères reçues si vendues au détail.

 

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230.                PRESTIDIGITATION et VENTRILOQUIE, Un Maître de la - L.A.S., 1 1/2 pp. in-4, du Suisse Charles-Apollinaire COMTE (1788-1859) ; Saumur, 5.IV.1809. En-tête publicitaire à son nom. Adresse autographe en IVe page. Très rare !                                                                                     (1600.-)                1200.-

Comte n'a que vingt ans et est déjà fort célèbre. L'en-tête publicitaire précise notamment qu'il a, «... lors du Couronnement de l'Empereur, ... eu l'honneur de donner à S. M. l'Impératrice une Séance à laquelle assista Notre Saint Père le Pape Pie VII...» !

Par cette lettre, Apollinaire Comte (prénom qu'il changera plus tard en «Louis») informe le Maire de Saumur que les «... Séances de Société que je propose sont ordinairement pour me faire connaître et me distinguer dans les villes où il y a eu de mauvais ventriloques...». Son temps limité l'empêche d'accepter les propositions de son correspondant ; il donnera néanmoins exceptionnellement «... dimanche au théâtre une séance publique de mes expériences où tout le public sera satisfait...».

L'en-tête imprimé de cette missive mérite que nous la citions au moins en partie : «Apollinaire COMTE, Artiste Ventriloque et Professeur de Physique Amusante, le même qui, il y a deux ans (1806, près de Fribourg) faillit être victime de la superstition de plusieurs paysans suisses qui, le croyant sorcier, le maltraitèrent et voulurent le brûler...», etc. Ainsi se présentait au tout début de sa carrière ce petit Genevois qui amusa toutes les générations du premier tiers du XIXe siècle, y compris les têtes couronnées...

 

231.                PRUSSE, Frédéric II de (1712-1786) Roi dès 1740. Homme d'Etat et de guerre,fort cultivé, il fut l'ami et correspondant de Voltaire - L.S. «Frederic», 1/2 p. in-4 ; Berlin, 12.II.1741.                              (2000.-)                1200.-

Le tout nouveau roi ordonne à son ministre des Finances de faire exécuter «... ausser denen bereits bestelleten Portraits, noch meinem Bildnis, von 10/m. Th. wehrt ... mit gleicher precaution als die vorigs, und... solches recht schau seyn werde...». Il faudra aussi lui procurer «... noch zwei von meinen Portraits mit Brillanten... jedes von 5/m. Th. wehrt...», etc.

 

232.                PRUSSE, Frédéric Guillaume III de (1770-1840) Roi dès 1797, il garda de bons rapports avec la France napoléonienne jusqu'en 1803. Après la violation de neutralité de Bernadotte, en 1805, il adhéra aux Puissances coalisées - L.S., 1/3 p. in-4 ; Königsberg, 26.V.1808.                                                                             (300.-)                200.-

Le roi accepte la démission du capitaine von Kosewitz, officier d'Etat-major prussien, et l'autorise à servir dans l'armée royale du Wurtemberg.

 

Depuis le traité de Tilsitt (1807), la Prusse vivait une période malheureuse ; son territoire avait été réduit et Berlin et les principales places de guerre occupées par les Français. De sa retraite de Kœnigsberg, Frédéric Guillaume III et son épouse Louise assistaient impuissants à un vaste et systématique épuisement de leur pays. Les officiers de l'armée prussienne eux-mêmes préféraient s'engager dans celle du roi Frédéric Ier de Wurtemberg, l'un des trois piliers de la Confédératon du Rhin, alliée à Napoléon Ier !

 

233.                RACHEL, Elisa Félix, dite Mademoiselle (1821-1858) Illustre tragédienne, interprète des héroïnes de Corneille et de Racine - L.A.S., 1 p. in-8 ; (Paris, vers 1844). Papier à son chiffre impr. à sec.      (1200.-)                800.-

S'adressant à Monsieur Gouget (ou Goujet ?), employé d'un théâtre parisien, la jeune et déjà célèbre actrice lui transmet une demande de «... Mr le Comte Walewski...» qui souhaiterait obtenir par son intermédiaire quelques bonnes places («... deux stalles d'orchestre au second rang...») dont elle acquittera elle-même le montant, etc.

Non datée, cette missive semble (d'après l'écriture et le type de papier) avoir été écrite au temps de la liaison entre Rachel et le comte Alexandre Walewski, fils naturel de Napoléon Ier. Document intéressant et rare !

 

234.                RACHEL, Mademoiselle - L.A.S., 1 p. in-8, datée «27 juin» (Paris, vers 1847). En-tête à son chiffre avec devise «Tout ou rien». Portraits joints.                                                                                   (1000.-)                700.-

Avec une extrême déférence, l'illustre tragédienne s'adresse à un ministre (Victor COUSIN, de l'Instruction publique ?) qui, dit-elle, l'avait déjà accueillie «... avec tant de bienveillance une première fois...». Elle ne veut donc pas laisser Paris «... sans avoir le désir bien vif de vous remercier et de vous renouveler l'expression de la reconnaissance profonde que je saurai garder au fond de mon cœur...», etc. Sur beau papier portant en tête la devise de Rachel imprimée à sec et, en filigrane, la date «1846». Cette missive devrait donc dater des années successives («1850» a été tardivement ajouté après la date du «27 juin» mais nous ne pouvons confirmer qu'il s'agit bien de cette année-là).

Intéressant document nous annonçant le départ de Rachel pour une longue tournée à l'étranger, vraisemblablement après avoir démissionné de la Comédie Française et avoir rompu avec Walewski (1846). L'année suivante, après un détour par l'Angleterre, la tragédienne entamait au début de l'été sa tournée en Russie, partout accueillie comme une «diva».

 

235.         RAPP Jean (1772-1821) Général français, aide de camp du Premier Consul - L.A.S., 1 p. in-4 ; Paris, 17.XII.[1800 ?]. Adresse autographe et marque postale imprimée en rouge («Postes - Près les Consuls - de la République»).                                                                                                                   (800.-)                500.-

Au citoyen Wolffe, négociant à Colmar. «... Morel... vous remettra une lettre et une épée que je vous envoie. Je lui ai aussi recommandé de vous prier d'envoyer douze fromages de Munster à l'adresse de Mme BONAPARTE et six à... Cambacérès, le Second Consul...» ; Rapp prie également Wolffe de faire faire «... un bon patet de foy d'Oie que vous enverrez aussi... à Mme Bonaparte...» et se propose d'acquitter le tout lui-même sous peu.

Le jeune officier alsacien, alors âgé de 28 ans, connaissait-il les goûts de Joséphine ou désirait-il tout simplement promouvoir, par ce document au contenu gastronomique, les produits de sa région auprès de l'Impératrice et de son tout-puissant époux ?

 

236.                RENARD Jules (1864-1910) Ecrivain français - L.A.S., 1 p. in-8 datée «Le 21 juin». Adresse imprimée en tête et trous de classement restaurés.                                                                                            (350.-)                250.-

Jules Renard annonce à son éditeur italien l'envoi «... d'une brochure de Poil de Carotte corrigée. Si les indications vous sont nécessaires, je vous les adresserai... On a été assez embarrassé pour traduire le titre en allemand et en anglais... si le mot Poil de Carotte n'est pas traduisible en italien, pourrez-vous le laisser en Français, tel quel...». Ce chef-d'œuvre, qui fut publié en 1894, reste l'un des livres les plus populaires de la littérature destinée à la jeunesse. Son titre italien fut Pel di Carota.

 

237.         RENOIR Auguste (1841-1919) L'illustre peintre impressionniste - L.A.S., 2/3 p. in-8 sur papier quadrillé ; (Paris), 30.V.1894.                                                                                            (4000.-)                3000.-

Intéressante missive au contenu artistique. Le peintre tente de convaincre son ami, le critique d'art Arsène ALEXANDRE (1859-1937), d'ajouter, dans l'article qu'il prépare, quelques mots contre l'utilisation exagérée du verni dans la peinture. En effet, «... le côté industriel et désagréable que donne à la peinture l'abus du vernis est des plus regrettables et si votre article avait le don d'enrayer ce nouvel élan du "remis à neuf", pour ma part je ne pourrais que vous en féliciter...».

Cette lettre à Arsène Alexandre, qui fut un grand collectionneur et l'ami de Degas, témoigne de l'idée que le peintre se faisait de l'Art et révèle sa volonté d'en préserver les meilleurs aspects.

 

238.                RIMBAUD, Un ami d'Arthur - L.A.S. du voyageur et commerçant français Paul SOLEILLET (1842-1886), 2 pp. in-8 ; Paris, 15.X.1881. En-tête gravé représentant le continent africain.                (600.-)                400.-

Lettre de protestation contre le général BRIÈRE de l'Isle, ancien gouverneur du Sénégal, qui n'a semble-t-il pas respecté ses engagements vis-à-vis de Paul Soleillet lors de l'expédition transsaharienne que ce dernier fit en 1878/79.

«... Victime d'un des plus odieux abus de pouvoir qui puisse s'immaginer, je viens... vous donner ma pleine et entière adhésion à la Société protectrice des citoyens contre les abus... J'ai intenté un procès au Général Brière... mon avoué est Me Henry Mutel... Après [Suite du lot 238, Un ami de Rimbaud] une tentative en conciliation... je crois devoir dans l'intérêt public la prier de... bien ouvrir les yeux sur une affaire qui démontrera...» la validité de ses argumentations, etc.

En 1886, Arthur Rimbaud, bloqué à Tadjoura par la maladie mortelle de son partenaire Labatut, y rencontre Soleillet qui, lui, a obtenu de l'administration française l'autorisation de partir avec sa caravane. Rimbaud tente alors, pour faire avancer sa cargaison d'armes vers Ankober, de s'associer à Paul Soleillet ; mais ce dernier, frappé de congestion, meurt à son tour, laissant le poète-négociant à son embarras...

En-tête, petite gravure représentant le continent africain traversé, de l'Algérie au Sénégal, par le mot «Aperta» (voie ouverte).

 

 

239.                RONCONI Giorgio (1810-1890) Baryton it., premier interprète d'opéras de Donizetti, Verdi, etc. - L.A.S., 1 p. in-8 ; Paris, vers 1840/41.                                                                                (250.-)                150.-

Il tente d'obtenir du directeur de l'Opéra de Paris «... une petite loge ou quelque place pour la représentation de ce soir, n'ayant jamais entendu La Favorite. Ce serait un véritable plaisir...». La première de cet opéra avait été donnée le 2 décembre 1840 et Stolz et Duprez, entre autres, en avaient été les interprètes.

A cette époque, Ronconi avait déjà créé en Italie plusieurs opéras de Donizetti, dont certains rôles avaient d'ailleurs été écrits pour lui. En 1842, le baryton participera a la première du Nabucco de Verdi donné à la Scala de Milan.

 

240.         ROPS Félicien (1833-1898) Peintre, dessinateur et graveur belge - L.A., signée dans le texte, 1/2 p. in-8 obl. ; (Paris, vers 1880 ?).                                                                                                                (450.-)                300.-

Curieux message à l'un de ses proches auquel il donne des instructions afin de récupérer une lettre «... adressée à Mlle Cécile. Avec cette lettre, revenir chez Nys..., prendre deux portraits...», etc.

Félicien Rops résidait alors 7 rue Germain Pilon avec son ami et collaborateur François NYS, imprimeur belge spécialiste dans le tirage des gravures originales. Les deux hommes sont à l'origine de la Société internationale des Aquafortistes, fondée en 1869.

 

 

241.         ROPS Félicien - L.A.S., 2/3 p. in-8 ; Paris, 7.II.1892.                                                (500.-)                300.-

L'artiste fixe un rendez-vous à Monsieur Julien pour «... demain, Lundi, de 1 heure à 2 1/2 à l'atelier, 1 Place Boieldieu... si vous voulez me parler...». Il souligne qu'il quittera son atelier à deux heures et demie.

Le destinataire semble être Adolphe JULIEN (1845-1932), journaliste et musicologue proche du monde artistique parisien. Il avait peu avant publié deux ouvrages, l'un sur Wagner (1886), l'autre sur Berlioz (1888), illustrés de lithographies originales de H. Fantin-Latour ; souhait-il obtenir la collaboration de Rops pour un nouvel ouvrage ?

 

 

242.                RUBINSTEIN Anton (1829-1894) Compositeur, pianiste et pédagogue russe - L.A.S., 2 pp. in-8 gr. ; Leipzig, 16.II.1875. Papier à son chiffre.                                                                       (350.-)                200.-

Préparant une tournée en France, il ne pense pas se rendre à Paris avant le 20 avril, devant d'abord jouer «... du Piano chez Dauché et dans les autres occasions...» . Quant aux séances chez Erard et Pleyel, elles ne pourront avoir lieu «... qu'après l'exécution de La Tour de Babel et de la Symphonie. Veuillez donc me dire... si l'exécution de La Tour peut avoir lieu, si l'orchestre est en état de jouer une Symphonie (très difficile), etc., etc. ...».

Anton Rubinstein rappelle ses conditions, déjà stipulées dans sa dernière lettre : «... si elles ne sont pas possible, j'aime mieux n'y pas aller du tout...». Avril lui paraît être un bon mois, car la saison des concerts est à cette époque généralement terminée, et «... au fond, j'aime mieux cela - parce qu'alors je parais seul et sous ma propre responsabilité, ce que j'ai toujours préféré...». A un imprésario (Gérard ?).

 

243.                RUBINSTEIN Arthur (1886-1982) Pianiste polonais, naturalisé américain - Belle PHOTO in-4 - imprimée sur la couverture du programme (12 pp. + 2 pp.) d'un concert qu'il donna le 21 juin 1969 au Victoria-Hall de Genève - signée et datée «Arthur Rubinstein - 21.6.69». Rare portrait en buste de trois-quarts.                                                                                                                                                (250.-)                150.-

 

244.                RUMFORD, Benjamin Thompson, Comte (1753-1814) Physicien américain, il perfectionna le calorimètre et détermina la température du maximum de densité de l'eau. En 1805, il épousa la veuve de Lavoisier - L.A.S., 1 1/2 pp. in-4 ; Brompton (Londres), 20.II.1802. Joli sceau aux armes et adresse autographe signée sur la IVe page.                                                                                                    (2500.-)                1800.-

Au savant suisse, Augustin Pyrame de CANDOLLE («Au Citoyen Decandole - Naturaliste à Paris - chez M. Delessert...»), pour lui recommander vivement «... un jeune homme de beaucoup de mérite... qui se rend à Paris pour s'instruire...». Proche parent de John FOSTER (1740-1828), dernier Président de la Chambre des Communes d'Irlande, ce jeune Irlandais est également l'ami intime de Rumford qui prie Candolle de le prendre sous sa protection. Il s'agit vraisemblablement de John Leslie FOSTER (c. 1777-1842), diplomé au Trinity College de Dublin en 1800, devenu avocat, juge et député.

Le physicien américain annonce également l'envoi d'un «gros paquet» (de livres ?), et parle d'une lettre qu'il aurait adressée à Candolle par l'intermédiaire de François DELESSERT (1780-1868), frère puiné du financier Benjamin D. (1773-1847), botaniste amateur et collaborateur du savant suisse.

Autographe rare, provenant de la célèbre collection formée par le journaliste et littérateur fr., Mathieu VILLENAVE (1762-1846), qui a apposé sa signature autographe au bas de la IVe page, après avoir noté plus haut de sa main : «Mr de Rumford».

 

245.         RUSSIE, Alexandre Ier de (1777-1825) Empereur dès 1801 - L.A.S. en russe (traduction jointe), 1 p. in-4 ; (vers 1800-1801).                                                                                                               (1200.-)                800.-

Il prie son ami le général major d'infanterie Nicolas Serguéievitch SVIETCHINE de faire parvenir la lettre qu'il lui remet «... à mon Golitzine (le prince Alexandre GOLITZINE, 1773-1844, ami de jeunesse d'Alexandre ?) ... par un moyen sûr et de façon à ce qu'elle n'aille pas plus loin...». Il lui demande aussi de donner au major de la Place, Toukhoubieff, l'ordre de se rendre à Pavlovskoé : «... qu'il soit ici le matin vers 7 heures, l'Empereur (Paul Ier) le demande...».

Texte se plaçant probablement vers la fin de l'hiver 1801, alors qu'au château de Pavlovskoé, où les mesures de protection avaient été renforcées, on préparait une conjuration contre la vie de l'empereur Paul Ier.

 

246.         RUSSIE, Alexandre II de (1818-1881) Fils et successeur de Nicolas Ier en 1855, il entreprit des réformes importantes et notamment celle abolissant le servage. Assassiné par des adeptes d'un mouvement révolutionnaire populiste - L.S., 1 p. in-4 ; St Pétersbourg, 3.I.1873.                                 (750.-)                500.-

L'empereur a été fort sensible aux vœux que son correspondant a exprimés «... pour moi et les miens...» et en remercie leur auteur, le prince Hermann de HOHENLOHE-LANGENBOURG (1832-1913), général de cavalerie prussien.

 

247.         [Nicolas II] RUSSIE, Alexandre III de (1845-1894) Empereur dès 1881, il mena une politique de russification systématique dans les pays baltes - L.S., 2/3 p. in-4 ; St Pétersbourg, 7.V.1884.                (1500.-)                1000.-

Le tsar a été fort touché par les sentiments qu'a exprimés Jules GRÉVY, Président de la République française, «... à l'occasion de la majorité de mon très cher Fils, le Grand Duc Héritier (NICOLAS II) et au témoignage que Vous avez bien voulu y ajouter, en Lui offrant le Grand Cordon de l'Ordre National de la Légion d'Honneur...», etc.

En politique extérieure, Alexandre III se rapporcha de la France ; un pont de Paris porte son nom.

 

248.         SABA Umberto (1883-1957) L'un des plus célèbres poètes italiens du XXe siècle - L.S., 2/3 p. in-12 obl. ; Trieste, 7.VI.1938.                                                                                                                             (600.-)                400.-

Libraire de profession, Saba a pris note qu'une rare édition du poète comique latin Térence se trouve déjà dans la bibliothèque de son correspondant. Il lui envoie un autre ouvrage fort recherché, «... il num. 99 (Justinianus)... ed oggi stesso ve lo spedisco in esame...». Message écrit sur l'un des bristols qu'il utilisait pour rédiger ses fiches biographiques.

 

249.         SADE, Donatien de (1740-1814) Le célèbre marquis à la vie aventureuse - L.A., 1 1/2 pp. in-4 ; [Lacoste, fin 1771].                                                                                                                   (2000.-)                1400.-

Message du jeune Seigneur de La Coste écrit peu avant son aventure marseillaise et destiné à son avocat et notaire à Apt, F.-B. Fage, régisseur des biens de Sade père et fils. La lettre commence par un décompte de 400 francs, montant dû à Monsieur Paulet, responsable de la gestion des affaires relatives au château de La Coste. Parmi ces dépenses, notons celles de travaux réalisés dans le parc ou concernant les provisions de bois et d'huile d'olive pour la famille Sade, la somme la plus élevée, soit 120 francs, correspondant à des dépenses personnelles («pour moi»).

Le Marquis adresse ensuite un cinglant reproche à Fage qu'il accuse de trop d'empressement à «... faire un courrier en blanc... C'est se moquer du monde pour le plaisir de s'en moquer. Cela discrédite, fait qu'on refuse tout, qu'on dit du mal de l'homme d'affaires et du Seigneur. Si c'était quelque paysan, ou quelque Jean Maille, vous n'auriez pas agi comme cela, n'est-ce pas ?...».

Sont-ce là les premiers soupçons de Sade envers Fage, trop lié selon lui à Madame de Montreuil, sa belle-mère ? En 1774, le Marquis lui retirera définitivement sa confiance...

 

250.         SADE, Jean-Baptiste de (v. 1602-1669) Seigneur de Saumane et de Beauregard, co-seigneur de Mazan, capitaine héréditaire des ville et château de Vaison, colonel de la cavalerie légère du pape au Comtat Venaissin, il était l'ancêtre du célèbre marquis - Pièce le concernant, émanant de la chancellerie apostolique, 1 p. in-folio obl. sur vélin ; «Datum Romae... sub anulo Piscatoris», le 12.V.1653.                          (750.-)                500.-

Bref au nom d'Innocent X (1574-1655), signé par deux secrétaires de la curie romaine, par lequel le pape intervient en faveur des intérêts de certains habitants du diocèse d'Avignon, dont la supplique a été présentée par Jean-Baptiste de SADE, co-seigneur «... loci Mazzani...», arrière-arrière grand-père du célèbre marquis.

 

251.         SAINT-DOMINGUE, 1802 (Armée de) - L.S., 1 p. in-4, du général Charles-François-Joseph DUGUA (1744-1802) ; Quartier général du Cap, 17.VI.1802. Adresse et marques de franchise postale (manuscrite et tampon). En-tête imprimé.                                                                                               (500.-)                350.-

«Le Général de Division - Chef de l'Etat Major» répond à l'adjudant-commandant Pierre THOUVENOT (1757-1817) qui vient de lui faire parvenir «... par l'adjudant-commandant Maillard, votre état de situation de la Division CLAUZEL à l'époque du 15 prairial [4.VI.02]. Malgré les observations réitérées... sur la manière d'établir votre état, vous avez toujours porté sur le même modèle... la situation de la division de droite...». Dugua lui adresse le nouveau modèle en «... vingt exemplaires, pour que le travail sur les états soit régulier dans toute l'armée...», etc.

Chef d'état-major de la division CLAUZEL depuis le 10 mai, le futur général Thouvenot était passé dès le 3 juin à celle du général Desfourneaux. Quant au général DUGUA, grièvement blessé au siège du fort de la Crête-à-Pierrot, il allait succomber de la fièvre jaune au Cap-Haïtien le 16 octobre 1802.

 

252.         SAINT-DOMINGUE, 1803  - L.A.S., 1 1/2 pp. in-4, du général J. B. BRUNET (1763-1824) ; «Aux Caÿes», 6.V.1803. Beau texte !                                                                                         (1200.-)                800.-

«Caÿes» est l'une des places où se réfugiait Toussaint-Louverture avant d'être capturé par Brunet, en 1802 ; c'est également aux Caÿes que ce dernier capitulera l'année suivante (emmené prisonnier par les Anglais, il ne rentrera en France qu'en 1814 !).

Brunet renseigne le général en chef ROCHAMBEAU, chez lequel va se rendre le général Sarrazin, porteur de la présente lettre, sur la «... position de ce département... pas tout à fait brillante...». Il expose les raisons qui ont conduit à une situation si délicate entre Français et Indigènes ; la faute revient, selon lui, aux «... vexations que plusieurs officiers ont commis dans presque tous les quartiers... [où] tout n'a été conduit qu'avec esprit de rapine, pas l'ombre de politique. Aussi les hommes coupables ont-ils échappé et quelques hommes innocents ont été victimes. Le mal est fait, il faut des grandes mesures pour empêcher de nouveaux malheurs...». Il est ensuite question de mouvements de troupes : celles du camp de Walche, de la colonne venant de Tiburon, du passage de la Belle-crête, «... mais malheureusement les polonais n'ont pas, comme les Français, l'amour de vaincre...».

 

 

253.         SAINT-DOMINGUE, 1803 - L.A.S. du général Bertrand CLAUZEL (1772-1842), 4 pp. pleines in-folio ; Quartier général du Cap, 29.VIII.1803. En-tête de l'Armée de St-Domingue à son nom.                (3000.-)                2000.-

Remarquable missive se plaçant vers la fin de l'aventure dominicaine, texte plein d'amertume et témoignant de la profonde tristesse du général assistant, impuissant, à la débâcle de l'armée française.

Alors que Salme, Claparède et Lallemand s'apprêtent à regagner la France - écrit Clauzel - et que Maillard vient d'être tué, ce qui reste de l'armée française «... à Port au Prince est dans une position affreuse. On y meurt de faim... Les dix derniers mulets étoient mis à la disposition des troupes. Les garnisons ne pourront peut-être même pas se jetter dans l'Espagnole...  je ne vois rien qui soit pour les commander personne capable de diriger sagement un pareil mouvement. Tandis qu'il valoit mieux se réunir dans le nord que nous eussions conservé, de même que la partie espagnole envers et contre tous. Mais pour cela il faut vouloir ; ce qu'on ne veut pas...». Les fortes pertes subies par les Français les contraignent à abandonner maladroitement leurs points stratégiques : «... je pense que sous un mois nous aurons sur les bras tous les noirs... On aide même Dessaline... ne voulant pas leur fournir les moyens de s'entre égorger. Cent paquets de cartouches suffisaient par mois pour nous conserver l'avantage...».

Il voudrait bien sortir de cette galère : «... Je ferais grand plaisir même de le demander, mais cela ne se peut pas et je ne veux pas le faire tandis que je bénirai l'ordre qui m'en sera donné...». Clauzel regrette le départ de Lallemand et de Claparède qui auraient été d'un grande utilité, «... car mon opinion est que nous serons sous peu exposés aux incursions des brigands qui, soutenus par les Anglais qui les font mouvoir, exténueront nos cadavres ambulants par des fatigues et des bivouacs continuels...». Le général déplore qu'on ne veuille faire aucune dépense pour achever la première ligne de défense française alors qu'il en coûterait si peu pour la maintenir avec avantage. Il évoque la gêne dans laquelle se trouve Le Cap et les vexations injustes qu'ont eu à éprouver Lallemand et Claparède, etc. Enfin, en post-scriptum, quelque peu dégoûté, il remarque : «... au reste on danse même ce soir chez le Préfet...».

Dix jours plus tard, Clauzel et Thouvenot étaient arrêtés comme prévenus d'avoir voulu embarquer de force le g.al Rochambeau.

Missive adressée au comte Hector D'AURE (1775-1846), qui avait quitté St-Domingue le mois précédent. Issu d'une famille noble de Lourdes, il avait exercé, durant les dix premières années de sa carrière, diverses hautes fonctions administratives dans l'armée et servi sous les plus grands généraux de France : Desaix, Moreau, Masséna, Bonaparte et Kléber. A 27 ans, il avait déjà été ordonnateur en chef dans les quatre coins du monde. Quand la France perdit St-Domingue, le chef du gouvernement cru devoir punir dans ses agents coloniaux ses revers et, malgré la pureté de sa gestion, D'Aure fut éloigné de toutes fonctions pendant six ans ! Plus tard, à Naples, il semble avoir été l'amant de Caroline Bonaparte. [Voir aussi le n° 251]

 

254.         SAINT-EXUPÉRY, Antoine de (1900-1944) Pilote et écrivain français - Manuscrit autographe, 3/4 p. in-4 ; vers 1938/1940.                                                                                                                          (1600.-)                1000.-

Belle feuille de notes politiques - vingt lignes de sa petite écriture rapide et intuitive tracées sur papier jaunâtre - où l'écrivain cite le président ROOSEVELT, le pilote et ministre fasciste Italo BALBO, le savant Claude BERNARD, le Führer HITLER...

«... Etant donné deux systèmes rigides, il s'agit alors de les comprendre... On reformera la nation pour lui faire prendre sa place. Mais justement, ce que je refuse ce sont les langages tout faits... Les gens tirent sur tout quand on ne reconnaît plus leur commandant. Ils tuent le diable. C'est toujours le diable que l'on tue...». Puis, plus loin : «... Mon Dieu ! Et ces variations d'opinion que l'on reproche aux hommes. C'est pourtant Claude Bernard  qui m'a instruit : l'expérience d'abord... et si une seule expérience refuse le système, changer le système. Mais il faut une constante quelque part...». A son avis, «... l'état de choses paraîtra avoir été maladresse. Roosevelt, la politique anglaise. Bien sûr le Führer... mais alors examinons les événements...», etc.

 

255.         SAINT-SAËNS Camille (1835-1921) Compositeur français - L.A.S., 2 1/2 pp. in-8 ; St Germain-en-Laye, 28.V.1889. Sur papier de deuil pour la mort de sa mère à laquelle il était très attaché.                (200.-)                120.-

A un confrère désirant le voir participer au Congrès de la Société des Gens de Lettres. Saint-Saëns estime qu'il n'y a guère sa place ; il fera néanmoins acte de présence pour répondre à l'honneur que lui fait son correspondant : «... Ma santé, et plus encor l'état de mon esprit, me tiennent en ce moment à l'écart de toute réunion nombreuse...», etc.

 

256.         SAINT-SAËNS Camille - L.A.S., 4 pp. in-8 ; Pointe Pescade, Alger, 16.XI.1891. Papier de deuil. Petites fentes restaurées.                                                                                                                         (900.-)                750.-

Beau texte musical relatif à l'exécution de sa «... délicieuse Nuit Persane, qui attend son tour depuis si longtemps... Ce sera... l'affaire d'un mois, et Colonne à qui j'ai promis cette œuvre avant de quitter Paris, fera exécuter cette saison. Je compte sur vous pour me remplacer et veiller à ce que les deux chanteurs (ténor et contralto) ne soient pas des mazettes...». Car il connaît Colonne, et économe comme il est, «... prend volontiers des chanteurs peu dispendieux ; je n'oublierai jamais comment il m'a fait massacrer une fois le 3ème acte de Samson... depuis il a fait magnifiquement exécuter des fragments du 2d acte avec cette pauvre Bloch...». Puis il continue : «... Quoiqu'il en soit, il nous faut non seulement des gens capables de bien chanter leur rôle...», mais ayant du prestige aux yeux et aux oreilles du public. Il serait en outre bon d'agir sur Durand afin de s'occuper «... du choix du Récitant, dont la tâche est d'ailleurs facile...». Il suggère quelques noms pour les autres rôles avant de s'exclamer : «... Enfin, de mon rocher, je surveillerai tout...», etc.

 

257.         [D'Indy] SAINT-SAËNS Camille - Dédicace A.S. sur la page de titre de son ouvrage intitulé «Les Idées de M. Vincent d'Indy» ; 41 pp. in-8 ; Paris, Ed. Pierre Lafitte, 1919.                                      (300.-)                200.-

Jolie dédicace offerte à un musicologue, tracée en haut de la page de titre de l'intéressante brochure que Saint-Saëns consacra à Vincent d'Indy qui, par «... son talent, son érudition, sa situation de fondateur d'une Ecole... s'est acquis une grande notoriété...», etc. L'auteur de Samson et Dalila y signale «... fût-ce à mon détriment, celles de ses idées qui ne concordent pas avec les miennes dans son Cours de Composition Musicale...». Nombreux extraits musicaux. Edition originale.

 

 

258.                SALDANHA, João-Carlos, duc de (1790-1876) Maréchal et homme d'Etat portugais, petit-fils de Pombal. Ayant gagné la confiance du roi Jean VI, réfugié au Brésil, il prit une part active à la campagne qui aboutit en 1834 à l'exil de Dom Miguel et au rétablissement sur le trône de la reine Maria II du Portugal - L.A.S., 1 p. in-8, datée «18» (vers 1848/49).                                                                                              (500.-)                350.-

A Sir George Hamilton SEYMOUR (1797-1880), diplomate anglais en poste à Lisbonne de 1846 à 1850. «... I was not mistaken when I told you that the number of the Bataillons exceeded 30. The enclosed will show you the exact number of the Bataille Reg.ts and Esquadrons exceeded always the last ever war...».

En 1848/49, le duc de Saldanha fut à la tête du gouvernement portugais que le coup d'état de 1846 avait totalement déstabilisé.

 

259.         SANTA-CRUZ Andrés (1794-1865) Général péruvien. Président de la République de Bolivie à la chute de Sucre, en 1829, il forma avec le Pérou une confédération dont il fut élu Protecteur (1836). Renversé lors de la guerre avec le Chili, en 1839 - L.S., 1 p. in-4 ; La Paz, 22.XII.1831. Beau texte.                (1200.-)                800.-

A propos du million «... decretado para el Efto Livertador por la 1a Asamblea de Bolivia...» dans lequel il ne peut puiser que peu : «... Nada me habria sido tan agradable, como el poder dar... una muestra particula de mi consideracion... [reconnaissant] el merito de los buenos Oficiales que baso mis ordenes han servido con tanta honradez, a la Causa de la Livertad Americana...», etc.

 

260.                SAVARY A. J. M. René (1774-1833) Duc de Rovigo, général et homme politique français. Chef de la police secrète du Premier Consul, il fut chargé de l'exécution du duc d'Enghien - L.S. «Le duc de Rovigo», avec quatre lignes autographes, 1 1/2 pp. in-folio ; Paris, 16.IV.1811.                                  (450.-)                300.-

Au comte Hector D'AURE (1774-1846), ancien ordonnateur en chef en Egypte, puis à Saint-Domingue et, dès 1809, ministre de la Guerre et de la Marine à Naples auprès de Murat.

Le duc de Rovigo lui envoie le porteur de sa lettre, Joseph ESMENARD (1777-1811), «... Membre de l'Institut, que j'envoie en Italie et à Naples... C'est un homme instruit qui a conçu le plan d'un grand Ouvrage qu'il ne peut me mettre à exécution qu'après un Voyage d'Italie, tu m'obligeras de lui procurer les facilités de voir tout ce que le pays de Naples offre de grand et de beau...», etc. Esmenard étant aussi «... un homme de plaisir et qu'il y sacrifie peut-être un peu trop (c'est ici le policier qui parle !) ... je désire... que tu l'aide un peu dans ses finances, ... mais à un point modéré...», etc. Savary ajoute quelques lignes de sa main pour demander qu'on prenne en charge la protection de son envoyé si celui-ci désire se rendre «... à Portici, à Herculanum, Pompei, au Vésuve...».

Ancien révolutionnaire, né pour le mouvement et l'intrigue, Joseph ESMENARD fut un écrivain politique. Bien que proche de Savary, il dut quitter la France sur ordre de l'empereur, suite à une opinion publique qui n'appréciait guère ses habitudes privées, ses dettes et ses mœurs, détails que le duc de Rovigo oublie de préciser dans sa lettre de recommandation à D'Aure ! Après trois mois d'exil et alors qu'il regagnait la France, sa voiture qui descendait une côte rapide fut entraînée vers un précipice et Esmenard mourut des suites de ses blessures. Quant au comte D'AURE, il allait bientôt devoir quitter Naples, Murat ayant découvert que son ministre entretenait depuis quelques temps une liaison avec sa femme, Caroline Bonaparte !

 

261.                SCHLIEMANN Heinrich (1822-1890) Archéologue allemand, il découvrit le site présumé de Troie - L.A.S., 1 p. in-8 ; (Athènes), 19.VI.1882.                                                                                          (2200.-)                1500.-

F.C. Ford, ambassadeur d'Angleterre en Grèce, vient d'annoncer qu'il ne pourra sans doute se rendre à la soirée organisée chez les Schliemann. «... We should sincerely regret it...» lui écrit l'archéologue qui accepte en revanche l'aimable invitation de son correspondant «... for Tuesday evening to your splendid ball...» ; il s'y rendra cependant seul, son épouse étant «... still in deep mourning...», etc.

Schliemann était alors au sommet de sa célébrité et chacun s'arrachait sa présence. Après avoir entrepris, avec l'aide de sa femme, des fouilles qui l'avaient entre autres porté à la découverte de l'ancienne Mycènes (1876), il travaillait depuis 1879 sur le site présumé de Troie et, aidé par le jeune Dörpfeld, ses efforts venaient d'être couronnés de succès : cette année 1882 est en effet l'année où Schliemann fit les importantes découvertes décrites dans son ouvrage intitulé «Troja», paru en 1883.

 

262.                SCHMITT Florent (1870-1958) Compositeur français - Ensemble de 3 autographes : MUSIQUE A.S. (2 pp. in-folio ; encre et crayon), L.A.S. «F. S.» (1 p. in-12 datée «Mercredi», Paris 1907 ?), PORTRAIT in-12 avec dédicace A.S.                                                                                                                      (600.-)                400.-

a) De sa belle écriture, le compositeur a tracé la première des Petites Musiques pour piano, manuscrit complet s'étendant sur 25 mesures préparé en vue d'être gravé chez son éditeur - Au verso, importants fragments d'esquisses écrits par Florent Schmitt au crayon, premier jet d'une composition titrée «VIIe - Moïse sauvé des eaux», 28 longues mesures sur quintuple portée avec indications musicales et instruments concernées : flûte, clarinette, basson, etc.

b) Au dos d'une carte illustrée en couleurs se rapportant à l'exécution à l'Opéra de La Tragédie de Salomé, Schmitt met un fauteuil de la loge à la disposition de son correspondant : «... c'est hélas tout ce que je puis faire... Je n'y vais pas ce soir, faute de place. Mais demain je m'en réserve une dans ladite seconde loge... A demain et mille souvenirs...». C'est le 9 novembre 1907 que fut donnée au Théâtre des Arts sa Tragédie de Salomé, drame muet en deux actes mimé et dansé par Loïe Fuller.

c) Portrait-charge imprimé (par Karl KLUTH), avec dédicace au crayon «à Fernandrain Huchet - Florent Schmitt». Amusante retouche faite par le compositeur à son nez ; sans doute trop en trompette à son goût, il en a rectifié la courbe !

 

263.                SCHUMANN Clara (1819-1896) Pianiste et compositeur allemand, amie de Brahms - L.A.S., 3 pp. in-8 ; Berlin, 3.IV.1878. Petit cachet de collection du dos.                                                               (600.-)                450.-

A Franz RIES (1846-1932) qui s'était voué au commerce de la musique à Berlin après avoir abandonné la carrière de violoniste.

Clara parle d'un concert pour lequel subsistent encore bien des incertitudes : qui va chanter et que va-t-on chanter ? Pour qu'un programme soit bon, il faudrait selon elle deux, trois numéros de chant. Quant au piano, il n'a pas encore été décidé si ce sera un Pleyel ou un Steinway...

 

Elle suggère le texte des affiches : «... Conzert zum Bedauern des Gustav Ad. Verein, unter güntiger Mitwirkung von Frau Clara Schumann etc...» et refuse d'ores et déjà de devoir se préoccuper d'accompagner la cantatrice («... Die S-ngerin möchte für ihren Begleiter sorgen und ich kann nichts begleiten...»), etc. [Voir aussi le numéro 278, Thalbert]

 

 

264.                SCHWEITZER Albert (1875-1965) Médecin philanthrope et organiste alsacien. Prix Nobel de la paix en 1952 - L.A.S., 10 lignes au dos d'une photo in-12 obl. ; Königsfeld, 7.III.1933.                (750.-)                500.-

A propos d'une partition de J. S. BACH, la Matth-us-Passion, révisée par Siegfried OCHS, que les Editions Peters de Leipzig lui ont fait parvenir. «... Ich hoffe, dass Herr Bret einmal über diese Partitur in einer Musikzeitschrift berichtet...». Il règlera lui-même le montant des deux exemplaires, le sien et celui de l'organiste Gustave BRET (1875-1958).

Message écrit au dos d'une jolie photo originale prise depuis le rivage du fleuve Ogoué, près de Lambaréné («Der Ogoue bei Lambarene» a écrit le médecin, de sa main, dans la marge inférieure blanche) ; au loin, on aperçoit un canoë transportant huit adolescents indigènes et sur l'arrière du bateau un homme blanc ressemblant fort au Docteur Schweitzer.

 

 

265.                SIBELIUS Jean (1865-1957) L'illustre compositeur finlandais - L.A.S., 1 p. in-8 ; J-rvenp--, 9.XII.1932. En finlandais. Enveloppe autographe jointe.                                                                                   (900.-)                600.-

Belle lettre amicale à la veuve d'Hugo Lindberg, de Helsingfors : «... Vos magnifiques fleurs sont comme un salut qui me vient de votre belle et artistique résidence...», etc. (traduction).

Hugo LINDBERG (1863-1932) était un architecte de renom à Helsinki. Quant à Sibelius, il travaillait alors à sa Symphonie N° 8, terminée l'année suivante puis... détruite, probablement par peur de décevoir ses admirateurs alors qu'il était au plus haut de sa célébrité ! Ensuite, durant un quart de siècle, il survécut à lui-même dans le silence le plus absolu...

 

266.                SIENKIEWICZ Henryk (1846-1916) Romancier polonais, auteur du célèbre «Quo vadis ?» , prix Nobel de littérature en 1905 - L.S., 3 pp. pleines in-4 ; Paris, 10.XII.1907. Texte ronéotypé.                (450.-)                300.-

Long plaidoyer où Sienkiewicz s'insurge violemment contre le projet d'expropriation forcée des Polonais par la Prusse, projet présenté à la Diète par le chancelier Bülow. Il fait désespérément appel à son correspondant «... parce qu'un blâme venant d'un homme éminent tel que vous sera la condamnation de la grande iniquité... la plus grande infâmie du 20 e siècle...», etc.

 

267.                SIMENON Georges  (1903-1989) Ecrivain belge, auteur de romans policiers à succès - L.A.S., 1/2 p. in-8 ; «Château d'Echandens, près Lausanne», 10.III.1959. Papier à ses nom et adresse. (500.-)                350.-

Il vient de terminer son nouveau roman («Maigret et l'affaire Saint-Fiacre», 1959) et a prié son éditeur de ne pas le publier avant le mois d'octobre, d'autant qu'il en a deux autres à sortir d'ici là. «... Quant à vos conditions, je les accepte car je connais la situation des revues...» ; les dates proposées par son correspondant lui conviennent et il lui est très reconnaissant «... du service que vous me faites de la Revue...».

 

268.                STEPHENSON George (1781-1848) Ingénieur britannique, il fit en 1814 la première démonstration d'une locomotive à vapeur de sa construction - L.A.S., 1 p. in-4 ; «Railway Office», Liverpool, 6.IV.1827. Adresse autographe.                                                                                                                       (2500.-)                1800.-

Stephenson est à Liverpool, où il surveille les travaux de construction de la ligne de chemin de fer qui sera inaugurée en 1830. Il présente ici à William TURNER «... Mrss Reynhausen and Dechen, two Gentlemen who are making a Geological tour thro' this Country. Any attention you can show them will much oblige...».

Ingénieur prussien des mines, originaire de Berlin, Ernst von DECHEN (1800-1889) est l'auteur entre autres d'une «Carte géographique de l'Allemagne, de l'Angleterre, de la France et des pays voisins» (1839).

Autographe rare et dans un parfait état de conservation.

 

269.                STEPHENSON Robert (1803-1859) Ingénieur anglais, collaborateur de son père dans la construction de la première locomotive à vapeur, «The Rocket» - L.A.S., 1 p. in-8 obl. ; (Londres), 6.X.1838. Marges rognées. Adresse au dos.                                                                                                                (400.-)                250.-

Message rédigé du «215 South G.t S.[treet]» quelques jours seulement après l'inauguration (17.IX.1838) du premier chemin de fer au départ de Londres - celui allant à Birmingham - où Stephenson prie un Américain («... Barber Esq. ..., now at Joseph Heads...») «... to drop... into the New York Post Office...» l'envoi qu'il lui fait parvenir (non joint).

 

270.         STEIN, Karl von (1757-1831) Homme d'Etat prussien, il contribua à la modernisation de son pays en imposant d'importantes réformes d'ordre économique et social. Adversaire de Napoléon Ier, il dut abandonner la politique en 1808 - L.S., 1/2 p. in-folio ; Bâle, 16.I.1814. Adresse et cachet de cire sur la IVe page.(1200.-)                750.-

Au nom des Forces coalisées («... der hohen verbündeten M-chte...»), Stein informe le baron Georg Ulrich von OTTERSTEDT († 1850), conseiller d'Etat prussien en poste à Francfort, qu'il est nommé Commissaire dans le gouvernement général du Moyen-Rhin. Le baron von Otterstedt devra donc se rendre sans tarder auprès du gouverneur général Justus von GRUNER (1777-1820) : «... Ich ersuche Sie zu dem letztern, welcher Sie in Coblenz oder Düsseldorf erwarten wird, Sich ohne Verzug begeben zu wollen...».

Après la bataille de Leipzig, le baron von Stein avait été chargé par les Alliés de l'administration des provinces allemandes reconquises. Il vint à Paris en 1814, à la suite du roi de Prusse, où il exigea que l'on impose au vaincu des conditions de paix fort rigoureuses ; aveuglé par sa haine envers Napoléon, il alla même jusqu'à demander que l'on démembrât la France !

 

271.                STOFFLET Nicolas (1753-1796) Chef vendéen fusillé à Angers le 23 février 1796 - P.S., 1 p. petit in-4 ; Saumur, 15.VI.1793. En-tête et texte en partie imprimés.                                                   (9000.-)                6000.-

«L'an 1er du règne de LOUIS XVII», le célèbre chef vendéen accorde ce PASSEPORT au soldat républicain Ives Bida, du régiment de Poitou, «... prisonnier de guerre renvoié (après avoir eu les cheveux coupés)... lequel a promis et juré sur son honneur et serment de ne jamais reprendre et porter les armes contre sa Majesté très-chrétienne Louis dix-sept...», etc.

Le document est aussi signé et complété par Mr de LAUGRENIÈRE, commandant la 6e Division de l'armée catholique (Argenton) ; celui-ci sera décapité à Nantes en 1794 après la défaite des royalistes à Savenay. Pièce d'une extrême rareté !

 

272.         STOLZ Teresina (1834-1902) Soprano autrichien, l'une des meilleures et parfois des premières interprètes des opéras de Verdi - L.A.S., 1 p. in-8 ; Turin, 14.X.1863.                                  (400.-)                250.-

La jeune cantatrice prend conseil auprès de son imprésario, Francesco LAMPERTI (1813-1892), également son maître de chant. Ayant en effet reçu une proposition pour aller chanter «... questo Carnovale a Padova ... Io sempre preferirei qualche altro teatro da voi proposto, ma in ogni modo, non conoscendo quel di Padova, starò a fare quello che mi consiglierete...». Dans un court post-scriptum, elle envoie ses salutations à sa sœur (Fanny ou Lidia? les jumelles ayant formé, avec le compositeur Ricci, un ménage à trois).

La carrière de Teresina Stolz, qui avait commencé à chanter à Prague en 1855, était alors à ses vrais débuts à Turin ; durant ce mois d'octobre 1863, elle interprétait différents rôles dans des opéras de Verdi : Leonora, Elvira, etc.

 

273.         SUCHET Louis-Gabriel (1772-1826) Maréchal d'Empire, duc d'Albufera - L.A.S., 2 pp. in-4 ; Lenzbourg (Argovie, Suisse), 28.VI.1799. En-tête imprimé à ses nom et grade.                                       (1200.-)                800.-

Le futur maréchal, qui sert dans l'armée d'Helvétie depuis le 4 mai 1799, vient d'être nommé, quatre jours plus tôt, Chef de l'état-major à l'armée du Danube. Il adresse cette très belle lettre militaire à son frère, Gabriel SUCHET (1773-1835), engagé dans les armées révolutionnaires depuis 1791, pour le renseigner sur les derniers événements successifs à «... l'affaire qui a eut lieu devant Zürich...» ; les armées ennemies se font face, «... nos postes sont extrêmement rapprochés... dans plus d'un Pont les sentinelles se parlent... En attendant l'armée se repose, se renforce et se met en état de seconder le vœu des bons citoyens, c'est à dire de fixer la victoire...». Il est d'avis que si, dès le début des hostilités, «... trois armées eussent été formées et organisées, comme celle qui se trouve actuellement en Helvétie, à coup sûr les Autrichiens n'en auraient pas eu si beau jeu...» ; il est encore dans l'attente de nouvelles sur les intentions des nouveaux Directeurs, «... où il importe tant de relever la gloire de la République...».

Magnifique missive se plaçant peu avant la victorieuse bataille de Novi, où Suchet allait servir sous son ami Joubert ; ce dernier y sera tué. [Voir aussi le n° 164, Légion d'Honneur]

 

274.         TAINE Hippolyte (1828-1893) Philosophe et historien français - L.A.S., 1 1/2 pp. in-12 ; Paris, 5.XII.1883. Charmant en-tête imprimé à son adresse.                                                                (250.-)                150.-

Réponse très argumentée concernant un ouvrage en sa possession intitulé «Biographie moderne, ou Dictionnaire biographique de tous les hommes morts et vivants qui ont marqué à la fin du 18e siècle et au commencement de celui-ci». Hippolyte Taine le trouve «... exact et bien documenté, partout où j'ai pu le contrôler ; de plus, étant fait par des Contemporains, il renferme de petits détails et donne des impressions personnelles qu'on trouverait difficilement ailleurs...», etc.

 

275.                TALLIEN, Thérèse de Cabarrus, dite Mme (1773-1835) Maîtresse puis épouse du Conventionnel Tallien. Surnommée Notre-Dame de Thermidor, elle fut, sous la Convention et surtout pendant le Directoire, l'une des femmes les plus célèbres de Paris - L.A.S. «Thérésia Cabarrus Tallien», 1 p. in-8 ; [Paris, 30.XI.1799]. Adresse autographe et cachet de cire sur la IVe page.                                                                          (900.-)                600.-

BONAPARTE est au pouvoir depuis une vingtaine de jours ; il s'est attaché les services du commissaire de Police Pierre RÉAL (1757-1834) devenu l'un de ses plus proches collaborateurs depuis qu'il a su contenir les réactions des Parisiens lors du coup d'Etat de Brumaire. C'est précisément «... Au Citoyen Réal - Commissaire du Consulat...», qui semble l'avoir oubliée, que Madame Tallien adresse sa missive commençant par un reproche : «... Vous m'avez oubliée Réal, mais vous connaissant bien, j'attribue cet oubli à vos nombreuses occupations...». Etant sur le point de se rendre à Grosbois, elle sollicite des nouvelles de son «affaire» (le divorce de Tallien, alors prisonnier des Anglais), voudrait savoir si son correspondant s'en est occupé et quel avis il a «... sur cet objet. Vous n'avez sûrement pas perdu de vue que de son résultat dépend le bien-être de mes enfants...», etc.

La belle Notre-Dame de Thermidor divorcera de Tallien en 1802 et épousera en 1805 le futur prince de Chimay.

Lettre rare, de cette époque.

 

276.         TALMA François (1763-1826) Tragédien français, il bénéficia de la protection de Napoléon Ier qui le combla de faveurs - L.A.S., 1/2 p. in-8 ; (Paris, 1820 ou après). Adresse autographe.                          (450.-)                300.-

Au 12ème Lord DERBY (1752-1834) qui avait épousé en 1797 l'actrice Eliza FARREN. Le couple, qui se trouve alors à Paris, aurait souhaité jouir de la présence de l'acteur, mais celui-ci se voit contraint de décliner l'invitation car «... nous jouons ce soir Marie Stuart...», pièce de Pierre Lebrun que Talma interpréta 56 fois entre 1820 et 1826...

 

 

277.                TEGETTHOFF, Wilhelm von (1827-1871) Célèbre amiral autrichien. En 1867, il rapporta en Europe le corps de l'empereur Maximilien Ier peu après son exécution à Querétaro - L.A.S., 1 p. in-8 ; Gratz, 25.XI.1866. En-tête à son chiffre. En allemand.                                                                                                                            (400.-)                300.-

Au retour de la guerre austro-prussienne, Tegetthoff, promu vice-amiral, profite de sa mise en disponibilité pour voyager en France, en Angleterre et passer ensuite en Amérique du Nord.

Cette lettre, rédigée peu avant son départ d'Autriche, est destinée à un ami américain, diplomate en poste à Londres, avec lequel l'amiral prend des accords en vue d'une rencontre lors de son voyage, etc. A noter que Tegetthoff se trouvera déjà sur le sol américain lorsqu'au mois de juillet 1867 lui parviendra l'ordre d'aller chercher au Mexique la dépouille de l'empereur Maximilien.

 

 

278.                THALBERG Sigmund (1812-1871) Pianiste et compositeur autrichien, considéré comme l'émule de Liszt - L.A.S., 1 p. pleine in-4 ; Leipzig, 26.XII.1838. Adresse sur la IVe page.                                               (600.-)                400.-

Thalbergprésenteà CHERUBINI la jeune Clara WIECK, future épousede Robert SCHUMANN !

«... Mlle Clara Wieck, pianiste d'un talent prodigieux d'exécution et de composition, vous remettra ces lignes que j'écris tant pour lui procurer le bonheur de vous voir que pour me rappeler à votre bon souvenir...». La jeune femme désire ardemment jouer dans les concerts du Conservatoire dont Cherubini était alors le directeur et Thalberg, persuadé qu'elle y fera le plus grand effet, met Clara sous la protection de son confrère dont il n'oublie pas les bontés dont il a bénéficié par le passé, etc.

Rappelons que depuis 1835 Robert Schumann demandait Clara en mariage mais rencontrait le refus farouche du père de la jeune fille à laquelle il fallut une décision de justice pour rendre la liberté. Leur mariage fut célébré en 1840.

 

279.                TÖPFFER Rodolphe (Lettre adressée à) - L.A.S. du littérateur et diplomate fr. Lodoïs Demartin du Tyrac, Comte de MARCELLUS (1795-1865), 1 1/2 pp. in-8 ; Rome, 18.I.1840.                               (250.-)                150.-

Minute de lettre remerciant pour l'envoi de la «Bibliothèque Universelle de Genève du 21 Décembre...» et pour l'article «... si indulgent que vous y avez inséré en ma faveur... Vous êtes bien généreux... de donner quelques éloges à ma simplicité ; Vous, si piquant, si original, si riche d'esprit et d'idées neuves...». Marcellus se promet d'aller rendre visite à son correspondant genevois, dit combien son épouse a été heureuse de le rencontrer («... elle se le rappelle avec charme, m'en parle souvent...»), etc.

[Voir aussi le numéro 178, Maunoir]

 

280.                TOUCHAGUES Louis (1893-1974) Peintre et illustrateur français - 12 L.A.S. et quelques cartes ou invitations annotées, environ 17 pp. in-8 et in-12 ; Paris, 1964/1971. Enveloppes.                (500.-)                250.-

Correspondance amicale adressée à un collectionneur, admirateur du peintre. Touchague le renseigne sur ses expositions, ajoutant parfois quelques mots au dos d'invitations imprimées ou de cartes illustrées diverses. Il semble particulièrement apprécier «... le Champagne Mum dégusté au Dîner de la Chronique Parisienne... je l'ai savouré avec mes élégantes voisines...», et parle d'une «... affiche pour les éleveurs de chevaux de Corse... tirée aussi en estampes... j'irai la signer à Deauville...», etc.

 

281.                UNGHER-SABATIER Caroline (1803-1877) Cantatrice autrichienne, première interprète à Vienne, en 1824, de la 9ème Symphonie de Beethoven, puis d'opéras de Donizetti, Bellini, Rossini, Mercadante, etc. - L.A.S. «Karolina», 3 pp. in-8 ; Parme, 14.VI.1838. Adresse et marques postales sur la IVe page.                (250.-)                150.-

Longue missive en allemand, adressée au «Compositore e suonatore di pianoforte» PIXIS, à Milan. Elle lui parle de son voyage, de ses activités artistiques, de ses succès dans les opéras de Donizetti, etc. La lettre se termine par un post-scriptum de quelques lignes commençant en français : «... A propos in Senigallia geben wir Belisario und Lucia  für... war leider die Mazzaretti schon engagiert...». Texte intéressant.

 

282.                VALHUBERT Roger (1764-1805) Général de la Révolution et de l'Empire, mort des suites de ses blessures à Austerlitz - L.S. «Roger Valhubert», avec post-scriptum signé de ses initiales, 2 pp. in-4 ; Paris, 12.II.1799. En-tête imprimé avec vignette : «Le Chef de la 28 e Demi-Brigade - Infanterie de Ligne». Ex-collection Künzel. Autographe peu commun.                                                                              (500.-)                350.-

Il informe le chef de bataillon commandant l'artillerie de la 17ème division qu'on va lui remettre le jour même un extrait du Contrôle de Matricule de sa demi-brigade «... où se trouvent portés les noms, services et signalemens des militaires qui passent cannoniers auxiliaires dans l'artillerie de ligne... Beaucoup d'eux ont des masses que nous ne devons leur délivrer qu'autant que leur demeure chez vous est assurée...», etc.

Le général Valhubert s'apprêtait à partir (19 avril) dans le Valais sous les ordres de Turreau ; les 14/15 août, il s'emparait du Simplon, ouvrant ainsi la voie vers l'Italie pour la Campagne de 1800.

 

283.                VERLAINE Paul (1844-1896) Poète français - P.S., 1 p. in-12 obl.; (Paris), 24.I.1893.                (500.-)                350.-

Reçu délivré à son éditeur Léon Vanier qui lui a remis 5 francs en acompte sur les 75 francs dus sur son «... dernier volume Dans les Limbes...», à paraître l'année suivante. En tête, l'éditeur a précisé qu'il s'agissait-là du septième reçu.

 

284.         VIGNY, Alfred de (1797-1863) Poète et auteur de théâtre français - L.A.S., 1 p. in-8 ; (Paris), 30.XI.1849. Petit manque au coin inférieur droit, loin du texte.                                         (450.-)                300.-

 

A son retour de Paris, il a trouvé chez lui «... un billet de Monsieur Alf. de Martonne, sans date, mais déjà bien ancien...». Le poète serait heureux d'être agréable à cet homme s'il avait «... quelque crédit sur l'esprit des personnes...» dont il lui parle, et s'il ne se trompait sur les relations qu'il entretient avec elles. Il se propose de les lui expliquer de vive voix à la première occasion.

Bibliographe et écrivain français, Alfred de MARTONNE (n. 1820) avait débuté dans la littérature en 1844 avec un recueil de poèmes, «Les Etoiles», suivi d'un autre, en 1851, intitulé «Les Offrandes».

Lettre non citée dans la Correspondance publiée par Léon Séché.

 

285.                VOLTAIRE, Fr. M. Arouet de (1694-1778) Ecrivain et philosophe - Manuscrit autographe, 2 pp. in-folio ; sans date, mais vers 1750/55.                                                                (8000.-)                5000.-

Notes relatives à divers arguments, anecdotes et histoires étranges, probablement destinées à son ouvrage sur les Mœurs (1756). Il y est entre autres question de Jean CALVIN, envers qui Voltaire ne fut jamais tendre et dont il cite le texte d'une lettre de 1561 : «... Surtout ne faites, faute de défaire le pays de ces zelez faquins qu'excitent les peuples par leurs sermons à se bander contre nous. Pareils monstres doivent être étouffez comme j'ay fait de Michel Servet espagnol...» ! Voltaire évoque aussi les cruautés des Chrétiens, les indulgences vendues 50 écus, les dogmes, Zoroastre et St Augustin, etc. «... On dit le ciel et la terre, c'est comme si on disait un denier et cent milliards. Il n'y a point de ciel proprement mais une infinité de globes...», comme il semblerait, ajoute l'écrivain, que selon Bellarmino il y ait «... plus de génie en Italie parce qu'il faut demander permission de penser à un jacobin. La morale est la même d'un bout du monde à l'autre. Confutzé, Ciceron, Platon, le chancelier L'Hôpital, Loke, Newton, Gassendi sont de la même églize : Dieu a fait l'or, les alchimistes veulent en faire...».

Remarquable texte d'un Voltaire philosophe et moraliste !

 

286.                VOLTAIRE, Portrait de - Dessin original, crayon et fusain, cm 11,5 x 17 ; fin XVIIIe.   (1200.-)                800.-

Beau portrait de profil exécuté par une main experte s'étant inspirée du buste en marbre sculpté par Houdon en 1778 (Musée des Beaux-Arts d'Angers). Sur feuillet de papier vergé main présentant un filigrane (incomplet, un écusson ?) et portant au dos une signature (G. Lumière) semblant dater de la fin du XVIIIe ou du début du XIXe siècle. Manque au coin inférieur gauche, loin du portrait et ne nuisant pas à l'aspect général de la pièce. [Voir aussi les lots 4, 73 et 179]

 

 

287.                WAGNER Richard (1813-1883) Compositeur allemand - L.A.S., 1 2/3 pp. face à face in-8 ; (Paris), 29.XII.1860.                                                                                                                        (6000.-)                4000.-

En décembre 1860, Wagner est à Paris ; il y termine la mise au net de la partition relative à la scène nouvellement composée du Venusberg de Tannh-user (acte I). Il doit aussi faire face aux polémiques provoquées par la protestation contre sa musique, signée par Joachim et divers autres.

Par cette longue lettre écrite en français, Wagner tente d'expliquer à un «Cher ami» le problème qu'il a rencontré à propos des billets offerts lors de ses représentations parisiennes. «... Je ne comprends pas grand chose de la lettre du vieux Normand. Je vous renvoie le billet pour... que vous fassiez au mieux possible. Je n'ai pas vendu les billets extraordinaires, de mes premières 6 représentations... Je n'ai signé qu'un simple ordre à M. Porcher...» concernant des tickets dus à l'auteur, qui «... me paraissent être une faveur spéciale de la part de l'Opéra...». Le compositeur ne veut en aucun cas renoncer à ce droit, si celui-ci lui est dû, et invite son correspondant à se rendre chez M. Normand ; il attend de savoir ce qui sortira de leur discussion.

Après 164 répétitions, la création de la nouvelle version parisienne de Tannh-user au Grand Opéra eut lieu le 13 mars 1861 sous les sifflements stridents et l'énorme chahut provoqué par les adversaires de Wagner... Lors de la seconde représentation, le vacarme fut encore plus grand, et après la troisième représentation, le compositeur fit retirer son opéra du programme !

[Voir aussi les numéros 50, 123 et 128]

 

 

288.                WAGNERIANA - RECUEIL DE SILHOUETTES offert à HITLER, représentant les OPÉRAS DE WAGNER et portant le titre suivant : «Scherenschnitte von Liselotte Menke gewidmet dem Führer des deutschen Volkes». Silhouettes découpées par Liselotte Menke dédiées au Führer du peuple allemand. 10 silhouettes très finement exécutées, avec de beaux effets de transparence, représentant les scènes cruciales de : Der fliegende Holl-nder, Tannh-user, Lohengrin, Tristan und Isolde, Das Rheingold, Die Walküre, Siegfried, Götterd-mmerung, Parsifal, plus les tours de Nüremberg ; (cm 36 x 27). Objet absolument unique !                                                                                                                                              (25 000.-)                20 000.-

 

289.                WAGNERIANA - PRÉCIEUX ALBUM SUR WAGNER, offert à HITLER lors de l'année Richard Wagner en 1933. 41 x 30,5 centimètres.                                                         (40 000.-)                30 000.-

Rarissime abum composé de 15 silhouettes originales découpées par Carl Ferdinand Barthel-Mürau, représentant «Richard Wagner et les siens... Bayreuth, en l'Année Richard Wagner, 1933». Quatre silhouettes on été découpées d'après nature, et portent la SIGNATURE AUTOGRAPHE du personnage représenté : Daniela Thode von Bülow, Blandine Gravina von Bülow, Eva Chamberlain-Wagner et Winifred Wagner (la grande amie d'Hitler). La silhouette de Wieland Wagner est découpée aussi d'après nature, six autres d'après les bustes originaux : Richard Wagner, Cosima Wagner, Siegfried Wagner (deux fois à des âges différents), Franz Liszt, Hans von Bülow. Quatre silhouettes ont été découpées d'après les masques mortuaires : Richard et Cosima Wagner, Liszt et Siegfried Wagner. La couverture est ornée d'une grande silhouette de Richard Wagner. Sur la garde du livre est inscrite une dédicace en allemand : «A Monsieur le Reichskanzler Adolf Hitler, notre Führer, et protecteur de l'Art». Peintre et graveur allemand, Karl Ferdinand BARTHEL-MÜRAU était né à Francfort en 1871.

 

290.         WIDOR Charles Marie (1844-1937) Organiste et compositeur français - 1 L.A.S. + 1 L.S., 1 p. in-12 (adresse autographe au dos) et 1 p. in-4 (en-tête : Association des Artistes Musiciens) ; «Jeudi» [Paris, 16.IV.1896] et Paris, mars 1917.                                                                                                (150.-)                100.-

1896 : Widor demande à Jules HURET, du Figaro, d'annoncer la 100ème de La Korrigane (ballet en 2 actes d'après Coppée) et l'invite à dîner avec Gailhard (Pierre GAILHARD, basse, directeur de l'Opéra), Mme Mauri (Rosita MAURI, l'illustre danseuse de l'Opéra) et quelques autres : «... Lundi nous prendrons date, je l'espère...» - 1917 : En tant que Président du Comité de l'Association des Artistes Musiciens, Widor sollicite l'autorisation de tenir l'assemblée g.le dans la grande salle du Conservatoire.

 

291.         WIEN en 1841, Vie musicale à - L.A.S., 4 pp. in-8 gr., du pianiste Henri HERZ (1803-1888) ; Vienne, 29.IV.1841.                                                                                                                                         (600.-)                400.-

Magnifique lettre rédigée en allemand, français et italien par le célèbre pianiste et fabriquant d'instruments musicaux Henri Herz. Adressée vraisemblablement à son confrère Adolphe ADAM («Mein lieber guter Adam»), il y décrit la vie musicale viennoise d'alors, fait des commentaires sur les chanteurs en vogue (Bonfigli, Donzelli, Jenny Lutzer, Mariani, Madame Poggi, etc.), compare la cantatrice LUTZER à la Malibran, évoque les disputes que cela engendre parmi leurs admirateurs autrichiens et italiens («... L'altro jeri al teatro, fra gli atti, i Lutzeriani quasi quasi si mettevano le mani adosso per sostenere... che la Lutzer abbia fatto furore, abbia destato fanatismo...»), etc.

Herz aborde aussi la rivalité artistique qui oppose LISZT à TALBERG. Ce dernier a donné deux concerts qui furent très applaudis, mais «... Liszt ist und bleibt Liszt. Talberg wird aber immer Thalberg bleiben. Dies ist meine Aussicht, mein Glaubensbekenntniss über diese beiden...». Puis, plus loin : «... Die Oper hier ist im Ganzen nur passabel : Donzelli und Mariani sind die zwei Dioscuren die am Himmel gl-nzen...», etc. La lettre se termine par deux magnifiques lignes de musique auxquelles, précise Herz, il lui serait facile d'ajouter encore 30 mesures...

 

292.         ZOLA Emile (1840-1902) Romancier français - L.A.S., 1 p. in-8 ; Paris, 25.VIII.1888.                (1000.-)                600.-

A propos du monument à BALZAC : «Mon cher confrère, il y a huit ans... lorsque j'ai demandé une statue pour Balzac, j'ai dit que je donnerai mille francs...». Il réitère donc sa promesse et annonce l'envoi de la somme.

Ce n'est qu'en 1891 que l'on confia à RODIN l'exécution de ce célèbre monument.

 

 

AFFAIRE DREYFUS - HISTOIRE MILITAIRE DE FRANCE

ARCHIVES personnelles du général Jean-Baptiste BILLOT (1828-1907)

Très important ensemble de lettres et documents reçus par le général BILLOT au cours de sa carrière politico-militaire, depuis le Second Empire et jusqu'à sa mort survenue en 1907.

 

Nous avons là une source extraordinairement précieuse de renseignements INÉDITS touchant toutes les grandes affaires de l'époque (Boulanger, Décorations, Panama, Dreyfus, etc.), les faits militaires dans lesquelles la France fut impliquée au XIXe siècle, de l'expéditon du Mexique à la guerre de 1870, de la Commune de 1871 aux différentes campagnes de colonisations dans les mers du Sud, en Afrique et en Asie (Chine, Madagascar, Algérie, Indochine, etc.), et jusqu'à la guerre russo-japonaise de 1904/05. Des milliers de pages autographes des plus hautes personnalités  militaires d'alors, lettres de politiciens, Présidents de la République, Présidents du Conseil, de Ministres, d'hommes de culture impliqués dans les importants événements de leur temps.

Citons en particulier l'intéressant dossier réunissant une centaine de pièces étroitement liées à l'Affaire DREYFUS : textes extraordinaires INÉDITS de Boisdeffre, Gonse, Mercier, Davignon, Reinach, Borius, Saussier, Scheurer-Kestner, Glaize, Galiffet, Méline, Pellé, Thévenet, etc., etc., ainsi que des brouillons et notes autographes du général BILLOT qui, rappelons-le, était ministre de la Guerre aux moments les plus sensibles de la célèbre Affaire !

Grâce à ces nombreux documents, de nouveaux faits pourront être mis en évidence et venir rectifier bien des détails de cette malheureuse affaire, entachée encore de nos jours de mensonges ou semi-vérités...

Une mine d'informations non encore exploitées pouvant constituer un fonds précieux de recherches pour une Université ou une Institution privée ou publique.

 

Notice sur demande

 

 

 

- L I V R E S -

(E.O. = édition originale - S.P. = service de presse)

 

 

293.                ANONYME - «Méthode pour apprendre facilement l'histoire de la Bible», 16°, 287 pp. Lyon, 1696. Reliure d'époque, frottée, papier bruni. Ouvrage illustré d'un frontispice et de deux planches gravées. Quatrième édition, revue.                                                                                                                                   (200.-)                120.-

 

294.                APOLLINAIRE Guillaume - «Les Mamelles de Tirésias - Drame surréaliste», 8°, 108 pp. SIC, Paris, 1918. Edition originale non numérotée. Couverture conservée, défraîchie et portant quelques traces de mouillures sur les deux plats - Du même :  «Contemporains Pittoresques», 12° ; Paris, 1929 (éd. numérotée avec portrait de Picasso, deuxième tirage) ; «Ombres de Mon Amour», 12° ; Vésenaz, 1947.       (400.-)                200.-

 

295.                BENOIST-MECHIN - «La Moisson de Quarante», 8°, 378 pp. A. Michel, Paris, 1941. Exemplaire défraîchi et délié, retravaillé par l'auteur à plusieurs endroits (en vue d'une nouvelle édition ?). Joint, du même : «Alexandre le Grand», 8°, 261 pp. ; Clairefontaine, Lausanne, 1964.                                   (250.-)                150.-

 

296.         BENOIT Pierre - Trois ouvrages en édition originale : 1) «De Koenigsmark à Montsalvat», Paris 1958 (ex. hors commerce, n° IV) ; 2) «La Châtelaine du Liban», Paris 1924 (éd. orig. sur papier Alfa) ;  3) «Les Amours Mortes», Paris 1961. Tous avec envoi A.S., dont l'un à Claude FARRÈRE.                (150.-)                100.-

 

297.         BENOIT Pierre - Sept ouvrages en E.O. ou S.P. : 1) «La Châtelaine du Liban», 1924 ; 2) «Fabrice», 1956 (E.O., ex. n° 27/100) ; 3) «Montsalvat», 1957 ; 4) «La Sainte Vahme», 1958 ; 5) «Flamarens», 1959 ; 6) «Le Commandeur», 1960 ; 7) «Les Amours Mortes», 1961. Tous avec envoi A.S. Bon état, sauf un («Montsalvat») qui présente une légère trace d'humidité aux premières feuilles. Brochés.                (300.-)                200.-

 

298.                BRASILLACH Robert - «Poèmes de Fresnes», 4°, 78 pp. Paris, La Pensée Française, 1946. Broché, couv. imprimée. Edition orig. N° 94 des 338 exemplaires sur papier bouffant sup. Bon exemplaire d'une édition rare. Joint, du même : «Poèmes de Fresnes», éd. Les Sept Couleurs, Paris 1949.                             (500.-)                300.-

 

299.                BRUSADELLI Anna - «I Giorni - Poesie», 91 pp. in-4. Ed. Tallone, Paris 1952. Tirage limité à 50 ex. (n° 21), ill. de 5 planches en couleurs, dessinées par Gregorio Sciltian. Broché, emboitage d'origine. Edition rare, hors commerce, impr. par le célèbre tipographe it. Alberto TALLONE (1898-1968).     (250.-)                150.-

 

300.                CARCOT Francis - «Utrillo», 12°, 225 pp. ; Grasset, Paris 1956. Dix planches h. t. E.O. (n° 6 des 15 exemplaires en chiffres romains). Envoi A.S. de l'auteur. Joint : Françoise SAGAN : «Dans un mois dans un ans», 12° broché, 189 pp., E.O. ; Juliard, Paris 1957 (n° 521/590 sur Alfa mousse Navarre).                (200.-)                120.-

 

301.         CHOPIN par Robert BORY  - «La Vie de Frédéric Chopin par l'image», 4°, 218 pp. Jullien, Genève, 1951. Broché. Documentation importante, très nombreuses illustrations (portraits, autographes, partitions, gravures, etc.) relatives au compositeur, son entourage, ses contemporains. Index des noms, lieux, matières et compositions. Exemplaire en parfait état de conservation.                                                      (200.-)                100.-

 

302.                DEROULÈDE Paul - «Pages Françaises», avec préface des frères THARAUD, 12°, 404 pp. Paris, 1909. Reliure demi-veau brune. Dédicace A.S. de l'auteur - Joint : J. et J. THARAUD, «La Vie et la Mort de Déroulède», 12°, 257 pp. ; Paris, 1914. Tirage limité (n° 763). Même reliure - Joint aussi : Henri BERNSTEIN, «La Galerie des Glaces», 12°, 252 pp. ; Paris, 1926. Avec déd. A.S., même reliure.                (200.-)                100.-

 

303.         EIFFEL Gustave - «Etudes pratiques de Météorologie... pour l'année 1903», 4°, 377 pp. + «Atlas des Planches» (28 pp. + 1 p.) ; Maretheux, Paris 1905. Observations faites depuis la station située au sommet de la Tour Eiffel, mais aussi à Genève, etc. Exemplaire complet, cartonnage demi-toile, défraîchi. Avec, sur la page de titre, dédicace A.S. de Gustave Eiffel au médecin suisse Alfred VEYRASSAT, fils de l'ingénieur Henri Veyrassat, ancien ami et collègue du constructeur de la célèbre tour.                (1200.-)                800.-

 

304.                GASTRONOMIE, 1781 - «La Cuisinière Bourgeoise... Nouvelle Edition», 12°, 408 pp. Foppens, Bruxelles, 1781. Reliure d'époque endommagée. Dédicace moderne sur feuille de garde. Manuel de cuisine fort intéressant, avec traces évidentes d'utilisation (taches à certaines pages).                                 (500.-)                300.-

 

305.                GASTRONOMIE, 1809 - «Cours Gastronomique ou Les Dîners de Manant-Ville», par Ch. L. de GASSINCOURT. Seconde édition. Capelle et Renard, Paris 1809. Petit manque à l'avant-titre. Reliure du XIXe, dos usagé. Ouvrage important et rare sans hélas sa carte gastronomique de la France.                (1000.-)                400.-

 

 

306.                GASTRONOMIE - «Les 5 Sens» par Raymond OLIVIER. Cinq recettes et propos gastronomiques de R. O., illustrées par R. Gauthier-Constant. Edition orig., 4°, tirée à 125 exemplaires seulement. Un des exemplaires hors commerce dédicacé  en 1960 par R. Olivier à l'un de ses amis gourmets.  Joint : une douzaine de lettres et cartes autographes de R. Olivier au même, 1960/1980. Raymond OLIVIER (1909-1990) fut une personnalité marquante du monde de la restauration en France au XXe siècle.     (400.-)                200.-

 

 

307.         JACOB Max - Ensemble homogène comprenant 13 ouvrages (14 volumes) en éditions originales brochées, couvertures conservées, emboîtages demi-cuir marron signés «Gruel» :                (3000.-)                1500.-

a) «Le Phanérograme», 8°, 190 pp. ; Paris, 1918. Avec envoi A.S. d'André SALMON à un ami de Jacob.

b) «Livre de l'Ami et de l'Aimé», de R. LULLE, traduction de Jacob et d'A. de Barreau, 16°, 136 pp. Paris, 1919.

c) «La Défense de Tartufe», 12°, 213 pp. ; S. L. F., Paris 1919. Edition originale (exemplaire n° 74, l'un des 30 sur vélin de Rives).

d) «Cinématoma», 12°, 302 pp. Editions La Sirène, Paris 1920. Edition originale (exemplaire n° 1010 sur vergé anglais).

e) «Le Laboratoire Central», 12°, 174 pp. ; Au Sans Pareil, Paris 1921 (ex. n° 667 des 700 sur vélin Lafuma). Très rare éd. orig.

f) «Matorel en Provence», 8°, 27 pp. ; Ed. Vogel, Paris 1921. Edition originale n° 65 des 500 sur Arches.

g) «Art Poétique», 16°, 74 pp. ; Emile-Paul, Paris 1922. Edition originale (n° 28 des 1000 sur papier vergé).

h) «Le Cabinet Noir», 16°, 106 pp. ; Bibl. des Marges, Paris 1922. Rare édition originale.

i) «Le Cornet à Dés», 16°, 136 pp. ; Stock, Paris 1923. Edition originale.

j) «Le Terrain Bouchaballe», tomes I et II, 12°, 253 + 319 pp. ; Emile-Paul, Paris 1923. Edition originale n° 787.

k) «Visions infernales», 12°, 89 pp. ; N.R.F., Paris 1924. Edition originale, exemplaire n° 306 des 500 sur vergé Navarre.

l) «Le Nom», 12°, 66 pp. ; Lampe d'Aladdin, Liège 1926. Edition originale, exemplaire n° 3 des 20 sur papier Japon.

m) «Rivage», 12°, 62 pp. ; Cahiers Libres, Paris 1932. Edition originale, exemplaire n° 12 des 400 sur Outhenin-Chalandre.

Belle et rare collection, jolies reliures.

 

308.         JACOB Max - «La Côte - Recueil de chants celtiques», 12°, 139 pp. ; Birault, Paris 1911. E.O. illustrée d'un bois de Max Jacob. Papier bruni. Chemise et étui mi-brique. Bon exemplaire. Rare.                (400.-)                200.-

 

309.         JACOB Max - «Dos d'Arlequin», avec illustrations en couleurs de Max Jacob, 8°, 71 pp. ; Editions du Sagittaire, Paris 1921. Edition originale, n° 203 des 203 sur vélin pur fil. Broché.                     (400.-)                200.-

 

310.         JACOB Max - «Les Pénitents en Maillots Roses», 16°, 84 pp. ; Editions du Sagittaire, Paris 1925. Bel exemplaire broché, l'un des 850 du tirage original sur vélin de Rives. Dédicace A.S. de Max Jacob «A Henri de Régnier - très humble hommage...». Joint, du même : «Filibuth», 8°, 270 pp. ; N.R.F., Paris 1922. Edition originale, exemplaire n° 237 des 750 sur vélin pur fil Lafuma-Navarre. Broché.                  (400.-)                200.-

 

311.         JACOB Max - «Le Nom», 12°, 66 pp. ; Lampe d'Aladdin, Liège 1926. Edition originale, ex. n° 271 des 300 sur vergé baroque thé. Broché. Joint, du même : «Cinématoma», 12°, 235 pp. ; N.R.F., Paris 1929. Edition originale de la seconde version, ex. n° 5 des 75 sur vélin pur fil Lafuma-Navarre. Broché.                (300.-)                150.-

 

312.         JACOB Max - «Visions des Souffrances... Quarante dessins...», 8°. Feuilles libres dans chemise-titre et boîte cartonnée de l'éditeur. Aux Quatre Chemins, Paris 1928. Edition originale, exemplaire n° 237 des 279 sur Annam de Rives. Beau et rare. Chemise et emboîtage défraîchi.                                               (300.-)                150.-

 

313.         JACOB Max - «Bourgeois de France et d'ailleurs», 12°, 218 pp. ; NRF, Paris 1932. Ex. du S.P., avec envoi A.S. (nom effacé). Joint, du même : «Livre de l'Ami et de l'Aimé», 16°, 136 pp. ; Paris, 1919. Broché. On joint aussi : «L'Homme de Chair... etc.», 12°, 256 pp. ; Ed. du Sagittaire, Paris 1924. Broché.                (300.-)                150.-

 

314.         JACOB Max - «Ballades», 12°, 16 pp. ; Ed. Debresse, Paris 1938. Broché. Très rare petite brochure tirée à peu d'exemplaires hors commerce ! Joint, du même : «Le Roi de Boétie», 18°, 250 pp. ; N.R.F., Paris 1921. Edition originale, exemplaire n° 226 des 840 sur vélin pur fil Lafuma-Navarre. Broché.                (500.-)                250.-

 

315.         JACOB Max - «Le Cornet à Dés» illustré par Jean Hugo, 8°, 210 pp. ; N.R.F., Paris 1948. Edition originale, exemplaire n° 295 sur 360. Broché, emboîtage de l'éditeur. Très bel exemplaire illustré par Jean Hugo de 113 gouaches en couleurs gravées sur bois.                                                                               (400.-)                200.-

 

316.         JACOB Max - Douze ouvrages de et sur Jacob : «Conseils à un jeune Poète» (NRF 1945 ; S.P.) - Le Cornet à dés II» (NRF, 1955 ; E.O. n° 53/80) - «D'un Carnet de Notes» (NRF, 1958) - «La Défense de Tartufe» (NRF, 1964) - «Lettres à un ami» (1951) - «Lettres... à Jean Cocteau» (Morihien, 1949) - «Correspondance», tome I (Paris, 1953 ; E.O. n° 70/100. Envoi de Fr. Garnier) - Trois catalogues d'expositions (Galerie de Groote, Paris 1951 ; Beaux-Arts, 1961 ; Montmartre, 1976/77). Trois essais biographiques (par Fabureau, 1935 ; Lagarde, 1945 ; Billy, 1946).                                                                                              (400.-)                200.-

 

317.                JONQUIÈRES Editeur - Trois petits volumes orig. publiés par Charles de J., dont deux sous le nom des éditions «Les Actes des Apôtres» en 1947 : 1) «Patrie tu n'es qu'un mot par X... Bagnard» ; - 2) «Le Silence Amer, par Pelvoux», avec dédicace de l'auteur. Ed. orig. L'un des 26 ex. avec gravure tirée sur papier ancien - 3) Ed. orig. de deux poèmes («Choeur pour des Insurgés» de Ch. de J., tirée par l'auteur à 200 ex. (n° 191) en mars 1943, avec dédicace A.S. datée de 1945. Couvertures originales noires.                (350.-)                200.-

 

318.                LAENNEC René - «Propositions sur la Doctrine d'Hippocrate», 4°, 39 pp. Reliure à l'ancienne, cartonnée, dos cuir avec titre imprimé en or. Très belle réédition en fac-similé (tirage du XXe) de l'exemplaire personnel de Laennec reproduisant de nombreuses notes autographes dans le texte ainsi que des fac-similés des feuilles manuscrites qu'il y ajouta. Intéressant ouvrage de documentation.                (200.-)                100.-

 

319.         LE GRECO - Texte de Jean Cocteau ; Paris, Au Divan, 1943. 4° broché. Nombreuses illustrations. Dédicace A. S.  de Jean Cocteau en début de texte, avec profil esquissé. Couverture défraîchie.                (600.-)                400.-

 

320.                LURÇAT Jean - «Les Tapisseries», etc., 4°, 99 pp. ; Annecy, 1963. Orné de 37 illustr. hors texte en couleurs. Tirage limité, exemplaire sans numéro agrémenté d'une dédicace A.S. de Lurçat incorporée dans une gouache représentant la tête d'un coq. Jaquette défectueuse. Joint : Eloge de Jean LURÇAT par R. Mallet, 4°, 31 pp. Illustré, tirage limité. Bruker, 1962. Manque une planche hors texte. On joint aussi deux cartes A.S., l'une du peintre (Mexico, 1965), l'autre de sa femme Simone Lurçat.   (750.-)                500.-

 

321.                MORAND Paul - «L'Europe galante», 12°, 260 pp. Grasset, Paris 1925. Edition originale, exemplaire du service de presse. Papier bruni. Dédicace A.S. «A L. P. Fargue - Scenic railway (défense de se tenir debout)...». Joint, du même : «Magie noire», 12°, 303 pp. ; Grasset, Paris 1928. 74ème éd. Papier bruni. Dédicace A.S. «A Monsieur Berg...».                                                                (250.-)                150.-

 

322.                MOZART par Robert BORY - «La Vie et l'Oeuvre de W. A. Mozart par l'image», 4°, 225 pp. Edition, Paris/Genève 1948. Broché. Important ouvrage de documentation contenant des centaines d'illustrations (gravures, portraits, autographes, partitions, etc.). Index des noms, lieux, matières et compositions. Bel exemplaire, d'une grande fraîcheur.                                                                                               (200.-)                100.-

 

323.                OULMONT Charles - «Ce que j'ai vu en chiffonnant la clientèle», 8°, carré broché, 190 pp. ; Libr. des Champs-Elysées, 1938. Edition courante illustrée par Dignemont, dédicacée par ce dernier.  (150.-)                100.-

324.                RADIGUET Raymond - «Les joues en feu - Poèmes», précédé d'un portrait de Picasso, d'un poème de Max Jacob et d'un avant-propos de l'auteur. Broché in-12, 104 pp. Tirage courant (13ème éd.) de l'E.O. Bon état, papier bruni. Joint :  Fernande OLIVIER, «Picasso et ses amis», 18°, 231 pp. ; Stock, Paris 1933 (E.O. n° 772). Défraîchi, dos cassé.                                                                                                                  (250.-)                150.-

 

325.         RAUP Antoine-Joseph - «Petite Biographie Conventionnelle», 12°, 310 pp. Paris, 1816. Curieux «Tableau moral et raisonné» de 749 députés français. Reliure d'époque fatiguée. Taches d'encre sur la page de titre. Rousseurs.                                                                                                                                        (200.-)                100.-

 

326.                SALMON André - «Monstres choisis», 8°, 246 pp. ; NRF, Paris 1918. E.O., l'un des 64 ex. réimpoosés (grand papier, n° 31/64). Broché. Emboîtage d'orig., défraîchi. Joint, du même : «... C'est une belle fille», 8°, 320 pp. ; Alb. Michel, Paris 1920. L'un des 25 ex. Hollande (n° 91), grand papier. Défraîchi. Joint aussi, du même : «L'Air de la Butte», 12° ; Paris, 1945.Ed. orig. défraîchie, cart., éd. sans jaquette.                (400.-)                200.-

 

327.         VINS (Catalogue de) - «Nicolas, depuis 1822». Elégant catalogue de vins rares, 37 pp. in-4 ; Montrouge, 1965. Illustré de huit compositions en couleurs du peintre Roger CHAPELAIN-MIDY (1904-1992). Exemplaire enrichi d'une dédicace A.S. de l'illustrateur.                                                         (150.-)                100.-


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